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Après un album et un EP tout simplement incroyables, qui auront permis au quatuor suisse de s’affranchir définitivement de leurs trois premiers albums ancrés dans le black Metal, Samael revient, plus fort que jamais !!


En cette année 1999, le combo est enfin libéré de toutes ses entraves, prêt à prendre son envol et à explorer l’infini du cosmos… La voie spatiale et futuriste abordée sur le supra-naturel « Passage » et confirmée sur l’avant-gardiste « Exodus » devient désormais le domaine d’expérimentation du groupe. Un groupe serein, parfaitement mature, au line-up désormais stabilisé, et aux textes toujours résolument positifs, philosophiques ou introspectifs, propices à la réflexion ou à la rêverie.

Pour ceux qui ne connaîtraient toujours pas ce groupe incontournable, sachez que Samael possède un style tout à fait inimitable, particulièrement original, qui pourrait s’apparenter au Metal industriel, au sens le plus noble du terme. Imaginez un chant très rugueux, proche du death, souvent modifié électroniquement, des claviers très mélodiques aux atmosphères éthérées et cosmiques de grande classe, des riffs très martiaux (secs, rudes et efficaces), et une boîte à rythme résonnante pour soutenir l’ensemble, et vous aurez sans doute à l’esprit une bonne idée de ce qu’ « Eternal » représente. Mais malgré cela, jamais Samael ne tombe dans l’électro-gothique facile et sans saveur. A chaque instant, il conserve une classe, une maestria indiscutables. Le charisme de son étonnant chanteur Vorph n’est certes pas étranger à cette incroyable ambiance. Xy, son frère, claviériste et chargé de la boîte à rythme, comme à l’accoutumée, compose toutes les musiques.

Néanmoins, même si ce groupe reste très bien classé dans mes préférés, j’ai un petit problème avec cet « Eternal », qui fait que malgré d’indéniables qualités, je continue de lui préférer « Passage » ou encore « Reign of light ». La production, clé de voûte indispensable pour un groupe à l’univers aussi complexe que Samael, ne me paraît pas adaptée. Le chant de Vorph, qui d’habitude m’enthousiasme au plus haut point, s’avère pour moi un léger point faible ici. Trop modifié, pas assez naturel, collant moins avec les musiques, il n’est pas aussi convaincant qu’à l’accoutumée. Les guitares sont également différentes, plus « grasses », les claviers plus électroniques… C’est un peu frustrant, car au final on a le sentiment qu’il manque un petit quelque chose à cet album, qui aurait vraiment pu s’avérer mythique et incontournable !  

Cependant, comme toujours avec Samael, les moments forts sont très nombreux, et malgré les quelques défauts évoqués précédemment, il arrive qu’une vraie magie s’instaure sans même que l’on s’en rende compte. L’ambiance spatiale est très bien rendue, cet album sonnant de façon très froide, électronique… glacée comme un vent polaire. Comment ne pas frissonner à l’écoute des percussions spatiales qui ouvrent la superbe « Us » ? Comment résister aux superbes mélodies, accrocheuses au possible, de « I » et « Supra Karma » ? Comment ne pas s’émouvoir devant les semi ballades étranges et pourtant magnifiques que sont « The Cross » et surtout « Together », probablement mon titre préféré de l’album ? Varié et intelligent, Samael tire toujours son épingle du jeu. L’emblématique « Infra Galaxia » aux percussions résonnantes, est également majestueux, étendant son voile cosmique bien au-dessus de nous, dévoilant dans son sillage un univers tout bonnement fascinant. C’est d’ailleurs l’un des seuls morceaux où je n’aurais aucun reproche à faire sur le son et la prod’.

Mais à certains moments, à vouloir trop expérimenter, le groupe se plante aussi un peu. Par exemple, je n’apprécie pas les deux derniers titres de l’album, où Samael, partant pourtant d’une bonne initiative s’essaie à des styles différents… Plus répétitifs et manquant d’accroche, ils ne constituent pas une très bonne conclusion pour un album aussi fort. De même, l’introduction de l’album et ses cris scandés, m’a longtemps dérangé. Ok, l’immersion est immédiate… Mais peut-être un peu trop justement !


En conclusion, je peux donc dire qu’«Eternal» est un superbe album, aux ambiances magnifiques et toujours extrêmement originales, mais auquel il manque un petit quelque chose. L’album, pourtant varié et parfois exaltant, s’écoute difficilement en entier et d’une seule traite, à cause justement de cette production inadaptée. «Eternal» reste cependant incontournable, comme tous les récents opus du groupe, d’ailleurs. La qualité des compositions reste indéniable et le voyage… toujours captivant!


Gounouman

0 Comments 21 mai 2007
Whysy

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