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La grande communauté metal s'agrandit d'un pays minuscule, juché entre deux sommets pyrénéens, la Principauté d'Andorre. En dehors de ses avantages fiscaux et de son équipe de foot habituée à prendre des taules, on ne connait pas grand chose de ce bled d'à peine 90000 habitants. Il faudra à présent ajouter Nami, jeune groupe de death-prog, à liste des notables andorrans.

Cette chronique est un verre à moitié plein: avec Fragile Alignments le combo nous offre un premier album franchement inégal, plein de défauts et d'imperfections, mais qui possède tous les éléments pour que l'on puisse espérer une amélioration future. Il faudra que Nami parvienne à se détacher de l'ombre des groupes qu'il tente maladroitement d'imiter, que ce soit Opeth ou Tool, pour se forger son propre caractère. Puisque c'est leur premier opus, on sera donc bienveillant.

Fragile Alignments est un intéressant mélange de violence death, sur des riffs brutaux et saccadés, et de moments calmes, plus prog et mélodiques. La mayonnaise a malheureusement tendance à ne pas prendre, la faute en premier lieu à un manque criant d'originalité musicale. L'ensemble manque de richesse, et malgré les efforts déployés par les membres du groupe, d'une naïveté parfois réjouissante je l'admet, l'ennui n'est jamais très loin.

Un des points faibles de Nami  s'incarne en la personne de Roger Andreu, son chanteur. Son growl est assez banal, et sa voix claire pas toujours très juste ni très belle. Une évolution intéressante serait justement d'abandonner ce côté death, d'une manière générale assez mal exécuté, pour se concentrer sur les qualités techniques du groupe dans le domaine du prog. Un avis très subjectif, je le confesse, mais c'est vraiment ce que j'ai préféré dans Fragile Alignments. Les passages acoustiques et calmes sont souvent plus originaux et rafraichissants, même si ce n'est pas toujours le cas.

L'album démarre pourtant sur les chapeaux de roues avec Awakening The Lethargy, très belle intro instrumentale et qui va définir le meilleur de Nami: un bel ensemble de guitare sèches, une ambiance mélancolique et qui monte joliment en puissance, des claviers discrets rappelant God Is An Astronaut. Dès la deuxième plage, le groupe va chercher à se compliquer la vie avec des structures complexes et agressives, et cette prise de risque ne sera pas toujours payante, loin de là. S'il est vrai que The Inner Man: Materia et Cosmical Beginning – Air déchirent dans les grandes largeurs, musicalement du moins (je n'arrive toujours pas à me faire à ce growl désagréable), l'ensemble reste assez décevant. Si l'on essaie de comparer avec d'autres premiers albums de groupes inconnus, je prend le cas de Look To Windward par exemple, à peu près dans le même style, la comparaison fait mal à Nami.

Fragile Alignments est donc un louable premier effort, manquant singulièrement de créativité et d'originalité mais qui porte en lui les germes d'un possible futur grand album, peut-être lorsque le groupe aura gagné en maturité.

0 Comments 27 avril 2011
Whysy

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