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Naviguant sur les flots du Rock progressif depuis déjà plus de 25 ans, le groupe britannique IQ en est devenu, au fil de ses albums, un acteur majeur et désormais in-con-tour-na-ble. Après un début de carrière prometteur, le combo connût des heures plus sombres avec un changement de line-up (le chanteur ayant mis les voiles) et une ré-orientation musicale peu appréciée des fans. Mais comme le disait Nietzsche, « ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort ». Et les anglais opérèrent ainsi un retour fracassant aux début des années 90, de nouveau avec leur chanteur charismatique. Par la suite, ils auront publié successivement quatre chefs d'œuvre figurant parmi les 'must-have' de la scène néo-progressive (Ever, Subterranea, The Seventh House et Dark Matter).  Après une telle série de références, conclue par le somptueux « Dark Matters » paru en 2004, le nouvel opus des britannique était pour le moins attendu... D'autant que le line-up a, une fois encore, connu un nouveau bouleversement. Et pas des moindres ! Puisque ce sont deux des membres historiques qui se sont envolés vers d'autres horizons : une carrière solo pour le claviériste Martin Orford et un repos bien mérité auprès de siens pour le batteur Paul Cook. A noter que ce dernier a finalement réintégré le groupe depuis sa dernière tournée...  « Frequency », porte donc de nombreux espoirs pour les fans du combo et les inconditionnels du rock progressif'. Et autant le dire tout de suite, il n'y a pas de révolution en vue ! IQ se fend ainsi d'un album qui perpétue la carrière récente des anglais. Pas de prises de risques, c'est certain, mais un savoir-faire inégalé et une qualité de composition et d'exécution toujours immuable. Une voix hypnotique au timbre unique, une basse groovy, des guitares stratosphériques aux soli gorgés de feeling, une rythmique de précision et des nappes de claviers sublimes qui nous transportent vers d'autres univers. C'est tout cela IQ, et même bien plus !  On ne sera pas déconcerté par ces nouvelles compositions. Ce sera même avec un plaisir non dissimulé que l'on retrouvera cette recette unique et caractéristique du groupe dès l'écoute du premier titre, « Frequency » : une intro lente et atmosphérique, assez secrète, qui précède une montée en puissance savamment maitrisée, entrecoupée de breaks intelligents et jouissifs (bien que parfois un peu prévisible pour certains, il est vrai). Un 'pattern' également suivi sur le second morceau, « Life Support », très largement instrumental et qui offre des sonorités étranges (dont une intro en morse). Et toujours dans la même veine, l'album se termine par un « The Province » épique à souhait (mais un poil trop longuet tout de même) et « Closer », une belle ballade (sans être pour autant la meilleure du groupe) entamée au piano et à la guitare acoustique.  Cependant, quelques surprises bienvenues émaillent cette nouvelle livraison des anglais. Le nouveau venu Mark Westworth (aux claviers) insuffle d'entrée sa personnalité et réussi le tour de force d'assumer parfaitement la relève après le départ de Martin Orford. Et rien que pour cela, on pourrait crier au miracle. Car ce n'était assurément pas gagner d'avance. Ainsi, sur « Stronger Than Friction », le bougre nous délecte de sonorités 70's et de délires 'claviéristiques' que n'aurait pas renier le Genesis de la grande époque ! La voix inimitable de Peter Nicholl y instaure d'ailleurs une atmosphère planante et propice à l'introspection. Une ambiance éthérée dont la monotonie se voit rompue par des breaks furieux aux rythmes saccadés... Ce titre enchaine directement sur « One Fatal Mistake », une ballade typée IQ, assez classique, mais toujours agréable à écouter.  Au chapitre des expérimentations, citons également « Ryker Skies » avec ses vocaux remaniés et sa structure chaotique, truffée de breaks aux beats électros lancinants. Les claviers se taillent une fois de plus la part du lion : les sonorités sont multiples et variées, tantôt rétros, tantôt modernes, et le tout fourmille dans tous les sens, comme si l'auditeur était plongé dans un tourbillon d'ambiances...  Même s'il n'atteint pas le vecteur émotionnel énorme ou la cohésion sans faille des précédents opus du groupe, ce nouvel album d'IQ ne se montre aucunement comme le chant du cygne d'une formation qu'on aurait pu croire perdue après le départ de deux de ses membres fondateurs. Au contraire, il rassure sur la capacité du groupe à proposer toujours et encore des morceaux soignés et de qualité.  Et on en redemande !!!    PS : dans son édition digipack, l'album est accompagné d'un DVD live (le groupe en a tout de même publié 5 en 7 ans) qui, s'il n'atteint pas la qualité des sorties précédentes, mérite largement le détour. Un bien beau cadeau pour les fans... Et une version qu'il vous faut absolument vous procurer !  PS 2 : le line-up ayant enregistré l'album - Peter Nicholls / chant - John Jowitt / basse - Mike Holmes / guitare - Andy Edwards / batterie - Mark Westworth / claviers

0 Comments 24 juillet 2009
Whysy

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