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Alors qu’une partie du mystère 1,984 (oui je parle bien de mon confrère chroniqueur) vient d’être décryptée, à savoir l’origine de son pseudonyme, des pans entiers de sa vie restent cependant insondés et entretiennent ce qu’il faut bien appeler un mythe. Son ascension à la tête de la Malmsteen Police Institute (faisant de lui le roi des MALPOLI), son inspiration hors norme pour la chronique, et le fait qu’aucune personne saine de corps et d’esprit ne puisse témoigner l’avoir déjà rencontré, ont font l’un des êtres les plus fascinants de ce siècle. Certes je concède avoir gogo-dancé avec lui à la discothèque Le Paradisio une nuit d’été 2006, mais mon souvenir est forcément altéré car un agent MALPOLI m’avait drogué, sur ordre-même de 1,984, qui avait deviné (il est vraiment fort) que je venais en espion pour le compte de l’organisation secrète MALOTRU (la Malmsteen Organisation de Traque des Usurpateurs), sorte de cellule de surveillance des Malpoli. Qui est-il donc ? Intelligence artificielle ayant échappé à son créateur et parcourant la matrice par impulsions holographiques, poulpe extralucide se connectant au Net par télépathie, extra-terrestre omniscient communiquant depuis une autre galaxie ? À moins qu’il faille s’élever au-dessus de toutes ces basses hypothèses pour percevoir un début de vérité et voir en lui un esprit céleste, une divinité reconvertie en justicier du Metal néo-classique. Vous comprenez maintenant pourquoi 1,984 représente à lui seul une question existentielle fondamentale pour qui prend le temps de la réflexion à son sujet. D’ailleurs, le suédois Christian Liljegren lui consacrera certainement une chanson voire une thèse dès qu'il aura lu cette chronique. Christian Liljegren est en effet un homme de foi passionné par les grandes interrogations existentielles et les convictions religieuses, qui font les paroles des albums qu’il a jusqu’ici sortis avec ses autres groupes : feu Narnia et Divinefire. Il faut préciser qu'il se faisait auparavant appeler Christian Rivel, mais il a dû changer de nom depuis qu’il a quitté les MALPOLI pour les MALOTRU, contre-espionnage oblige.

Audiovision, qui était au départ son projet solo (avec des guets musiciens), est devenu pour ce second album Focus un vrai groupe, avec un line-up à priori stable. Mais c’est toujours l’ami Christian qui mène la barque, on le comprend rapidement quand on parcourt les textes, ultra-religieux. C’est sa marque de fabrique et il n’a pas perdu la foi sur Focus, bien au contraire il loue plus que jamais un culte impressionnant au Seigneur Jesus. Sa démarche est légitime dans la mesure où la conviction de l’artiste est indéniablement palpable dans sa voix. Cependant certains passages apparaissent quand même un peu trop niais pour l’auditeur qui n’est pas dans le trip chrétien de Christian Liljegren, ce qui risque d’être le cas de la plupart d’entre vous.

Musicalement on est toujours dans du Metal mélodique lorgnant vers le Hard-Rock ou le Power. Dans tous les registres Christian Liljegren est très à l’aise et très en voix, je pense même qu’il n’a jamais été aussi bon. Il possède pourtant un timbre assez banal, mais il est capable de couvrir un large panel vocal aussi bien dans les aigus façon Metal God, qu’avec une voix posée très émotive. Il est bon mais l’album, lui, peine à décoller. Les premiers titres sont même assez désespérants car répétitifs et sans réelle personnalité, du hard-rock qu’on oubliera bien vite. Heureusement le bébé commence à mieux se présenter à partir de You Are The Reason et ses tournures gospeliennes. L’album gagne alors en efficacité grâce à des lignes mélodiques plus captivantes et des refrains plus convaincants. Focus révèle même ensuite quelques belles surprises, qui ont au moins le mérite de différencier enfin les titres les uns des autres. Ouf, je n’y croyais plus ! L'honneur est sauf grâce à quelques morceaux choisis :
We Will Go : très AOR mixé avec des bruits de foules pour créer une atmosphère live qui fonctionne pas trop mal.
The Way : speed et Heavy, le titre développe une puissance assez surprenante avec pour point culminant un AMEN chanté dans un contexte presque frissonnant.
The Gate : ballade pop-rock dont les quelques bonnes idées sont malheureusement surexploitées pendant près de 8 mn.

Attention, c’est aussi parce que les autres titres sont vraiment passables que ces derniers apparaissent bons, il ne faut donc pas se méprendre sur un album qui demeure moyen. Certes on sent qu’il y a du boulot, et surtout de la conviction, mais force est de constater que cela ne suffit plus. A réserver aux fans de Christian.
[right]Chris[/right]

0 Comments 20 juillet 2010
Whysy

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