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« Approchez gentes dames et damoiseaux !!!
Venez divertir vos esgourdes avec nos fiers ménestrels et leurs joutes métalliques...
Venez soulever vos pintes et reprendre en chœurs mélopées et contes ancestraux...
Car voici venir sur scène... Fenrir ! »

Pardonnez-moi cette entrée en matière quelque peu clichée, mais il est toujours difficile d'accrocher le lecteur par une intro originale donnant d'emblée le ton général de l'album. Mais maintenant que vous êtes là, passons aux choses sérieuses...

Fenrir est un jeune sextet formé en 2006 et œuvrant dans un Heavy Metal que l'on peut légitimement qualifié de « Folk ». Après un premier essai sorti en 2007 (« Whispers of the Old World ») dont les retours ont été positifs, nos frenchies remettent le couvert et publient deux ans plus tard « Frozen Flowers », un EP 6 titres (ou plus exactement 5, le dernier morceau étant un court instrumental) affichant 25 minutes de musique au compteur.  

Les rapides présentations d'usage étant faites, passons maintenant au contenu ! Et écartons de suite tout malentendu... Car si je vous dit Heavy Folk à chant féminin, nombreux s'imagineront un clone de Nightwish couplé aux tribulations païennes d'un Mago de Oz.... Et bien, que nenni !!! Fenrir évite fort heureusement l'écueil du copié/collé et ne cherche pas non plus à recycler les poncifs du genre. Ici, point d'excentricité à la Finntroll, Korpiklaani ou Eluveitie ; le groupe développe un Metal « traditionnel » auquel il adjoint sobrement, mais efficacement, la dynamique du violon. Une attitude qui contribue indéniablement à sa personnalité et assure ainsi un solide espoir de perdurer sur une scène de plus en plus encombrée.

Metal « traditionnel » donc... Et à plus d'un titre ! Car d'une part, la musique du combo nancéen puise ses influences dans les valeurs sûres du Metal, avec des leads de guitare oscillant entre Iron Maiden Dawn of God ») et Grave Digger The Wanderer »), et d'autre part, les thèmes abordés (textuellement ou musicalement) sont issus du folklore traditionnel celte et médiéval (« White Deer », « Metal Jig »). Ainsi, s'il fallait rapprocher le groupe d'autres formations plus célèbres, je citerais volontiers les travaux d'un Skyclad ou d'un Cruachan, histoire de vous aider à situer la bête... A la différence, toutefois, que Fenrir se voit guidé par la douce voix d'une chanteuse !

Chanteuse qui, fort heureusement, ne verse pas dans une performance lyrique opulente, mais révèle un timbre bien plus naturel. Attention, je n'ai rien contre les divas (loin de là), mais il s'avère parfois judicieux d'aller à l'essentiel, sans recourir à des artifices ou à une surenchère inutile. Et cela Fenrir l'a bien compris... D'ailleurs, les sonorités « Folk » ne se présentent pas sous la forme d'un joyeux bordel orchestral, mais se résument à l'intervention sobre, et amplement suffisante, de violons et d'une section rythmique adéquate. Comme quoi il est inutile d'en faire des tonnes pour plonger l'auditeur dans un univers onirique faits de de contes et de légendes !

Le second effort des français s'avère au final convaincant et prometteur. On pourra cependant émettre un petit reproche concernant la production générale de l'EP qui pourrait gagner en profondeur, en clarté et du coup en impact... De même, un poil plus de puissance dans la voix et de prises de risques sur les compos donneraient au groupe cette petite touche supplémentaire qui les verrait passer à la vitesse supérieure (facile à dire hein ?). Car il ne fait aucun doute que ces ces « jeunes loups » de Fenrir (jeux de mots subtil à l'attention des amateurs de mythologie nordique) possèdent de très sérieux atouts pour figurer en bonne place sur la scène hexagonale.

On attend donc la suite avec impatience...

0 Comments 25 mars 2010
Whysy

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