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Vous ne trouvez pas que la vie est quand même bien ironique parfois ?
Je dirais même taquine, non ?
Je m’explique...

Il y a un peu plus d’un an de cela, je n’aurais jamais imaginé posséder, dans ma sacro-sainte cd-thèque, l’album du vainqueur de l’Eurovision (en l’occurrence Arockalypse de Lordi pour les plus étourdis ou ceux qui se seraient fait kidnapper par des extra-terrestres les 18 derniers mois...). Quiconque m’aurait prédit ce destin se serait vu immédiatement conspué et renvoyé dans ses pénates par un rire moqueur et cruellement sarcastique... Et pourtant, je dois me rendre à l’évidence : c’est bel et bien arrivé !

Qu’à cela ne tienne... Je m’étais juré, par contre, que jamais, ô grand jamais, je ne succomberais au mercantilisme musical et à ses dérives ! Tel l’imbécile qui ne change pas d’avis, je restais convaincu que les émissions de télé-réalité ne trouveraient chez moi aucun écho positif, tout au plus du dédain... Dès lors, mes amis, la chose était entendue : c’est sûr et certain, jamais je n’écouterai avec attention (et encore moins avec plaisir !) l’album d’une Nouvelle Star quelconque ou d’un(e) Star Académicien(ne) aussi doué(e) pour la musique que moi pour la physique quantique... Jamais !

Et bien oui, vous l’avez deviné, c’est encore raté ! Car il a fallu que ces déments de finlandais (sous l’effet de la vodka peut-être) élisent un métalleux dans la fameuse émission « Finnish Idols »... Me voici donc chargé de chroniquer cet album, avec attention et, je l’avoue, un certain plaisir. Bah, ce n’est pas si grave au fond... Si ça se trouve cet album est une daube ; et ainsi mon honneur reste sauf !

Alors... Quid de ce Fuel for the Fire ?

Et bien musicalement, il n’y a pas grand chose à redire... Car il faut bien l’admettre, c’est plutôt bien écrit et bien interprété. Et là, pour le coup, c’est mon orgueil que je range au placard... Mais la qualité musicale de cet opus n’est pas totalement due au hasard. Car si le jeune Koivunen est un nouveau venu sur la scène Metal, il a su s’entourer de pointures pour le moins établies. Ont donc participé à l’écriture de cet album : Timo Tolkki (Stratovarius), Tomi Putaansuu (alias Mr. Lordi), Marco Hietala (Nightwish, Tarot), Janne Joutsenniemi (Suburban Tribe), Tony Kakko (Sonata Arctica), Jarkko Ahola (Teräsbetoni), Tuomas Heikkinen (Leverage) et Kimmo Blom (Urban Tale), le tout sous la houlette des producteurs Nino Laurenne (Thunderstone) et Pasi Heikkilä (45 Degree Woman). En voilà du beau monde !

Du coup, il ne faut pas s’étonner si l’on retrouve, ici et là, des éléments propres aux groupes susnommés... Au menu donc, du Metal mélodique finlandais, labellisé A.O.C., dans la plus pure tradition des lapons. Une affiche assez alléchante, il est vrai, mais qui vous laisse comme un arrière goût de déjà vu (ou de déjà entendu en l’occurrence).

Axé principalement autour d’un Power/Speed efficace mais stéréotypé (God Of War, I Fly, Losing My Insanity, Stormwind) ou d’un Heavy plus classique (Hear My Call, Stay True, Heartstealer), cet opus saura donc combler les fans de Stratovarius, Thunderstone ou Sonata Arctica en manque de nouveautés. Sont également présents deux mid-tempo plutôt accrocheurs (Fuel For The Fire, Our Beast) et la traditionnelle ballade, Angels Are Calling, mielleuse à souhait... Au rayon des « originalités », on remarquera un titre atypique, Don't Try To Break Me, qui sonne comme les vieux Rainbow ou Deep Purple, et une reprise d’un tube finnois des années 80 (Hetki lyö).

Bien qu’agréables à écouter, les morceaux défilent et, malheureusement, rien ne ressort véritablement du lot. De plus, et c’est justement là que le bât blesse, Fuel for the Fire n’est pas l’œuvre du jeune vocaliste, mais une juxtaposition de titres écrits par d’autres ; d’où une absence cruelle de personnalité et d'unité... Pour ma part, j’aurais aimé que la nouvelle star finlandaise mette plus en avant ses propres idées. Peut-être l’a-t-il fait (après tout, je n’étais pas présent dans le studio), mais si tel est le cas, elles restent encore trop proches de ses influences et manquent d’originalité et de caractère.

Néanmoins, certains d’entre vous me diront que si Ari est devenu « célèbre », c’est surtout grâce à sa voix, et que c’est cela le plus important ! Certes... je vous l’accorde. A ce titre, le clonage de Kotipelto est assez bien réussi. Mais si le bougre s’en tire avec les honneurs (champion de Finlande de karaoké tout de même), l’élève n’est toujours pas en mesure de dépasser le maître, la faute à quelques petites approximations, notamment dans les notes les plus graves (facilement corrigeables en studio, mais attention en live...).  Joli brin de voix donc, mais un petit détail me chiffonne tout de même : son timbre juvénile !!! Sa voix sonne, en effet, trop « adolescente » pour réellement me convaincre ! A l’avenir, peut-être…

Pour finir, Fuel for the Fire s’avère être un premier album plaisant, bien que trop prévisible. J’espère simplement que le deuxième album verra notre jeune « idole » s’affirmer un peu plus derrière son micro et s’investir davantage dans l’écriture des morceaux. Car la scène Metal actuelle est déjà saturée d’autres bons groupes, et si la graine de star veut s’y épanouir, il lui faudra se débarrasser des ombres trop planantes de ses idoles...

0 Comments 01 août 2007
Whysy

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