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Hello, hello remember me?
I’m everything you can’t control

La sortie d'un nouvel album d'Evanescence est toujours un événement attendu avec impatience par toute la communauté metal.
C'est effectivement un moment fédérateur où tous se rassemblent pour valider sa nullité.

Seulement dans ce cas présent, il faudrait un peu de mauvaise foi pour ne trouver que des défauts à Evanescence (l'album, parce que si vous avez bien suivi, il est éponyme).

Bien sur, ça ressemble à du Evanescence. Seulement par exemple, en comparant à the Open Door, on voit de nets changements : les instrumentations sont beaucoup moins nombreuses, ainsi que les choeurs, quasi inexistants ici. Par ailleurs, le ton est bien moins gothique, et les prises de risques sont moins ratées que Cloud Nine.

Pas de révolution cependant : la recette a fait ses preuves, et si la forme n'est pas tout à fait la même, le fond n'a pas bougé d'un iota. Après la rupture avec son petit ami ivrogne (Call me When You're Sober), Amy Lee peine à y croire (The Change : "Say it's over, yes it's over, but I need you anyway"), et aborde des thèmes plus grands qu'elle dans un florilège de références au silence, à la mort, à la séparation. Mais si les paroles sont sombres, elles sont déroulées sur un fond plus optimiste.

Sur The Other Side par exemple, plutôt que de se lamenter sur la perte de quelqu'un, Amy compte les jours avant de le retrouver "de l'autre côté". Et toute l'optique du morceau s'en trouve modifiée : rythmique rapide, lignes de chant montantes, violons légers... Ce qui aurait pu devenir un hymne suicidaire respire finalement la bonne humeur. 
C'est le même type de contraste que l'on retrouve sur le reste de l'album, particulièrement sur End of the Dream, et sur My Heart is Broken.

Le hic, c'est que tout ça se ressemble : à part quelques morceaux, les structures sont calquées sur celle du single What you Want : introduction, présentation DU riff qui fera l'intégralité du morceau (et qui ressemblera à celui du morceau d'avant, et à celui du morceau d'après), couplet, refrain, couplet, éventuellement break, refrain, refrain. Dans ce marasme de morceaux on retrouve par exemple Made of Stone, the Change et End of the Dream (malgré une belle montée en puissance accompagnée des violons). S'ils ne sont pas inécoutables, leurs similitudes peuvent lasser.

HEUREUSEMENT QU'IL Y AVAIT LA BALLADE SIRUPEUSE POUR CASSER UN PEU LA MONOTONIE ! Lost in Paradise aurait aussi bien pu s'appeler Lost in Hell (oui, facile) : le couple violon + piano, accompagné de vocalises dispensables a effectivement le mérite de couper l'album en deux. Si on décide de ne pas la zapper. Parce qu'en plus ce morceau a le mauvais goût d'être le plus long de l'album (en incluant les bonus)(oh, bonne nouvelle, les bonus sont plutôt bons, particulièrement Say you Will, petite perle presque speed, et Disappear).

En parlant de ballade, prise de risque plus réussie avec la très électro-pop Swimming Home, qui pourra rappeler Portishead, ou plus récemment Ghost du Devin Townsend Project. La voix d'Amy s'accorde bien avec les quelques accords du piano, les nappes oniriques et la boite à rythmes. Enfin la chanteuse nous rappelle qu'elle sait aussi utiliser sa voix puissante avec un peu plus de douceur.

Swimming Home n'est pas la seule bonne surprise de l'album, puisque plusieurs autres pistes se démarquent assez clairement des autres. Erase this d'abord, pour son rythme plus soutenu, marqué par l'introduction dynamique au piano. Ces notes entêtantes se répèteront tout du long, soutenant avantageusement l'intensité du chant, et propulsant les guitares loin en arrière plan.

Oceans aussi sort du lot, avec un ensemble plus symphonique, un refrain accrocheur soutenu par quelques uns des rares choeurs de l'album, et des lignes de chant plus surprenantes. 

Même le single tire son épingle du jeu, allant droit au but. C'est peut-être l'un des morceaux les plus catchy de l'histoire du groupe, là aussi soutenu par un piano très présent, et quelques éléments électro. Et il pose le décor : le groupe n'est pas mort. Cette assertion est à nuancer : rarement des musiciens auront été aussi inexistants que la bande à Amy. Celle-ci est omniprésente, sa voix est très mise en avant, de même que son piano (et même sa harpe dans Secret Door). Dans les deux cas, le choix est judicieux, puisque ce sont deux points forts de la formation. Cependant, il ne faut pas oublier qu'il ne s'agit (normalement) pas d'un projet solo.

Le piano justement a beaucoup évolué depuis The Open Door, pour se rapprocher finalement de ce qu'il était auparavant (mais en mieux). Les nappes de clavier ont disparu, laissant la place à un instrument exclusivement dédié à la création de lignes musicales parallèles, et à la rythmique. Quand le groupe veut fabriquer une atmosphère, il utilise désormais le violon.

Enfin, Sick dégage une énergie rarement vue depuis Fallen, une volonté de rebellion figurée par les cris, le rythme saccadé du refrain, et les paroles acides, presque punk, qui remuent un peu le consensus mou autour des thèmes abordés.

Alors que dire pour conclure ? Peut-être que finalement, Evanescence revient précisément là où on l'attendait. Ou peut-être un peu plus haut. Malgré tout, il reste trop de remplissage pour que l'album soit vraiment bon. M'enfin, ça vaut toujours mieux qu'un Mylo Xyloto, non ?

Do what you what you want, if you have a dream for better
Do what you what you want till you don’t want it anymore

[right]6,5, arrondi à 7 avec les bonus, à 6 sans. [/right]

0 Comments 02 décembre 2011
Whysy

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