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Mais quelle mouche a piqué Pierre Le Pape claviériste de Wormfood, Embryonic Cells et pendant un certain temps claviériste aussi de Kim's Over Silence ? Le français a eu l'idée, l'audace et le culot de pondre un sacrée album metal! Pas seulement comme claviériste, que non. Comme auteur et compositeur ! Il s'est entouré d'une pléiade d'artistes (26 entre chanteurs et musiciens) et il a sorti un double cd en forme d'opéra metal. Rien que ça !  Dans l'ordre il faut savoir que Pierre a une passion pour les films, la musique des films et le metal évidement. Depuis 2007 il a une idée en tête : le « melted space » une sorte de monde parallèle où les dieux se retrouvent et où ils interagissent. En 2009 l'artiste sort son premier album 'There's a place' en forme d'auto-production. Puisque les échos reçus ont été plus que positifs, Pierre Le Pape a décidé d'enfoncer le clou et de voir grand. Si There's a place était un album instrumental cette fois ci le Melted Space – From the past se vaut des chanteurs et pas que d'inconnus : Virginie (Kells), Manu Munoz (The Old Dead Tree), Liesbeth Cordia (Eve's Fall), Guillaume Martinot (ex-Gorod), Pierrick Valence (Phazm, Scarve), Dagoth (Otargos), Arnaud Strobl (Carnival in Coal) et Sire Cédric (écrivain, auteur de l’Enfant des Cimetières et de Fièvre et de Sang entre autres et aussi, à ses heures, chanteur dans un groupe de Death), chacun interprétant un personnage de l’histoire. Ensuite si dans l'album précédent la figure de Dante était présente cette fois ci elle fait à nouveau part de l'aventure. Pourquoi Dante? Et qui est-il, à part un personnage de jeux vidéo? Très rapidement, Dante est LE poète italien qui en l'an 1300 a imaginé un voyage en Enfer, Purgatoire et Paradis et il en est revenu pour le raconter en poésie. Son oeuvre se nomme 'Divine Comédie' et le monde de metal en rend souvent un hommage grâce aux visions 'gore' de l'enfer (ex Iced Earth ou Zodiark). Pierre fait faire des heures supplémentaire au poète italien car il voyage aussi dans le 'melted space' et vient en relater les faits et gestes.  On a parlé de double cd mais il faut aller encore plus loin car l'œuvre s'articule en 3 parties ou 'books' et la troisième partie elle même se divise en 4 actes. Si à lire tout ceci on fini par perdre son latin, rassurez-vous car finalement l'œuvre est assez cohérente, construite et riche.  Musicalement il faut avoir le temps de bien écouter et de se faire prendre au jeu. L'idéal est de savourer ce Melted Space à coté de sa cheminée avec une chaine hi-fi qui envoie et avec le livret sous les yeux. Il faut aussi avoir coupé le téléphone, couchés et ligotés ses enfants et envoyé sa femme chez sa belle-mère pour éviter d'être dérange. Alors musicalement on est très proche d'un metal opéra à la Ajreon (Into the Electric Castle) ou d'un Nikolo Kotzev (Nostradamus) car il y a une ambiance, une histoire et des éléments de la trame musicale qui reviennent en guise de 'leit-motiv'. De plus l'idée d'opéra dans son ensemble est donné par ces éléments musicaux ainsi que par les artistes qui reprennent la parole parfois à plusieurs sur le même titre. Le sentiment de fond est celui d'un album au caractère progressif dans le sens qu'il est très aéré, inspiré et il ne tourne jamais dans le démonstratif. Ensuite les chanteurs apportent leur touche personnelle et on parle d'opéra d'une façon légitime puisque comme dans un opéra l'auditeur se trouve face à plusieurs personnages mis en scène par les chanteurs.  When I was Gos est le dialogue entre Apollo ( Manuel Munoz – The Old Dead Tree) et Artemis (Liesbeth Cordia de Eve’s Fall) en forme de ballade et on se croirait de voyager en plein Anathema. Le voyage ne pourrait démarrer plus fort. Ensuite le coté 'lyrique' qui constitue le clef de voûte de cette œuvre laisse place à des moments plus 'trve' metal et pour preuve il suffit de citer Damned Lovers où Aphrodite (Cristina Maez) se trouve face à Arès (Guillaume Martinot -ex Gorod) qui en bon dieu de la guerre enchaine les growling vocals comme un chapelet. Vous rajoutez une bonne double caisse de type 'blast beat' et le tour est joiué. Et encore The Gods Are Living (dialogue entre Poséidon Pierre Leone de The Oath et Héphaïstos (Jesus « the Butcher » d’Offending) ou I’ll Release the Dead  titre en style black symphonique où il est question Hadès, le dieu de l’enfer interprété par (Pierrick Valence, Phazm et ex-Scarve) ce sont des titres qui ne font pas dans la dentelle et qui vous font headbanger paisiblement.  Le deuxième 'book' qui ouvre le deuxième cd se nomme This Immortal Love et il est formé de deux titres plutôt calmes et atmosphériques: il est question de l'amour entre la Lune (Séléné) et le berger Endymion. Un changement musical se manifeste avec la troisième partie The Bringer of Light qui est divisée en actes. En effet jusqu'ici chaque chanteur ou couple de chanteur exécutait son texte, contait son histoire mais dans une sorte de liste, de chronologie. Une sorte de 'soldat rose' (et je m'excuse pour cette comparaison) où les protagonistes se montrent une fois et on les retrouve que pour le grand final. Comme si toutes ces chansons étaient juste une succession de prétextes à l'histoire et la continuité était donnée plus par la musique que par les artistes. Cette fois l'histoire de Lucifer (Michael Rignanese de Destinity) est déclinée en acte et même vocalement les protagonistes sont là du début à la fin comme dans un véritable opéra.  Enfin Melted Space se termine par le titre Dante's Memory qui en sorte d'épilogue résume tout ce que l'on a vu (entedu) et on aura ainsi compris que les dieux se trouvent dans le melted space oubliés et à la dérive.  Certainement sur les 2 cd il y a des moments de faiblesse ou des moments moins inspirés mais il faut retoruner d'angle d'attaque: Pierre Le Pape donne vie à un projet qui le passionne, il a pu s'entourer d'artistes talentueux, il a mis en boîte une histoire cohérente et surtout un album bien produit. Il a pris des risques car on a ici le premier opéra metal à la française et les places sont chères, très chères. De plus Pierre pour produire cet opus a crée son propre label la Totentaz prod qui s'appuie sur la distribution de Season of Mist.  Voici donc que la note de 9/10 est largement méritée : pour le travail, sa qualité, sa variété et le travail orfèvrerie que Pierre a accompli pour donner vie à un univers complet passionnant et captivant.  wanderer

0 Comments 10 avril 2012
Whysy

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