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A l'occasion de la sortie du 9ème album des Ukrainiens de Drudkh chez Season of Mist je me permets une petite rétrospective de la carrière artistique d’un des groupes de Black Metal les plus singulier de sa génération. Drudkh c'est au départ le groupe de deux hommes Roman Saenko (guitare et basse) et Thurios (chant et clavier) qui veulent se servir de leur environnement pour créer une musique hors du commun. Le groupe en est presque mystérieux : pas de photos du groupe, pas de Myspace, rien. De la musique et seulement de la musique. Et quelle musique! Dans mon Panthéon personnel trois groupes peuvent se targuer de me faire voyager à chaque écoute : Summoning, Ulver et Drudkh donc. Retour sur le premier méfait du combo j'ai nommé Forgotten Legends.

Le groupe propose un voyage à travers les plaines et les forêts d’Ukraine comme eux seuls savent faire. Un Black Metal atmosphérique malsaint dans l’esprit mais magnifique dans son aspect. Une répétitivité musicale qui tend vers un minimaliste à la Burzum au niveau des guitares (la chanson "False Dawn" tourne presque autour d’un seul riff). Un feeling absolument dantesque que seul quelques groupes peuvent se permettre de proposer. C’est tout celà Drudkh, une expérience presque indescriptive qui ne laisse personne indifférent et qui peut à tout moment vous emporter en ex-URSS au rythme des riffs lents et planants de Roman Saenko. Le tout porté par la voix d’outre tombe de Thurios, ce dernier possédant assurément l’un des coffres les plus impressionnants de la scène Black Metal.

Le groupe alterne en fait entre passages violents (le début de "Eternal Turn of the Wheel") et moments plus calmes qui laissent la part belle au son des guitares (les ponts de "False Dawn" et de" Forests In Fire And Cold"). Mais l’ensemble se tient toujours avec une facilité déconcertante, jamais l’ennui ne pointe le bout de son nez malgré des chansons longues et, comme je l’ai dit plus haut, qui ne connaissent que peu de variations au niveau des compositions. C’est d’ailleurs à mon avis le plus gros point fort du disque (et du groupe par la même occasion), arriver à “tromper” l’auditeur avec une musique très répétitive mais au combien entraînante, entêtante et magnifique. Les riffs principaux de toutes les chansons du groupe sont d’une simplicité enfantine mais vous prennent aux tripes durant tout le long de l’écoute.

Pour ne rien gâcher la production est irréprochable et permet de s’imprégner encore plus (si besoin était) de l’univers musical du groupe. Avec une batterie qui sait appuyer là où ça fait mal (la fin de "Eternal Turn of the Wheel"), un clavier hypnotique et une basse discrète mais qui participe à ce cocon musicale si particulier. Bref le fond comme la forme sont au diapason pour créer l’un des “debut album” les plus excitants jamais créé dans le style. Et puis que dire de cette outro qui laisse retomber la pression avec ce son de tempête dans une fôret et qui laisse respirer l’auditeur avant qu’il ne revienne dans “son” monde.

4 chansons, 40 minutes de musique. L’aller simple pour Kiev le plus rapide du monde en somme. Bien sûr le disque n’est pas à mettre entre toutes les oreilles et s’adresse à un public averti qui sait où il met ses esgourdes, ce n’est pas forcément un album très facile à appréhender si on goûte peu (ou pas du tout) au style. Et même si l’aspect brut de décoffrage pourra en décourager plus d’un Forgotten Legends a des arguments que peu de disques peuvent se permettre de mettre en avant. Certains appellent ça le feeling, l’âme ou je ne sais quoi encore. Toujours est-il que pour moi ce disque parle et raconte une histoire, de folklore Ukrainien peut être mais qu’est ce qu’il le fait bien!

Balin

0 Comments 02 mars 2012
Whysy

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