Vous recherchez quelque chose ?

Lors de la sortie de leur premier album, on aurait pu considérer les membres de Dionysus comme des opportunistes, avec une promotion essentiellement basée sur la présence d'Olaf Hayer au chant, qui possède l'un des timbres les plus appréciés du circuit dans le créneau «Métal Mélodique», et sur le fait que Tobias Sammet ait été impliqué dans le processus de production. Il s'était d'ailleurs avéré que notre homme n'était impliqué que de très très loin... Evidemment, les ventes furent assez bonnes pour un «nouveau combo», mais au final l'album n'était que peu convaincant, la faute à des mélodies bien trop lisses. Un an plus tard, le groupe rempilait avec une nouvelle offrande qui, il faut l'avouer, était un cran au-dessus. Des titres qui font mouche, de formidables mid-tempos (rappelez-vous le fabuleux «Bringer Of War»), bref une belle réussite. Puis soudain plus rien, plus de nouvelles, jusqu'à cette fabuleuse déclaration de leur producteur, qui accompagnait l'annonce de la sortie du nouvel album «Fairytales and Reality»: «Les mecs de Dionysus ont quitté les balades à chevaux pour les rides à moto à plein gaz...», plutôt pathétique que vraiment vendeuse, cette phrase aura eu le mérite de me faire rire... ceci n'étant qu'une anecdote, parlons un peu musique, premier constat, le son est bien puissant, si seulement il pouvait en être de même pour les compositions... En effet l'album est plutôt orienté mid-tempo, légèrement «mou du genou», on ne retrouve que rarement la magie qui opérait sur «Anima Mundi», leur précédent opus. Cela démarre d'ailleurs très mal, avec plusieurs titres largement dispensables, pensons à «Illusion of Life» et «The Orb» trop conventionnels pour marquer les esprits, l'adjectif pénible est celui qui convient le mieux pour une telle entrée en matière, seul le titre «Blinded» tire son épingle du jeu avec des choeurs monstrueux. Mais on retombe vite dans la médiocrité avec «The Spirit», un titre orienté hard mélodique, entendu mille fois chez les cadres du style. Je vous avoue que parfois il faut se forcer pour écouter un album lorsque les premiers titres sont si poussifs, mais la suite allait donner raison à ma ténacité (et à mes obligations de chroniqueur :D). Bien plus entraînants, bien mieux structurés, les derniers morceaux possèdent enfin une âme. Les refrains sont cette fois-ci percutants comme ce «True At Heart», aux forts relents épiques façon «les maîtres de l'univers» (mais oui, rappelez-vous, le grand Musclor). Le titre rapide «Dreamchaser» nous rassure quant au fait que le combo n'a pas perdu toute sa hargne, et enfin évoquons deux morceaux qui sortent très nettement du lot. Ce sont peut-être les deux meilleurs titres que Dionysus n'ait jamais composé, «The Game» tout d'abord, avec quelques sonorités Malmsteeniennes (le claviériste est un ancien accolyte de l'éminent membre du G3), et des lignes de chant qui resteront longtemps en mémoire, et «The End» qui clôt à merveille ce disque, et qui surprend de par sa complexité et l'ambiance sombre qu'il s'en dégage.

Vous l'aurez donc compris la deuxième partie du disque est qualitativement bien meilleure et l'on regrette la présence de très (trop?) nombreux titres de remplissage, peut-être aurait-il été plus judicieux de ne sortir qu'un EP... On se retrouve avec un album mi-figue, mi-raisin, moins bon que le précédent, meilleur que le premier... Bien sûr les solis sont très bien exécutés, les ambiances au clavier, discrètes et sournoises sont parfois irrésistibles, mais cela ne suffit plus, Dionysus n'arrivera pas avec cet album à s'extraire de cette si grosse masse que peuvent représenter les groupes de seconde zone. C'est sûr il plaira à grand nombre d'entre vous, ne serait-ce que par la présence d'Olaf Hayer, qui tire vers le haut, et d'ailleurs je désespère de voir un jour ce chanteur évoluer dans un groupe de son standing, cela en devient frustrant.
En tout cas pour en revenir aux déclarations du producteur, pour moi, «les mecs de Dionysus ne se baladeront qu'en Solex, avec un pot d'échappement qui n'est pas encore modifié... les motos ce sera pour plus tard!»

0 Comments 25 septembre 2006
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus