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Si je vous dis Awake en vous parlant de métal progressif, c’est probablement un album de Dream Theater qui vous viendra à l’esprit. Mais plus que cela, il s’agit aussi du nom d’une formation anglaise évoluant dans un style semblable. Formé en 2000 le groupe arrive avec Forever More à son troisième album studio. Musicalement, nous sommes ici dans un métal progressif énergique, inspiré entre autres  d’Evergrey (Tom Englund ayant lui-même produit leur précédent opus) ou de formations au son plus dur, flirtant parfois avec le Death mélodique. Des solos style Soilwork et quelques inspirations plus symphoniques couronnent le tout. Bref un beau cocktail d’influences !

Mais vous le savez mieux que moi –alcooliques que vous êtes-, un cocktail avec trop d’ingrédients devient vite imbuvable et indigeste. Qu’en-est-il alors de ce Forever More ? A la première écoute, la musique proposée est plutôt agréable. Des compos directes et assez courtes (pour du prog’) qui ne demandent pas une oreille aguerrie et semblent vouloir toucher une large audience. Néanmoins on sent chez les membres une volonté sous-jacente d’une musique plus recherchée et technique qui amène certains passages de l’album à des formules plus typiquement progressives, notamment sur le premier titre Out Of Control.

C’est alors que les choses se compliquent pour nos amis anglo-saxons. Pas vraiment progressif, ni vraiment Death mélo et encore moins symphonique, Awake manque d’une chose essentielle : une identité musicale propre. Et une fois l’écoute terminée, c’est une sensation de manque de relief et de banalité qui domine. Hormis le bon morceau Bleed From You (que le groupe propose d’ailleurs en écoute) aucun ne se dégage vraiment de la masse tant il semble que l’album est en fait une sorte de synthèse de quelques styles actuels. Forever More comporte évidemment sa balade, Taken qui soulève un autre point négatif : la plupart des textes sont prévisibles. En effet, au même titre que les parties instrumentales paraissent éculées, il est possible de prédire la fin de certaines phrases chantées par Simon Schedwell.

Coté production le bilan est plutôt positif. Awake a su conserver l’influence du son de guitare de Tom Englund. L’ensemble est puissant et le groupe jouit d’un solide couple basse-batterie. Les claviers eux aussi s’intègrent bien et finalement, c’est d’autant plus dommage !

Comparativement aux albums de Leprous ou Wolverine parus cette année dans un style semblable, celui d’Awake semble simplement en dessous et manque d’envergure. A cause de textes consensuels et d’une musique trop stéréotypée, le groupe rate ainsi une occasion de franchir un cap en affirmant une signature, une patte qui lui serait propre. Car alors que les premières offrandes étaient vivantes et assez originales, ce troisième volet marque un changement de direction plutôt négatif, une envie de revenir à des canons prédéfinis et bien que le groupe ne se définisse pas comme une pure formation de métal progressif, elle en intègre trop de caractéristiques que pour ne pas être écoutée comme telle.

Alors que retenir de cette chronique ? Forever More n’est pas un mauvais album, il contient quelques belles idées, des bonnes rythmiques et des riffs efficaces, surtout sur les dernières pistes, mais il lui manque ce grain de sel, le petit élément qui donnerait du sens et du relief aux chansons. Couplé à ce manque de personnalité musicale, ce défaut empêchera les auditeurs de classer l’œuvre comme une des productions majeures actuelles.

Rom'

0 Comments 23 septembre 2011
Whysy

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