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Les finlandais de Stratovarius ne sont pas des nouveaux sur la scène européenne. L’ascension des potes à Timo Tolkki, entre les fastes de la célébrité et les galères des débuts, ne s’est toutefois pas faite en un jour loin de là. Et c’est en 1996, après huit années d’existence ponctuées par la sortie de quatre albums plus ou moins inspirés, que sort le disque que beaucoup considère comme celui de la maturité : «Episode»  La cover tranche avec le passé, on quitte les voyages spatiaux nous conduisant vers des planètes étranges aux couleurs camaïeux, pour atterrir dans un désert sec et rugueux, d’où s’élèvent majestueusement trois tours de pierre, mystérieuses. Si la pochette, pour une fois très réussi (ça nous change des précédentes), nous amènerai à croire en une évolution, cette impression fausse, car «Episode» est dans la droite ligne de ce que nous avait proposé «Fourth Dimension». A savoir la musique d’un groupe qui a finalement trouvé son identité après de nombreux tâtonnements, et qui compte bien s’imposer très prochainement. Déjà l’arrivée deux ans plus tôt du très talentueux Timo Kotipelto avait apporté au groupe classe et professionnalisme, ainsi qu’une énorme présence en live (sacré frontman le blondinet). Mais aujourd’hui Stratovarius en rajoute une couche avec l’arrivée de l’ex cogneur de Running Wild Jörg Michael et surtout du claviériste Jens Johansson dont la réputation n’est plus à faire. Voila les finlandais prêts à déplacer des montagnes… Comme je l’ai dis plus haut, «Episode» est en quelque sorte l’évolution naturelle de «Fourth Dimension» on retrouve les mêmes ingrédients, distillés avec plus de maîtrise et d’efficacité. Le chant de Kotipelto est vraiment irréprochable, proche de la perfection à tous les niveaux, le bonhomme en impose. Son registre a peu prés inépuisable permet à Tolkki des extravagances de composition qu’il n’aurait pas put se permettre jusque là, et l’inspiration suit pour une résultat impressionant. On retrouve avec «Episode» à peu prés tous les éléments nécessaires pour définir le speed mélodique, tel qu’il nous vient de Finlande : Des speederies envolées avec une batterie métronomique, riffs simples et rapides, power-chords imposants et soli presque progressif (sans oublier les traditionnels duels guitares/claviers), représentées par les cultissimes «Father Time», «Tomorrow» (celle-là elle en impose), «Speed Of Light» (difficile de faire plus rapide, mais peu d’intérêt au final) ou encore «Will The Sun Rise» (dommage que le refrain soit raté). Des Mid-Tempo bourrés à craquer de breaks, de bridges, de pré bridges et de contre refrain (là j’abuse un peu mais l’idée est là) avec les complexes et réussies «Eternity» (et une montée en puissance savamment distillée sur six minutes) ou «Night Time Eclipse». Et enfin la traditionnelle balade qui clôt l’album dont «Forever» est l’archétype, (bien que celle-ci m’ait arracher une larme, je dois sans doute ramollir avec l’âge). Toutefois le charme profond du disque vient surtout de ses instrumentales, indispensables à cette ambiance surnaturelle et extra-terrestre qui s’en dégage, je parle bien sur des affolantes «Episode» et «Stratosphere», chacune apporte sa pierre à l’édifice. A consommer sans modération ! Et je garde pour la fin mon coup de cœur, «Season Of Change», une douce mid-tempo qui tranche avec l’ordinaire, et qui fait plaisir. Cela dit, et malheureusement, tout n’est pas parfait, et cet album référence de soixante-dix minutes, comporte des chansons qui auraient sans doute mieux fait de rester au studio. A savoir l’horripilante «Babylon» (avec son refrain à casser du double vitrage), et la bonus-track absolument inutile «When The Night Meets The Day». Dans la liste des défauts, j’en citerai un inhérent au style musical, à savoir une batterie métronomique rigoureusement sans intérêt (c’est quand même dommage non ?). Et enfin une, bien caractéristique de Stratovarius, la production froide et lissée, donnant l’impression que l’album a été aseptisé en clinique ou d’avoir reçu une couche de verni. En gros ça manque de chaleur, et peut être un peu de sincérité…  Enfin ça ne ternira pas le résultat final, «Episode» est un grand album de metal, et un vrai monument du speed mélodique ! Une belle confirmation pour un groupe qui va enfin connaître le succès, reste à savoir si le groupe parviendra à se renouveler efficacement, allez les gars, la balle est dans votre camp.  SMAUG...

0 Comments 19 juillet 2005
Whysy

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