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Honnêtement il y a des jours où le métier de chroniqueur paraît bien facétieux. Non pas que l'on se lasse de découvrir jour après jour de nouvelles formations toujours plus talentueuses, mais tout simplement parce que parfois on ne sait pas trop quoi dire. En effet il n'est pas toujours évident pour un chroniqueur de se poser en donneur de leçon. En juge qui, du haut de son piédestal, vient distribuer les bons points et les notes péremptoires à des musiciens de valeurs souvent bien plus qualifiés que lui pour juger de quoi que ce soit !

Mais comment parvenir à dissocier les grands disques des produits plus conventionnels sans se livrer à l'inévitable exercice de la notation ? Difficile de se passer de ce sempiternel outil de mesure qui avec son côté définitif parle souvent mieux qu'un long discours... Mais il y a des jours comme celui-ci ou j'aimerais pouvoir dire que je n'aime pas un disque, sans forcément lui apposer une mauvaise note et une étiquette négative.

Paragon fait partie de ces groupes qui malgré leur caractère brutal et simpliste provoquent chez le chroniqueur lambda des exercices de gymnastique psychologique de haute voltige : comment remplir une chronique autour d'un sujet aussi plat ? N'ai-je pas déjà entendu ça quelque part ? Flûte j'ai utilisé cette introduction bateau au moins dix-huit fois dans le passé ? Bref si c'est dans l'adversité que l'on se révèle, nul doute que la critique du dernier Paragon fera figure de palier à franchir !

«Forgotten Prophecies» est le chantre d'un genre musical qui fait fureur outre-Rhin depuis les 80's et qui est mystérieusement resté lettre morte dans notre beau pays. Avons-nous plus de goût que nos voisins buveurs de bière et mangeur de saucisse de Francfort ? J'en doute fort... nul doute que le Heavy Metal de Paragon sait remplir des salles et faire headbanguer les foules métalleuses lors des gigantesques festival open-air de l'été ! Ainsi j'aurais été socialement conditionné à ne pas aimer Paragon... tout cela n'est que le fruit d'un effroyable complot, mon dieu je sens qu'on m'espionne ! Je veux sortir !

*bruit d'une camisole que l'on attache*

Reprenons calmement. Il est vrai que j'ai tendance à croire qu'actuellement le Metal germanique est en perte de vitesse. Les groupes comme Paragon se contentent trop souvent de reprendre les recettes traditionnelles sans y apporter la moindre touche personnelle. En général la musique est fade, les refrains sans vie, les riffs éculés. Et pourtant le public semble adhérer en encourageant ce manque d'innovation, malheureusement le constat est cruel : les groupes phares de la scène Heavy teutonne sont peu ou prou les mêmes qu'il y a quinze ans.

«Forgotten Prophecies» est une excellente illustration de mon propos : l'ensemble malgré un rythme soutenu dégage une sensation de lourdeur et de torpeur désagréable, on ne retient rien de l'album et les écoutes répétées ne font que rajouter à la frustration ! Je ne vous citerai aucune chanson en particulier, tout simplement car en une dizaine d'écoutes, rien ne m'est resté en tête... Comme souvent la meilleure chanson se trouve être la reprise de fin d'album : «Deny The Cross» une excellente tuerie Thrash, et qui tranche nettement au milieu de la fadeur ambiante.

Alors oui je n'aime pas, définitivement et sans détour. J'ai sans doute la naïveté d'espérer découvrir de nouvelles choses à chaque écoute, et sans doute les musiciens de Paragon ont-ils tout simplement envie de se faire plaisir en faisant ce qu'ils aiment, dans ce cas ce n'est pas à moi de les juger ! Les groupes allemands de ce style font fortune en Allemagne et laissent cruellement indifférent en France, mais dans le cas de Paragon je pense que nous aurions raison de garder notre argent pour des achats plus pertinents... Et que mes amis allemands ne s'insurgent pas contre mes propos, mon coeur ne bat que pour les Kai, Hansi et autre Toby, alors le coup du racisme on me le fera une autre fois !

SMAUG...

0 Comments 16 juillet 2007
Whysy

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