En cette chaude nuit orageuse, je scrute le ciel dans sa splendeur agressive et j'écarquille les yeux face à ce silence de mort. Preuve que tous obéissent, et j'assiste impuissant au ballet des éclairs dans l'immensité. Sentiment de toute puissance, nous ne sommes rien comparés aux puissances naturelles. C'est alors que j'observe, spectateur, cette danse funeste et gracieuse, mon walkman vissé aux oreilles. Graveworm se révèle être une bande son adaptée à un tel spectacle et une telle ambiance.  Graveworm serait - il l'un d'eux? Un de ces groupes qui auraient vu leurs heures de gloire trop tôt dès le second album, et qui maintenant n'arrive plus à se recycler? On pourrait le croire à l'écoute de cet Engraved In Black. Première offrande sous la tutelle de Nuclear Blast, et 4e album studio. On sentait un Graveworm en perte de vitesse sur Scourge Of Malice et elle continue vraisemblablement avec ce nouvel album. Bien sur je ne remettrai pas en cause les qualités du combo, car il s'agit encore d'album au dessus du lot. Oui mais pour un tel groupe, un groupe à qui nous devons When Daylight's Gone et As The Angels Reach The Beauty , un groupe qui nous avait habitué à de l'exceptionnel, il est dommage de les voir galérer pour nous offrir du juste bon, au pire du moyen. Car même si Scourge Of Malice fût un franc succès en terme de vente, avec le recul je me rend compte de l'affreux gouffre qui le sépare de son prédécesseur. Un vide qui ne sera pas comblé par Engraved In Black. Nous avons dans l'ensemble un album plus lent et plus posée que Scourge Of Malice. Encore une fois la diversité n'est pas de mise. Tous les attributs adoptés dans le passé ont été mis à la trappe, c'est à dire pas de cornemuse et pas de violons (ou trop peu). C'est fort dommage, car les mélodies possèdent toujours cette patte Graveworm, malheureusement, cela fait 4 albums qu'elle reste inchangée et elle a tendance à agacer à la longue. Au départ elle se révélait séduisante et émouvante, des nappes de claviers envoûtantes et mélancoliques. Or ici le clavier est mixé très en retrait, il se retrouve caché derrière moult riffs certes efficaces, mais peu originaux, on nous ressert à peu près les mêmes depuis 1997. Depuis Scourge Of Malice le groupe a totalement oublié ce coté triste qui englobait sa musique et la rendait si particulière. Maintenant les musiciens se contentent de titres agressifs, épiques, mais dénoués d'émotions dont les seules vertus sont le bourrages d'oreilles à coup de grosses productions. Il en résulte des titres directs, qui se posent peu de questions et qui déboulent sans crier gard. On ne peut être que déçu lorsque l'on sait de quoi le groupe est capable, et quand on connait et apprécie son travail passé. On se retrouve là en face d'un Graveworm qui a oublié le coté baroque et intimiste de sa musique d'antan, et qui nous offre un album en demi teinte mais qui se révèle être très homogène. Alors pourquoi en demi teinte? Parce que pour un album Graveworm , c'est une semi déception, mais il s'agit toujours encore d'un album au dessus de la moyenne. En témoigne les très bons Dreaming Into Reality et Legions Unleashed ainsi que la très réussie reprise de REM "Losing My Religion" .  Un album très proche de Scourge Of Malice, d'une qualité légèrement supérieure et qui bénéficie d'une très bonne production. On regrette cependant l'absence de réelles émotions pour un album décent, même les instrumentaux n'ont plus de saveur. Graveworm commence à lasser, remuez vous les gars ou vous risquez d'avoir très mal !  ...TeRyX...