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We are going to die and that makes us the lucky ones.Most people are never going to die because they are never going to be born.The potential people who could be here in my placebut will in fact never see the light of day outnumber the sand grains of sahara

Et voilà.  Après la non-breaking-new de Floor Jansen, restant dans Nightwish, les anglo-holldando-finlandais étaient attendus au tournant. Dans le Gotha du metal symphonique, deux très gros morceaux s'associent. Troy Donockley, qui avait déjà participé aux deux précédents opus rejoint également le groupe en tant que membre permanent. Inutile de dire qu'à part pour les dégoûtés de Nightwish, il y avait des attentes.  Ces attentes ont été mises à l'épreuve avec le dévoilement d'Elan, premier single de ce Endless Forms Most Beautiful. Une mélodie agréable, douce, pour présenter sans trop de risques les deux nouveaux membres. Un single en demi-teinte donc, qui n'est pas si mauvais. Derrière une simplicité affichée, les mélodies se croisent, entre des lignes de chant pas si évidentes, du piano en arrière-plan et les interventions de Troy. Même si le reste du groupe ne se fatigue pas beaucoup ici, c'est une introduction intéressante, bien que pas du tout dans le ton du reste de l'album.  Ceux qui espéraient une révolution seront déçus. Ceux qui espéraient un retour aux sources n'en attendaient peut-être pas tant. En effet à plusieurs reprises on se surprend à fredonner une autre chanson que celle que l'on écoute. Un passage de Weak Fantasy chanté par Marco évoquera un passage équivalent de Seven Days to the Wolves ; le dernier pont d'Edema Ruh sonnera comme un Last Ride of the Day sans les guitares ; l'introduction au piano de Greatest Show on Earth a un rythme et une idée proche de Goodbye Papa dans The Life and Times of Scrooge ; l'agressivité de Yours is an Empty Hope fera penser à Master Passion Greed.  Même les morceaux les plus originaux peuvent manquer d'inspiration. Alpenglow est vite répétitive, les orchestrations et la composition font déjà entendues. Tout ça sans même parler de la trop utilisée montée de tonalité d'un demi-ton en fin de chanson. L'entrée en la matière Shudder Before the Beautiful, très Once-ienne, et réussie, mène pourtant rapidement à une chanson mécanique et sans surprises.  Heureusement qu'il reste la production, impeccable, et le mixage, intéressant. Le chant aussi. Même si Floor Jansen est loin de mettre en oeuvre toutes ses capacités vocales, n'effleurant même plus le registre lyrique ni le growl, elle maîtrise parfaitement sa voix. Son registre est plus posé, plus léger que dans ReVamp. Elle montre toute sa subtilité dans la ballade Our Decades in the Sun, parfois même sa fragilité. Elle est aussi capable d'un chant plus chaud, sur le refrain d'Edema Ruh, plus agressif sur Yours is an Empty Hope ou plus affecté sur Weak Fantasy.  Ces deux dernières chansons sont justement des points forts de l'album. Elles sont efficaces, avec un mixage beaucoup moins orchestral, une guitare plus présente des refrains directs (voire minimalistes pour Yours is an Empty Hope où le refrain n'est autre que le titre de la piste). Par ailleurs, il s'agit quasiment des deux seuls morceaux où Marco Hietala intervient. Pendant un instant et malgré les réminiscences de Once, ça marche.  En revanche, on n'échappe pas à quelques poncifs :  La ballade Our Decades in the Sun, qui à part le chant de Floor et l'ambiance très Final Fantasyienne (mais si, Hymn of Fayth), n'apporte pas grand chose à l'ensemble.  Edema Ruh représente toutes ces chansons que l'on aime un peu coupablement, celles dont on reprend le refrain en choeur avec le groupe en concert en versant une petite larme parce que c'est beau quand même, cette communion des esprits dans Bercy.  My Walden est le passage celtique et easy-listening où Troy est vraiment mis en avant, les compositions de Tuomas Holopainen mettant au défi ses instruments traditionnels.  The Eyes of Sharbat Gula représente l'intermède instrumental vaguement arabisant et joue le rôle de sas de décompression avant The Greatest Show on Earth.  The Greatest Show on Earth donc. La folie des grandeurs mégalomaniaque de Tuomas a encore frappé. Vingt-quatre minutes. Contrairement à Song of Myself, pas d'arnaque cette fois. Il s'agit bien d'une piste de vingt-quatre minutes. On trouve bien quelques mots de discours, récités par Richard Dawkins, un biologiste caution du concept scientifique de l'album. Mais rien de comparable au blabla ennuyeux de Song of Myself.  Il s'agit d'une chanson construite en cinq actes, alternant les phases de mélodie, de montée en puissance, de narration, de chant épique, de cris d'animaux et de chants de baleines, de samples d'un menuet de Bach et de la 9è de Beethoven. Certains passages voient revenir le Marco de Tarot et un Emppu plus piquant. Seul le batteur invité Kai Hahto ne se voit pas mis en avant.  Il semblerait bien que Tuomas en ait encore sous la pédale (et je ne parle pas de l'arbre de Elan).  A part peut-être pour les inconditionnels de Metropolis Part II, force est de constater qu'il se rapproche bien d'avoir fait le plus grand spectacle de la Terre ! Dommage d'avoir attendu la dernière piste, aussi réussie soit-elle, pour nous le montrer.  En résumé, Endless Forms Most Beautiful ne tient pas toutes ses promesses. Malgré une production aux petits oignons, des musiciens (et particulièrement une chanteuse) au faîte de leur art, il manque quelque chose. Nous avons ici indubitablement un album de Nightwish. Peut-être trop justement.  L'intégration de ses nouveaux membres demandera peut-être un second essai pour révéler l'efficacité du nouveau line-up, comme le dispensable Dark Passion Play avait été le préambule au très bel Imaginaerum. Espérons une prise de risque plus radicale après un retour aux sources aussi fort.

0 Comments 25 mars 2015
Whysy

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