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Ce qui pourrait être un combo de turbo polka comme tant d'autres, mélangeant allègrement polka russe, ska et metal pour le plus grand plaisir des amateurs, se révèle rapidement être un peu plus que cette étiquette somme toute assez réductrice.

Très vite, même. Au bout de quelques secondes du premier morceau, Energia (pardon, EEEE – NEEEER – GIIIIIIII – IAAAA!!!), le combo russo-ukraino-autrichien Russkaja nous offre en un petit bout de couplet la fraîcheur des magnifiques groupes ska-punk britons de la fin des années seventies. Vous l'entendrez sans doute, une légère intonation, une façon de chanter très particulière et hop, voilà Brighton, les Clash et Madness chantés dans un mélange d'allemand, de russe et d'anglais.

Un petit détail, me direz vous, mais un détail qui m'a donné envie de chroniquer cet album, oasis de fraîcheur délirante. Deux fois le mot fraîcheur en trois phrases, y a comme un thème qui se dessine.

Fondé par le moscovite Georgij Makazaria, Russkaja pratique une musique festive, à base de rythmes endiablés polka/folk, où cuivres et guitares saturées se mêlent dans un joyeux bordel. Ce genre de groupe possède aussi la particularité de ne pas dégager d'atmosphère nationaliste russe, ce qui fait du bien, les amateurs de folk russe ne le savent que trop bien, la musique est bonne mais souvent ça pue.

Nostalgie soviétique ? Difficile à dire. Oui, Soyouz est sur la pochette style art-déco, et la bio du groupe suggère de curieuses références crypto-staliniennes (Kalashnikov et plan quinquennal par exemple), mais comme je n'entrave pas un putain de mot de ce qu'ils racontent, je vais parier que ce sont surtout de joyeux drilles. Et puis les photos officielles du groupe semble prouver mes dires.

L'album suit son petit bonhomme de chemin, enchaînant les hymnes dansants à la gloire du pandémonium joyeux qu'est Russkaja, avec notamment le superbe Istanbul qui voit la participation du chanteur turc Özden Öksüz, une franche réussite. C'est parfois plus metal mais jamais vraiment violent, je regrette un peu de ne rien comprendre aux paroles car la petite bande a l'air de bien bien se poiler.

La monotonie rythmique inhérente à ce genre de style dessert bien entendu l'album, et il est difficile de différencier les morceaux, mais ce n'était pas vraiment l'objectif de Russkaja je pense. Faire danser ses auditeurs comme des lapins sous acides, provoquer un mouvement effréné avec rotation des cervicales, animer furieusement l'ensemble des zygomatiques, voilà qui me paraît déjà plus probable.

Vous n'écouterez sans doute pas cet album en boucle, mais il vous fera du bien, je vous le garantis ! Et je n'ose même pas imaginer les zozos en concert, ça doit être une furia magistrale à en juger l'énergie (pardon, EEEE – NEEEER – GIIIIIIII – IAAAA!!!) que dégage Russkaja. Jetez donc un coup d’œil au clip officiel d'Energia pour vous en convaincre.

0 Comments 31 mars 2013
Whysy

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