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Divinefire, projet né de l'alliance entre le multi-instrumentiste Jani Stefanovic et le chanteur Christian Liljegren (ex-Narnia) n'est pas du genre à se reposer sur ses lauriers, puisqu'après un contrat signé et un premier album paru en 2004, il s'apprête à livrer en ce mois d'avril 2011 ni plus ni moins que son cinquième album, au doux nom de "Eye of The Storm". Particularité du "groupe", Jani Stefanovic se charge ici de tous les instruments, depuis le départ du bassiste Andreas Olsson, tandis que le chant est partagé entre Christian Liljegren et German Pascual, ce dernier s'avérant être le successeur de Liljegren chez Narnia, qui rappelons-le a rendu les armes il y a peu.

Nous voilà donc en présence d'un groupe quelque peu atypique, qui, qu'importe son étiquette "métal chretien" (ce qui ne veut musicalement rien dire, soyons clair) officie dans le genre bien aimé de notre cher webzine qui est le power metal. Mais attention, pas n'importe quel power. Oubliez le power speed dragon. Ici, il est question de power costaud, au son écrasant, aux rythmiques imposantes et autres riffs dévastateurs, une sorte de Blind Guardian des premières heures avec un son moderne et un peu plus de rage.

Prenons en exemple ne serait-ce que l'opener de cet "Eye of the Storm", l'excellent Time for Salvation. Passées les quelques nappes de claviers annonciatrices de l'orage à venir, voilà qu'un gros riff vient s'imposer d'entrée, soutenu par des claviers menaçants, puis nous dévoile German Pascual, chanteur de talent, bien que possédant un timbre moins singulier que celui de son compère Liljegren, qui nous offrira une sacrée démonstration tout au long de l'album. Profitons-en pour préciser qu'en réalité, les deux chanteurs se partagent les morceaux et ne nous offrent donc pas de duos qui auraient certainement marqué les esprits. Ceci dit, Stefanovic, ayant plus d'une corde à son arc, viendra se fendre de growls et screams bien sentis sur Unchain my Soul, Masters, The World's on Fire et ce Time for Salvation que l'on croirait échappé du "Design Your Universe" d'Epica tant les sonorités symphoniques se mêlent à des riffs assez typés extrême.

Trois chanteurs donc, histoire de rajouter de la singularité au groupe, voire quatre si l'on prend en compte une intervention féminine dans le tubesque et ma foi fort réussi To Love and Forgive, qui nous offre une très belle introduction digne d'une musique de film (Pirates des Caraïbes n'est pas bien loin) avant d'envoyer la cavalerie à grands coups de "Hey ! Hey !" sur un rythme sautillant et des mélodies joyeuses. Ce morceau, interprété une fois de plus par Pascual bluffe par sa capacité à accrocher l'auditeur, proposer une ambiance résolument joyeuse mais la mettre en œuvre avec des guitares épaisses et un son d'une puissance incroyable. D'ailleurs, tous les morceaux vous scotcheront au fond de votre fauteuil de part le mur sonore qu'ils dégagent. Et, si ce mur sonore sert souvent de cache-misère à des produits pauvres de contenu, ce n'est définitivement pas le cas avec Divinefire qui arrive avec chaque morceau à surprendre et à proposer un hymne.

Car, sous couvert de faire du "power", Divinefire s'avère bien plus menaçant que la banale étiquette qui lui a été apposée. Rien que les riffs d'Even at my Lowest Point, Send me Out ou encore The World's on Fire démontrent la capacité du groupe à pondre des morceaux aux ambiances sombres, aidés par des claviers grandiloquents, et pourtant s'en sortir avec des refrains fédérateurs en diable. Et ce n'est pas l'alternance des chanteurs (relative, Liljegren officiant sur 7 morceaux et Pascual sur 4, Close to the Fire s'avérant être un instrumental) qui va y changer grand chose, car les deux bonshommes se situent vraiment dans le même registre, bien que possédant chacun leur identité propre.

Parmi les autres morceaux marquant de cette galette, on peut citer l'épique Never Surrender, cavalant à tout va, Hold On ou encore Bright Morning Star et ses claviers virevoltants, tous trois sublimés par la prestation de Christian Liljegren, véritable homme à tout faire de la scène métal, œuvrant au sein de Golden Insurrection, Audiovision et bien d'autres, possédant même son propre label, Liljegren Records, label qui édite d'ailleurs l'album ici présent.
Mais à vrai dire, pas un seul morceau ne dénote dans cet album. Chaque pièce réussit le défi d'être épique, prenante, efficace et ne souffrant d'aucun temps mort. Tout juste si l'on pourrait reprocher à "Eye of The Storm" un poil d'homogénéité.

Alors, un album solide, au son aussi costaud qu'efficace, pas un morceau venant faire tâche, une multitude de voix venant empêcher toute monotonie, des ambiances chevaleresques réussies, une qualité d'écriture certaine...que dire de plus ? Très agréable surprise que cet album, jetez-vous dessus, vous ne serez pas déçus !












0 Comments 08 avril 2011
Whysy

Whysy

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