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Wednesday 13 est la formation née du succès des Muderdolls, groupe parallèle de Joey Jordison, batteur reconnu de la formation à succès Slipknot. En 2002, ce percusionniste masqué avait publié chez Roadrunner records un album Beyond the valley of the Muderdolls qui connut un franc succès outre atlantique et mit en lumière les aptitudes de son chanteur Joseph Poole alias Wednesday 13. En effet, les principales compositions de Muderdolls étaient issues des pérégrinations artistiques de Wednesday 13 et de sa première formation Frankenstein Drag Queens From Planet 13 (quel nom :p). Depuis le chanteur a créé son propre groupe sous son propre nom et a confirmé auprès d’un large public ses penchants pour le glam horrific hard rock ultra looké.

Wednesday présente ainsi aujourd’hui son premier  live intitulé, avec la finesse et sobriété car F..K it We’ll do it live.  Cet album vient conclure une année 2008 déjà très riche en parution pour les Américains puisque leur  troisième album Skeletons et un mini Bloodwork ont déjà garni les bacs il y a quelques mois. C'est la tournée qui a suivi ces parutions qui permet la publication aujourd'hui de ce premier album live double cd/DvD.

Une intro evil horrific pour faire monter la sauce pendant qu’ils montent sur scène et c’est parti. Des riffs carrés, des paroles sanguinolentes pour des chansons tranchantes et calibrées, bienvenue dans le horror metal festif . Dans le prolongement d’ Alice Cooper, sans atteindre néanmoins la puissance évocatrice de ce dernier, Wednesday 13, prouve que ses chansons sont faites pour la scène et pour la fête en développant avec entrain les premières compositions de ce live.

Mais très vite  l'album et le concert s'essouflent. Votre humble serviteur chroniqueur germanophile tient cependant à signaler qu'il n'a pu visionner le dvd du concert gracieusement fourni avec sa trace audio. Mon lecteur dvd a tout bonnement refusé de lire ce témoignage vidéo (un problème de zonage??) qui reprend fidèlement les mêmes titres. Quoiqu'il en soit, les multiples écoutes de l'album laissent la désagréable impression d’entendre toujours la même chanson, et sur 19 titres ça peut être long… Voire interminable. La terrible providence rend donc son verdict précocement, et si Wednesday 13 ne s’était pas précipité pour sortir son premier effort en public ??

Le frontman a beau multiplier les "Fuck" (comme dans le titre du disque, c’est pas la classe allemande, ça ? :)) "I can’t fucking hear you" au final "I Love to say Fuck" on est très vite agacé par cette vulgarité facile et cache misère, qui masque difficilement une certaine vacuité du propos, du fond comme de la forme.  
Une diction légérement punk ou punk light, des riffs vides de toutes nuances, monolithiques, juste bons à  faire sautiller ceux qui n’ont pas une once de culture musicale ou qui sont nés après 1994 (et ça s’entend quand le public s’exprime on sent que c’est des tout tout jeunes :)) les ingrédients à succès de la formation sont au mieux surfaits au pire lassants.  D’ailleurs à deux reprises, Wednesday  13 est obligé de  relancer son public, notamment à la fin d"un Not another teenage anthem qui porte très mal son nom ("Put your finger in the air, ti’s a rock concert")

Alors peut-on réduire cet album à ces paroles faciles pour adolescents ricains ? (happily ever cadaver, Faih the devil, gimme gimme bloodshed…est-ce suffisant ou je continue ???),  vous savez ceux qui peuvent conduire dès 16 ans et c’est à cause de gens comme eux qu’ya la guerre en Irak comme le dit Didier Super. Pas forcément mais ce Horrific easy Rock calibré pour plaire (House by the cemetary), automatique, désespérément insipide (put your death mask on), plat, prémâché et préfabriqué (ah ces samples de film d’horreur) ne pourront satisfaire que les fans du style. On sourit de temps à autres mais la multitude d’écoutes ne parvient pas à effacer  cette lancinante question : Tout ça, comme l’auto-augmentation de 164% de notre président,  est-ce vraiment bien nécessaire ???..

La tracklist par contre est super homogène, on se moque pas du chaland puisque la totalité de la modeste carrière (trois albums) du groupe est représentée. Ce live joue donc à la perfection son rôle de best of déguisé qui sied souvent bien à ce type d’exercice en public. Le son est cependant assez moyen mais Wednesday 13 ne recherche sûrement pas la pureté d’une prise de sons optimisée, le rendu doit être brut. Ici  il est surtout brouillon.

Rock plat-plat qui n’égale pas un Rob Zombie inspiré même si on ne peut être indulgent avec Till Death Do Us to Party ou un god is a lie bien punk , meilleurs titres de ce concert qui sauvent par leur entrain l’album du naufrage, mais on n'en est pas loin.…

Ce produit s’adresse uniquement aux acharnés du combo qui s’est peut-être lancé trop précocément dans la réalisation d’un live. Même rehaussé d’un DVD de leur concert, ce F…you … n’est pas l’explosion d’une étoile de la scène américaine. Wednesday 13 confirme seulement son talent pour les titres faciles facilement assimilables mais sans une once de relief.

0 Comments 23 mars 2009
Whysy

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