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Dire que Pathfinder a réussi un coup de maître avec son premier album serait un euphémisme... Rappelons les faits...

2008 : Un groupe polonais, du nom de Pathfinder sort une démo assez convaincante laissant paraître un très bon potentiel !

2010 : « Beyond The Space, Beyond The Time », premier album du groupe est un coup de maître... et malgré quelques défauts en terme de mix’ et de production, aucune signature chez un label et donc l’absence d’un support promotionnel digne de ce nom, l’album s’installe en quelques mois comme une référence chez les fans de Power/Sympho !

2011 : Le gros succès du disque et les critiques positives à l’égard du premier disque des polonais mènent enfin à un deal avec le label Sonic Attack Records, assurant enfin une distribution digne de ce nom !

2012 : Les polonais veulent enfoncer le clou avec un nouvel album que l’on promet encore plus incroyable, voici « Fifth Element »...

Bombe intersidérale ? Constance ? Flop ? La sentence est proche !

L’introduction nous plonge dans le bain, les 4 éléments susurrés à l’oreille par un stentor, on plonge dans l’univers des polonais à nouveau via une introduction somme toute classique pour un album de Power Symphonique... qui au travers des années semble être devenu le passage obligé dans le style !!!

Commençons tout de go, le disque est assez indigeste... et le titre éponyme cristallise à merveille la crispation que l’on peut avoir après avoir écouté l’album d’une traite... le titre débute par une grosse orchestration digne des péplums Hollywoodiens... puis s’ensuit une sorte de bouillie, on l’on ne distingue plus aucun instrument... des cris écorchés puis suraigus... et enfin une phase chantée plus relaxante...

Ce titre est assez difficile d’accès pour débuter une écoute, et ce n’est pas la versatilité du chanteur qui module énormément son timbre à chaque phrase qui facilite la chose...

Nous pointons du doigt l’un des principal défauts du disque... le chant... En effet le bon dosage avait été trouvé sur le premier disque... une majorité de chant clair, avec en soutien, quelques phases criées suraigües, ou penchant vers le black !!! Ici, tout le disque semble être survitaminé avec des « Backings Vocals » ou autres multipistes... quand Szymon Kostro ne se lance pas dans une nouvelle tonalité à chaque syllabe, ce qui épuise relativement vite si l’exercice est récurrent! Parfois même, on en arrive à la caricature, les couplets de « Chronokinesis » s’approchant plus de la parodie que d’un réel titre de Métal tant il en fait trop...

Le chant n’est pas le seul coupable, en effet, les orchestrations, qui étaient le point fort du premier disque, sont noyées sous l’effusion de la rythmique (coup de fût/basse), qui domine vraiment l’ensemble du disque. Exit également les interludes, ce qui augmente encore cette sensation de manquer parfois d’oxygène, tout en diminuant l’impact symphonique de la musique !

Le disque est beaucoup moins homogène que son prédécesseur, pire certains titres manque cruellement de cohérence, certains éléments semblant provenir d’on ne sait où... j’ai déjà parlé des couplets de « Chronkinesis »... qui à mon sens ne s’accordent pas avec le refrain... on rencontre le même problème avec « Ad Futuram Rei Memoriam », des couplets évoquant la pire dramaturgie, et un refrain festif issu directement d’un tube des Musclés traitant des excès de bière de Framboisier à la fête munichoise !

Alors tout est mauvais ? Non ! Fort heureusement... les polonais ont toujours cette griffe et ce feeling pour composer des titres épiques sans pareil, et il reste l’une des valeurs sûres sur le marché ! « Ready To Die Between The Stars », « The Day When I Turn Back Time », “Elemental Power” (le seul titre où, à mon sens, l’équilbre vocal alternant chant clair, black et féminin est bien trouvé) ou encore « When The Sunrise Breaks The Darkness » sont des petits brulôts qui s’écoutent avec plaisir et sont remplis de choeurs majestueux... « Yin Yang », une piste bien placée en milieu d’album est une ballade agréable qui permet aussi de respirer . Un exercice rarement réussi dans le domaine qui se doit d’être souligné ! Il faut également rendre hommage, quand on peut les déceler, aux nappes de claviers envoûtantes distillées tout du long de la galette ! A noter en guise de bonus sur le pressage européen, la sympathique reprise de la chanson du dessin animé de notre enfance « Les mondes engloutis »... j’avoue cependant avoir une préférence pour la version proposée par Elvaron !


Ce disque peut donc s’appréhender de deux manières :

1/ La découverte de Pathfinder s’est faite avec « Beyond The Space, Beyond The Time »... Avec de l’abnégation, on peut apprécier ce « Fifth Element » à sa juste valeur et pousser l’écoute afin de lui donner une nouvelle chance... affiner son oreille dans le but de rechercher les orchestrations qui nous ont tant enchantées sur le premier effort ! (il m’a fallu près de 40 écoutes pour réellement débroussailler et apprécier le disque et vous proposer cette chronique!)

2/ Découvrir Pathfinder au travers de ce disque risque d’en décourager plus d’un... entre un mix trop fouilli, abusant des multipistes, un chanteur qui en fait trop, et un bloc, brut, difficile d’accès risquant de vous pousser au zapping... Pire, les réminiscences « Dragonforce », qui faisaient déjà l’objet de critiques pour le premier disque, sont ici plus présentes tant la rythmique est surmixée !

Au final, on a peu l’impression que les polonais ont voulu trop en faire avec ce disque, « trop », voilà le mot qui représente au mieux « Fifth Element »... Un disque, c’est aussi un équilibre... Nul doute que le potentiel est toujours là, mais il va falloir travailler le dosage et ne pas simplement penser que plus on en met, mieux c’est... N’est pas Blind Guardian qui veut (et encore le Gardien a aussi parfois commis l’erreur du « trop ») ... et superposer les pistes ne résout pas tous les problèmes dans le Power Symphonique !

Bref, copie à revoir !

Note subjective : 8/10... Mais je ne suis pas sur que tout le monde ait la patience de l’écouter une cinquantaine de fois en trois mois... Ainsi, je laisserai la note objective pour une fois ;)

0 Comments 05 septembre 2012
Whysy

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