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Si les légendes disent des terres italiennes qu’elles sont peuplées de chanteurs à voix d’eunuques, on remarque toujours un pas entre légende et réalité. La preuve en musique, plus qu’en image : voici  Soul Takers. Les cisalpins reviennent aujourd’hui avec leur deuxième album nommé Flies In a Jar

Le groupe pratique un power métal teinté de prog au niveau de certaines rythmiques. Cela dit la guitare reste assez en arrière et on a du mal à discerner son jeu. Quoiqu’il en soit pas de numéro double pédale ici. L’espace scénique est littéralement envahi par le chanteur et le clavier. En effet, le mixage a largement mis en avant Dino Brentali et Federica Badalini et ce, bien trop. Le son du piano devance tous les instruments, on a presque l’impression que ce clavier joue par-dessus tout le reste. Vous me direz alors si c’est une virtuose. Je vous répondrai, hélas ce n’est pas le cas, le piano sert davantage d’accompagnement mélodique au reste des instruments puisqu’exerçant des parties assez banales et n’ajoutant pas vraiment d’émotions au reste. Petit bémol à cela, sur Floating il apportera au tout un peu de pêche. De plus cet instrument participe aux ambiances légèrement tragico-romantiques de Soul Takers.
Deuxième figure de proue donc, monsieur Brentali qui se rapproche par moment d’un Timo Kotipelto si l’on exclut les montées dans les aigus du second. Dino parviendra à donner aux compositions un substrat émouvant avec les nuances qu’il pourra apporter à ces compositions. Son timbre est étrange, l’italien possède une voix entre graves et aigus. Ce dernier laisse la curieuse sensation qu’il chante avec la gorge pleine, ou qui ne demande qu’à expulser quelques sanglots. Cet aspect tournant parfois au tragique est renforcé par le violon de Jari Pilati comme sur The Chasm ou Heaven Pillars.
Tout cela fait la particularité de Soul Takers, on retrouve des refrains prenants sur pas mal de titres dont les pré-cités et The Silent Empire.
Les morceaux tournent tous dans les quatre à cinq minutes, ce qui donne une relative homogénéité à l’album. Même si cet esprit Soul Takers revient sur chaque piste on parvient quand même à saisir une petite variété entre les différentes pistes.

On regrettera donc un mixage et une production mal équilibrés pour ce nouvel effort de Soul Takers. La section rythmique mériterait sans doute de prendre plus de place. On a donc ici une production principalement axée sur la mélodie et, par conséquent, assez déséquilibrée.
Cela dit Soul Takers présente des compositions intéressantes où chanteur, violon, et piano viennent tisser un univers non dénué d’émotion et de personnalité. Donc jetez-y une oreille ! Au pire vous rigolerez de la production et du timbre du chanteur. Et là les mots de Dragonman et Duck, à propos de certains groupes de speed italien, commencent à prendre du sens « on sait pourquoi les gens détestent et pour ces mêmes raisons on les aime ».

Dreamer

0 Comments 08 septembre 2007
Whysy

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