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Hé non ce n’est pas une blague ! Même si la cover laisse présager un album peu approfondi et survolé dans sa composition, les jeunes loups formant Starkill se sont dressés glaive à la main pour combattre dans le rang du death mélodique. Les Yankees sont plutôt habitués à nous balancer des formations qui tentent d’avoir un esprit novateur en essayant (parfois vainement) d’être à la pointe de la modernité musicale (on se rappellera tous du fabuleux moment d’Attack Attack! et son magnifique crabcore mêlé au christian métal-core... j’en pleure de rire encore). On assiste donc à la naissance d’une pléthore de combos de métalcore, toujours assoiffés de violence, ceci dit avec ce brasier de notes on pourrait oublier les fondements de la musique et c’est pourquoi Starkill tire son épingle du jeu. Les Américains sont jeunes, imberbes (ou presque), maquillés comme des voitures volées, mais cela n’entache aucunement la qualité des mélodies.

En effet, lorsqu’on s’immerge dans Fires Of Life, on se rend immédiatement compte que les compositions qu’ont produites nos petits musiciens juvéniles sont sacrément couillues et dotées de feeling qui ne laisse pas insensible. La maturité dont fait preuve Starkill est incroyablement vivace et les chansons ainsi plongées dans ce fleuve musical font tourner la tête. Je me rappelle un Kill’em All (1983) qui semblait bien moins maitrisé et plus impulsif alors que la bande à Hetfield avait à peu près le même âge. Ce qui ne veut pas dire que l’album de Metallica était mauvais, loin de là, néanmoins ce que je tiens à souligner c’est qu’à âge et origines similaires, Starkill démontre une expérience accrue. Certains trouveront peut-être la comparaison exagérée, puisque dans les années 80 la composition et le genre différaient. Evidemment en ce temps-là, on assistait à l’essor de grands mouvements musicaux, et bien c’est ce qui me fais rebondir car plus de trente années plus tard, Starkill arrive à se créer une identité propre alors que le death mélodique semble avoir vieilli après un usage intensif.

Le combo déploie une puissance au travers des blast beats incessants et un death grunt survolté (« Strengh In The Shadow »). Parker Jameson, qui est la tête pensante du groupe, a su extirper un flux musical endiablé, arrangé en empruntant divers arrangements à ses ainés, et sans temps morts. Ses cris au micro restent sur un médium dissonant et empressé, de ce fait les titres trouvent une violence sans commune mesure. Les guitaristes, dont la dextérité est hallucinante, hydratent la couche musicale par des soli incommensurables exécutés avec vélocité qui forcent l’adhésion. Les riffs à la guitare perdurent dans un cadre bien défini ce qui ne sort pas le style de son périmètre, cependant les apparitions de cuivres accentuent un côté épique pas désagréable dans les chansons comme « Immortal Hunt ». A contrario sur « New Infernal Rebirth », on distingue des percussions sonnantes black métal un peu à la manière d’un Dimmu Borgir, et pour agrémenter le tout un aspect guitar heroe se laisse entendre par moment et de façon répétée faisant remonter une sonorité proche de DragonForce.

Les claviers omniprésents supportent la structure en son sein pour enrichir la teinte mélodique de l’album. Alors si les leads de « Withdrawn From All Humanity » débordent faiblement du carcan oppressant du death mélodique, les arpèges au piano éclaircissent la lecture musicale de cet opus. Ainsi le mélange se solidifie et prend une texture à mi-chemin entre violence exacerbée et légèreté harmonique ce qui soutient l’écoute et la rend accessible. « Wash Away The Blood With Rain » et « Sword, Spear, Blood, Fire » font faire le rapprochement avec Rhapsody Of Fire couplé à une dimension Manowarienne qui seraient projetés sur un spectre extrême. Le résultat est intéressant et comme l’usage de ce subterfuge est ponctuel, on se délecte de ces passages avec plaisir. La formation détient une capacité créatrice qu’il faudra absolument conserver sinon ça sera la sanction immédiate, car le risque de diluer son essence musicale ou de singer les autres groupes sera trop évident.

Les minutes défilent et bien qu’on n’assiste à aucune dérive, on comprend que Starkill a fait qu’une seule faute de goût et elle réside dans la cover parce que musicalement tout fonctionne, la machine se met en route écrasant tout sur son chemin. C’est tout de même dommage puisque pour les gens (bêtes) comme moi et qui se fient à l’apparence d’un album, celui-ci pourra desservir l’incroyable magie que renferme cet opus. Croyez moi Fires Of life est une réelle bonne surprise qui saura rafraichir vos oreilles si vous êtes plutôt fan du genre.

0 Comments 10 mai 2013
Whysy

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