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Je ne vous apprendrai rien en vous disant qu’il existe depuis quelques années, de l’autre côté des Pyrénées, un renouveau de la scène Metal dont la qualité et la popularité ne cessent de croître (Mago de Oz, Dark Moor, Tierra Santa, pour ne citer qu’eux). Pourtant, force est constater que les groupes hispaniques ont bien du mal à s’exporter dans le reste de l’Europe et privilégient le plus souvent leurs voisins d’outre-Atlantique (notamment l’Argentine).
Parmi cette « nouvelle vague », on retrouve de nombreux représentants des genres Heavy, Power, Folk ou Symphonique, mais étrangement, assez peu de groupes de Metal Progressif. Heureusement, les choses sont en passe d’évoluer dans le bon sens grâce à Cuatro Gatos qui devrait désormais permettre à l’Espagne de figurer en bonne position au sein de la scène Prog’ européenne et internationale.

Esférica, le 2e album du groupe, est un opus qui fait preuve de nombreuses qualités. L’une d’elle est la variété des styles musicaux intégrés dans l’œuvre : les espagnols ont visiblement puisé leur inspiration au sein d’influences diverses, et ont su incorporer ces différents lègues dans une succession de morceaux variés et judicieusement agencés, ce qui confère à l’ensemble une dynamique plaisante.
Ainsi, le morceau d’ouverture (l’instrumental Ecos (Sumario)) annonce d’entrée l’éventail musical du groupe : nombreuses nappes de claviers, rythmes syncopés, soli de guitare inspirés, légères orchestrations, alternance entre guitare acoustique et guitare électrique ... Bref, les hispaniques ne se sont pas restreints à n’explorer qu’un seul style !
Au fil de l’écoute, on navigue donc d’un genre à l’autre, passant d’un Rock Progressif (Siembra viento... , Es tu momento –reprise d’Asia en version espagnole-) à du Hard/Heavy typé 80’s (Sálvame, Desde el rincόn, El último invierno) et à des morceaux plus axés Heavy/Speed (La huella del tiempo, Esférica ou encore Fuego en tu piel dont l’intro vous fera irremédiablement penser à Stratovarius).
De plus, et comme pour mieux surprendre, le groupe a ajouté deux courts intermèdes pour le moins inhabituels dans un album Metal : A.M.A.M.A. (Palindromo) qui, telle une Batucada, fait la part belle aux percussions, et 71.12 (Mensajes en el aire) interprété uniquement à la guitare acoustique.

Autre atout de cet album, la qualité indéniable des différents musiciens. L’interprétation est irréprochable, et chaque instrument parvient à s’exprimer tour à tour, comme il faut : la basse, mixée en avant, n’est pas oubliée, le jeu de batterie est carré et métronomique, les nappes de claviers sont nombreuses et variées (elles ne sont d’ailleurs pas sans rappeler IQ ou Ayreon par instants)… mention spéciale aux parties de guitares, magnifiques, gorgées de feeling et privilégiant l’émotion à la démonstration. A ce titre, l’approche progressive du groupe s’exprime plus dans la structure interne des titres et dans la diversité de ces morceaux, que dans un jeu démonstratif à outrance.
A noter également le travail effectué sur les lignes de chant (souvent doubles, voire plus) et sur les choeurs disséminés ici et là (La Luz interior, Esferas de Cristal). Il est vrai que le chant n’est pas toujours parfait et semble parfois un peu juste, mais les lignes vocales sont travaillées, biens senties, et accrocheuses.

Seul reproche imputable à cet album (car il faut bien en faire un au moins… ), on regrettera que la production manque quelque peu de puissance et pénalise du coup la qualité des morceaux. Il en résulte un son qui sonne un peu daté et c’est fort dommage, car un tel album mériterait une production à la hauteur des titres qui le composent.

Pour conclure, Esférica est un album qui peut satisfaire aussi bien les fans de Stratovarius ou d’Angra, que les amateurs de Progressif (Ayreon, Asia, …), et ce n’est pas là le moindre des exploits !

0 Comments 26 janvier 2007
Whysy

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