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En 2007, les lecteurs de Heavylaw avaient pu découvrir Serenity grâce à la chronique élogieuse de leur troisième album Words Untold & Dreams Unlived. C’est véritablement à partir de cet album que le groupe a joué un rôle important sur la scène Power Prog. On peut évoquer la tournée qui s’en est suivie aux côtés d’autres groupes de talent comme Communic, également très apprécié par la team, et l’excellent Threshold. On notera aussi la participation du groupe au Prog Power 2008. Je ne pouvais donc plus rester dans l’ignorance et me suis donc penché sur leur nouvel album nommé Fallen Sanctuary.  Première impression, tout est très pro, très propre. La pochette est assez soignée même si elle n’est pas très originale puisque usant des motifs assez classiques de l’architecture grecque corinthienne. Mais passons, au-delà de ça, on a une production très propre, qui met parfaitement en valeur la musique de Serenity. Le son est puissant, le chant et les guitares, très en avant, mais l’ensemble ne recouvre en aucun cas la batterie et les claviers et les arrangements orchestraux.  Serenity officie dans un power tendant vers le prog par son utilisation de riffs saccadés et l’utilisation de quelques breaks. On ne manquera pas de remarquer la voix du chanteur Georg Neuhauser qui possède un timbre proche de celui de Tony Kakko (Sonata Arctica) et glissant dans des intonations parfois similaires à celles utilisées par le non moins célèbre Roy Khan de Kamelot. Autant dire que l’on tient ici une des plus belles voix du power métal, certes pas forcément porteuse d’une forte identité, à cause de ces ressemblances. Cela dit, cette voix est tout simplement magique et constitue déjà le premier élément des ambiances créées par Serenity. Le groupe est en effet assez talentueux, pour parvenir à nous immerger dans un océan de mélodie baigné de nappes de claviers doucereuses, d’arrangements orchestraux où prédominent comme souvent les violons et les cuivres. Dommage que les groupes de power n’exploitent pas davantage les autres instruments présents dans les orchestres, à savoir la contrebasse, le basson, le haut bois, que sais-je encore, qui leur fourniraient un regain de sensibilité. Georg nous délivre une performance d’une grande classe, variant entre des registres assez doux et parfois très puissants. Vous n’aurez qu’à écouter Velatum pour comprendre la musique du groupe, qui sait user des différences de rythmes, d’intensité afin de donner une consistance et un volume à sa musique. Le groupe réalise à merveille ces glissements de style.  Le groupe utilise aussi quelques effets électroniques, notamment sur l’excellent Derelict qui bénéficie d’une ambiance plus sombre que les précédentes, utilisant des riffs très heavy et à grand renfort de chœurs. Le riff d’ouverture pourra rappeler à certains Dream Theater dans toute sa noirceur avec As I Am de l’album Train Of Thought. Le groupe ira jusqu’à employer quelques growls sur Oceans Of Ruby ou Rust Of Coming Ages pour souligner cette ambiance noire, solennelle.  Les mélodies sont, de manière générale, très belles, accrocheuses même si elles ont parfois tendance à glisser vers les classiques du style. On notera quand même quelques aventures dans des styles un peu différents, comme Journey’s End et sa guitare classique et sa flûte dont je peine à identifier la nature exacte. L’inspiration est dans une veine Médiévale-Renaissance. On pourra aussi déceler cette influence avec l’entrée majestueuse de Coldness Kills.  On fera remarquer quelques passages très inspirés comme les interventions de la guitare dans Sheltered (By The Obscure) qui ajoutent quelques notes aiguës du plus bel effet. Les soli sont très efficaces, et apportent un véritable intérêt à l’ensemble des pistes et ne tombent pas dans la descente fulgurante de gammes. Je salue donc, ici, le travail de Thomas Buchberger qui a su apporter le soupçon d’originalité qui aurait pu manquer à Serenity.  Ce qu’on peut reprocher à cet album, c’est son manque de personnalité qu’il peut y avoir dans les parties piano de Mario Hirzinger, souvent proches des mélodies des finlandais de Sonata Arctica ou de Nightwish. Pour vous en convaincre il vous suffira d’écouter le début de Fairytales et les deux premières chansons de l’album. Et bien sûr l’utilisation des arrangements orchestraux est toujours assez classique, tout le monde l’utilise de la même manière, et on est à la limite de la surenchère. Ces arrangements ne sont pas tous indispensables.  Serenity reçoit son auditeur en grande pompe, tout est majestueux, plein de fastes, de mets délicieux. Les amateurs de ce genre d’ambiance considéreront cet album comme excellent. Pour ma part, je dirais qu’il est bon. Si vous êtes amateurs de métal symphonique ou des groupes finlandais, jetez une oreille à ce groupe autrichien qui n’a véritablement, plus rien à envier aux grandes productions power métal. Les fans du groupes seront comblés.  Note réelle: 7,5/10  Dreamer

0 Comments 14 septembre 2008
Whysy

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