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En 2008, «No Light but Rather Darkness Visible» n’avait pas permis à Karmic Link de s’attirer une très grande audience, même si les plus férus de métal gothique avaient noté un nouvel arrivant de qualité.
Que promet leur second opus, alors qu’un changement de line-up a eu lieu ? Ceci dit, parmi ces changements, on ne comprend pas pourquoi Mina G. ne figure plus dans le line-up officiel puisque c’est bien elle qui assure encore (avec brio) les parties de chant féminin.

Il faut noter un changement d’ambiance certain. Car l’ambiance est essentielle dans la musique du groupe.
Alors que le premier album méritait clairement un logo à la police  «façon hindi», mettant en avant des sons électro aux accents moyen ou extrême orient, ce second album nous fait voyager moins loin , pour autant cela n’est pas moins intéressant, ici l’ésotérisme est moins à chercher dans un autre monde qu’au tréfonds d’une conscience, celle d’une jeune femme dont la vie est chahutée par le paranormal.

Car «Esoterica» est un concept album, tout comme son prédécesseur. Ce qui n’est pas forcément évident, puisqu’on ne perçoit pas une progression particulière, et que cela ne se ressent pas non plus à la lecture des titres. Mais à défaut d’être un véritable concept, le thème est un bon prétexte.
«Esoterica» est cependant plus difficile d’accès que ««No Light but Rather Darkness Visible». Alors que ce dernier s’apprivoise d’une seule traite, en une écoute, il faut venir et revenir à «Esoterica», avec curiosité, insatisfaction, puis de plus en plus de plaisir.

Les titres évoluent entre métal symphonique, caractérisé ici par la place de choix laissée aux claviers, et... néo métal. Il faut le dire, cela évitera de tourner autour du pot : il y a les notes indus ou électro, le chant qui frôle le rappel d’Evanescence («Whispers on a Breeze», très pop), les guitares effacées, accessoirisées, derrière la voix de Mina G ou son écho.
Mais une fois le mot lâché, on s’aperçoit qu’il n’est pas si gros, et on apprécie sans vergogne les ritournelles de «Cold», «Esoterica», « Twisting Patterns», ou encore «This Afflicition», même si on goûtera moins la ballade «Still», trop sirupeuse à croire que faire pleurer dans les chaumières devient fort difficile.

Ceux qui étaient (re)venus à «Esoterica» pour les expérimentations devront plutôt se tourner vers les titres moins conventionnels.
Si «Pleasure is Nothing Without Pain» fait songer à l’Âme Immortelle, c’est pour en extraire la substance de l’écriture, notamment une intro indus, car le titre est particulièrement lumineux et ce sont les claviers qui chantent, seulement eux, et c’est excellent. Partant d’une base électro, «Fire» créée une atmosphère particulière, entre le jeu video old school et le film futuriste et «Vanilla Skies» tente de légers riffs psychédéliques plutôt bienvenus même s’ils auraient pu apporter plus de relief encore au morceau. Mais on l’a dit, l’album n’est pas méchant, et le manque de mordant affleure parfois. Cela étant, l’impression ne dure pas. Le relief, on le trouve plutôt sur «The Separate Reality», qui fait état du contrôle de la pensée par les nouveaux medias et la privation de liberté qui en résulte, en utilisant un chant, plutôt un phrasé, passé au filtre du microphone des manifestations.

Si les premières écoutes ne permettent pas d’identifier avec clarté le style du groupe, aux multiples influences et aux sons variés, la cohérence vient au fil des écoutes s’ajouter au plaisir de l’efficacité croissante de l’album. Celui-ci mérite une adhésion plus massive que le précédent. On le souhaite, le projet le mérite amplement. Et on attend avec impatience le prochain.

0 Comments 25 février 2010
Whysy

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