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18 ans d’excellence. Dark Tranquillity est peut – être la plus grosse machine métal suédoise et jouit aujourd’hui d’un statut de leaders incontestés de la scène death mélodique. Cela leur vaut un respect immodéré des fans d’un côté, de leurs adversaires de l’autre. Chaque album ouvre de nouveaux horizons pour ce groupe en perpétuelle évolution, une formation qui cherche à tout prix le renouveau d’une musique dont il a lui-même instauré les codes. Et même si « Fiction » ne marque pas d’avancée majeure dans son identité musicale, ce nouveau disque symbolise la pleine maturité du groupe et par la même occasion illustre un choc des générations. Dark Tranquillity est parvenu à insuffler à son métal moderne une touche de nostalgie par l’apport d’influences renvoyant aux périodes importantes de sa carrière.

Si je vous dis que Dark Tranquillity vient de pulvériser les standards ? Que mes petits favoris viennent de composer un album monstrueux qui relègue toute la concurrence en catégorie amateur ? Je pense qu’une seule écoute vous suffira pour me donner raison, et à votre tour encenser cet incroyable tour de force ! Tout d’abord « Fiction » est enrobé dans une production d’une clarté et d’une puissance hallucinante qui sublime des compositions d’une qualité assez incroyable. Elles sont au nombre de 10 et toutes aussi riches les unes que les autres alternant les ambiances et les rythmes avec aisance pour un album d’une très grande richesse et d’une diversité bienvenue.

Avec « Fiction » Dark Tranquillity signe peut – être son disque le plus abouti musicalement. Plus qu’une simple suite au son caractéristique des 3 derniers opus, ce disque marque finalement un tournant dans la carrière du groupe : la fin de l’expérimentation. On le sait, le groupe a beaucoup évolué au fil des ans et les changements d’univers musicaux furent nombreux, mais il semble qu’aujourd’hui Dark Tranquillity ait trouvé sa véritable voie pour enfin pleinement s’y épanouir. L’évolution musicale s’est toujours faite selon le vécu des musiciens et non selon des considérations stylistiques pré réfléchies d’où le caractère toujours très honnête de cette musique.

« Fiction » va au-delà des espérances. Tout d’abord les guitares retrouvent cette verve d’antan : des riffs nerveux, inspirés et agressifs parsèment les chansons et leurs apportent moult couleurs. Les solis, plus nombreux, enrichissent le jeu des six cordes et offrent aux guitaristes une liberté appréciable. On sent une volonté de revenir aux premières mélodies, aux prémices, aux innocents accords d’une légende en devenir. Ce disque développe deux « extrêmes ». Tout d’abord des chansons comme « Blind At Heart » ou « Empty Me » figurant parmi les plus rapides et violentes jamais écrites par le combo ramènent à leurs premiers albums. « Fiction » développe également l’aspect électronique de sa musique par une production qui laisse davantage de place aux claviers, apportant une profondeur et une texture uniques à la musique.

Un clavier qui mélange nappes synthétiques et sonorités « pianos » limpides en de merveilleuses mélodies – soit en appuis lors des refrains, soit en éléments atmosphériques lors de fabuleux break et pont musicaux – atténuant l’impact des guitares et de la batterie. Une batterie d’ailleurs assez méconnaissable tant Anders Jivarp se surpasse ! Les rythmiques sont l’une des grandes forces de ce nouveau disque. Elles alternent entre des sets extrêmes en rapidité, des parties groovy au feeling indéniable ainsi que d’autres plus subtils – preuve de l’étendu et de la richesse musicale.

Si certaines chansons rappellent l’album « Character » par leur aspect immédiat – « Focus Shift » en tête, un refrain entêtant, une ligne de clavier hallucinante – ce sont les chansons les plus fouillées qui possèdent le plus d’intérêt. Je pense à « Inside The Particle Storm » – assurément l’une des meilleures chansons du groupe à ce jour – au feeling très sombre. Une ambiance pesante, presque apocalyptique, pour un festival de mélodies et une excellente prestation vocale tout en émotion. La seconde claque provient du retour du chant clair, au timbre toujours aussi gothique, sur le titre « Misery’s Crown ». Et le meilleur pour la fin : « The Mundane And The Magic » – très progressive – s’articule autour d’un trio de voix : extrême, claire et féminine. A côté de telles compositions on note d’autres chansons également très bien construites et aux refrains d’une force folle telles « Nothing To No One » , « The Lesser Faith » , « Terminus » ou « Icipher » aux orchestrations de clavier souvent hallucinantes.

Le Dark Tranquillity nouveau est ainsi, il puise le meilleur de son passé, le dépoussière un bon coup, et l’injecte dans sa musique d’où une impression de densité musicale folle et de grande diversité. « Fiction » souligne l’excellente santé du combo suédois – interprétation musicale sans faille, technique hallucinante, production énorme, inspiration à son paroxysme – et leur assure de régner en maître sur le death mélodique pour un long moment encore. Ce disque sera, à n’en pas douter, la meilleure sortie extrême mélodique de 2007 et un album de choix dans toute collection musicale qui se respecte.

…TeRyX…

0 Comments 10 avril 2007
Whysy

Whysy

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