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"Les apparences sont souvent trompeuses" ; "L'habit ne fait pas le moine" ; "Tout ce qui brille n'est pas d'or" ; "On ne juge pas un livre à sa couverture"... Autant d'expressions qui nous conseillent, fort judicieusement, de ne jamais se fier aux apparences ! Tenez, une petite dernière que j'aime beaucoup : "Si derrière toute barbe il y avait de la sagesse, les chèvres seraient toutes prophètes !" (et je vous prierai de n'y voir aucune allusion me concernant, merci d'avance).

Pourquoi de telles citations en introduction de ma chronique ? Tout simplement parce qu'avec un patronyme comme celui de Waldheim, et après l'écoute de ce Fight Against Time, j'aurais eu vite fait de conclure que le groupe nous venait tout droit des froides contrées du Grand Nord (Suède, Norvège ou bien Finlande). Et pourtant il n'est est rien, car Waldheim est originaire d'Espagne, pays plus connu pour sa chaleur, ses épices et sa musique folk que pour ses atmosphères sombres et ténébreuses...

Avec leur premier album, les ibériques nous offrent un Metal pour le moins bigarré. Tel un hybride des différentes scènes actuelles, on y retrouve, pêle-mêle, des éléments issus du Thrash/Death, du Heavy, de la Pop/Gothique, du Progressif et même du Classique... Bref, des influences aussi nombreuses que variées qui rendent le groupe difficilement assimilable à une étiquette musicale précise. En revanche, l'avantage majeur d'avoir une telle multitude d'influences, c'est qu'il se développe autour de chaque morceaux (et parfois même au sein des morceaux) une succession d'auras différentes, évitant ainsi la redite ou l'ennui à la longue. Par exemple, des titres comme « Lost In The Rain » ou « March Of Empty Souls », qui débutent par quelques nappes symphoniques de claviers, plongent sur les couplets vers un Thrash/Death mélodique typique, avant de s'orienter vers une Pop Gothique proche d'un Lacuna Coil sur les refrains...

La musique du groupe se veut donc très étoffée et riche en arrangements. Fort heureusement, elle ne tombe jamais dans la surenchère indigeste ou la démonstration instrumentale rébarbative... Les atmosphères lyriques et orchestrales fusionnent avec la structure de base plus extrême pour donner une dynamique intéressante et accrocheuse à l'ensemble. Même le titre « Memories Of Fate », dont le statut d'instrumental pourrait faire craindre le remplissage superflu, se révèle être entrainant et versatile à souhait !

Les riffs de guitares et le jeu rythmique du duo basse/batterie lorgnent très largement du côté suédois de la scène Metal (Soilwork, In Flames, ...). Et de ce point de vue là, l'efficacité est de mise, avec des titres bien puissants et directs (« Fight Against Time », « We Will Fall Together », « Lost In The Rain », ...). Cependant, le chant masculin, qui évolue également dans un registre extrême, ne s'avère pas toujours très convaincant ; il manque un peu de profondeur et se montre surtout trop linéaire... Il gagnerait sûrement en intérêt s'il proposait plus de variétés dans son interprétation (autres que les rares passages black peu réussis également)...

Contrebalançant ces invectives extrêmes, on retrouve un chant féminin aérien, tantôt lyrique, tantôt pop/rock, qui apporte un peu de calme et de douceur, même si quelques imperfections se font, là encore, ressentir (notamment sur les parties finales de certaines lignes de chants). Nul doute que les vieux albums de Theater Of Tragedy sont parmi les albums de chevet du groupe... Autre paramètre important du caractère mélodique de cet opus, les nombreuses nappes de claviers et autres passages symphoniques samplés (« Break The Silence », « Forest Ending », « Valzer Infinito »,... ) qui confèrent une emphase soutenue et judicieuse aux compos. A ce titre, on pourrait évoquer Crematory comme une des autres multiples influences du groupe, dans la façon d'harmoniser le côté brut du Metal aux atmosphères mélodiques d'inspiration gothique.

A défaut d'être totalement irréprochable, ce Fight Against Time, dont les arrangements très minutieux et la production s'avèrent excellents pour un premier opus, se révèle donc être une agréable découverte. D'autant que l'on ressent chez Waldheim une marge de progression intéressante pour l'avenir... Gageons donc que si le groupe peaufine encore un peu plus sa personnalité et ses lignes de chant, il nous reviendra encore plus convaincant et saura ainsi se faire sa place au soleil (d'Espagne) !

0 Comments 28 décembre 2008
Whysy

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