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La famille Morse a encore fait des siennes… Neal Morse est déjà connu et reconnu dans le milieu prog et son frère Alan tend à sortir de l’ombre de son frère depuis le départ « biblique » de Neal de Spock’s Beard. Mais pour enfoncer définitivement le clou, Alan Morse a décidé de se lancer lui aussi dans une carrière solo avec ce premier album intitulé Four O’Clock and Hysteria.

Carrière solo, en d’autres termes : comment donner à sa musique sa pleine expression. Je nuance d’entrée, bien entendu son frère est encore dans les parages puisqu’il l’a aidé à produire et a co-écrit 7 des 12 morceaux de l’album.
Alors bien sûr ça se sent un peu, la griffe de Neal n’étant plus à faire connaître, les apparitions claviers et les rythmiques vous feront tout de suite réagir (cf.Cold Fusion, Return To Whatever, Drive In Shuffle). Un succès il va sans dire, mais n’est-on pas en droit d’attendre quelque chose de plus personnel que le prog Neal Morsien?
Et bien si. Bien loin d’un stérile Spock’s Beard revival (si vous me permettez l’expression), cet album délivre un nombre considérable de mélodies succulentes toujours composées avec feeling. Plaçant ce premier album sous le signe de l’éclectisme, Alan Morse exploite les divers styles musicaux pour, au final, offrir une sorte de synthèse bluesy, funky, jazzy, heavy, progy. Ambiances intimistes aux sonorités sensuelles, voire non dénuées d’un certain romantisme, parleront d’elles-mêmes, car, esthétiquement expressives, et loueront sans mal les talents de compositeur d’Alan Morse.
Vous l’aurez compris les sonorités utilisées sont chaudes et il ne faudra qu’un coup d’œil dans le livret pour confirmer mon impression (« Gibson ou Fender ?»), soit une Fender Stratocaster.
Si ce merveilleux feeling semble plaider en faveur d’Alan Morse, les rythmiques ne feront qu’appuyer cette défense car toujours bien pensées, toniques ou groovy. Elles n’auront de cesse de captiver un auditeur, adepte ou de nature réfractaire au genre guitar hero qui ne semble pas convenir à Alan qui nous avait déjà fait part de son goût pour ces parties toutes en feeling avec les récents Spock’s Beard dont on attribuait peut-être à tord un mérite démesuré à Nick D’Virgilio. Je pose la question.
Le seul pré-requis pour apprécier cet album serait une ouverture d’esprit suffisamment large pour embrasser dans son entièreté son spectre musical qui abonde tant en matière que références musicales ou même artistiques qu’il serait blasphème d’amputer cet album en tentant de juger les chansons les unes par rapport aux autres. Car ici nulle chanson n’est meilleure que l’autre, toutes apportent leur pierre à l’édifice et l’attention que l’on pourra leur témoigner ne sera certainement que fonction de nos propres sensibilités musicales. Bon allez, je sais à qui je m’adresse quand même donc oui allez écouter Rite Of Left, le titre le plus heavy de l’album avec un tapping que ne renierait pas M. Van Halen.
Placées en permanence au cœur du sujet, mélodie, harmonie, confèrent une instantanéité à l’album dont l’auditeur aura peine de se déprendre.

Opération commerciale et frauduleuse ? Non et non encore. Car si son nom lui suffirait peut-être à vendre suffisamment d’albums pour rembourser les prix de production ; Alan Morse va au-delà en nous proposant un premier album d’une pertinence incroyable en matière de mélodie. Le guitariste s’abreuve de nombreux styles tout en conservant une cohérence qui réside principalement dans son feeling et un touché personnel. Production parfaite, et chaudes sonorités semblaient les meilleurs biais pour que mélodie et harmonie s’épanouissent et trouvent leur pleine expression.

Dreamer

0 Comments 10 mai 2007
Whysy

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