Vous recherchez quelque chose ?

Souvenez-vous fin 2005, chacun des membres de l’équipe Heavylaw devait présenter ses 6 albums préférés parus au cours de l’année. Et on retrouvait 6ème du classement de Cliff : Gaia II - La Voz Dormida du groupe espagnol Mago De Oz. Nous ne lui avions toujours pas consacré de chronique, c’est pourquoi je m’apprête à laver cet affront sur le champ.  Le nouvel album des magiciens espagnols se présente donc sous la forme d’un double album plutôt bien rempli puisqu’il recèle de pas moins 110 minutes de musique aux accents de bonne humeur de puissance, de mélodie, de son purement Mago De Oz. Cependant, je dois d’entrée apporter une nuance à cette dernière remarque car, même si le son demeure Mago De Ozien si je puis dire, le groupe a su renouveller son style et y apporter de nouveaux éléments. Tout d’abord, le nouveau Mago De Oz peut aussi s’aventurer dans les ténèbres musicaux, choses très peu faite auparavant, puis une approche sans doute plus symphonique comme en témoigne la grandiose Volaverunt Opus 666 . De plus, on remarquera que le clavier est bien plus présent que dans le Mago de Oz d’antan. Ce dernier prend des accents souvent très « Deep Purpleien » comme le démontre, entre autres, le solo de Paseo De Los Tristes, mais on retrouve également des touches néo classiques et le début de ce même morceau le prouve de la plus belle manière en me remémorant l’importance du lègue classique, ici illustré par un passage typiquement Jean Sébastien Bach.  Mais les magiciens n’ont rien perdu de leur savoir-faire en matière de rythmiques dansantes et autres mélodies celtiques puisqu’on se laisse une fois de plus noyer dans un déluge musical devant lequel la réalité du quotidien ne résiste pas et peu à peu s’estompe pour nous voir chanter, danser d’un pied sur l’autre aux rythmes de la flûte et des violons. Ces ambiances sont disséminées un petit peu partout sur l’album, de manière plus ou moins discrète, puisqu’elles empreignent le style de Mago De Oz. Cependant, certains morceaux comme La Posada De Los Muertos, Hoy Toca Ser Feliz ou bien encore Creo se font les porte-drapeaux de ces ambiances. C’est donc avec allégresse que j’obéis à La Posada De Los Muertos en levant mon verre et trinquant à la liberté. Cela parait être chose aisée pour Mago De Oz d’incorporer à son œuvre une telle richesse. En effet, les influences sont nombreuses, il est par moment possible, dans un laps de temps plutôt cours, de penser à une mélodie Maidenienne, un sweeping ou une rythmique à la Symphony X, un passage rappelant du Stratovarius, mais aussi un clavier à la Bach ou à la Deep Purple comme dit plus haut. Je ne suis pas infaillible et ne souhaite pas faire une liste exhaustive de ce qui peut transparaitre dans la musique de Mago De Oz, ceci a un intérêt dans le sens où tout cela prouve que les influences sont digérées et réutilisées de manières intelligente et personnelle. Ceci est admirable, car ils ont su se forger un style personnel doté de grandes parties instrumentales qui impressionnent à la fois par leur aspect technique mais également par leur originalité et l’ingéniosité des mélodies délivrées qui sont plutôt variées. En parlant d’instrumental, le groupe nous gratifie d’un morceau où le groupe laisse voix aux instruments : El Callejon Del Infierno et agrémente également l’ensemble d’un petit interlude flamenco : El Principe De La Dulce Pena.  Le groupe espagnol a également su doter leurs créations de refrains facilement mémorables, sur des mélodies entêtantes souvent présentées au début des morceaux comme dans Hazme Un Sitio Entre Tu Piel et La Posada De Los Muertos, mais encore la troublante Mañana Empieza Hoy. Les magiciens, tels des grands chefs nous concoctent ici un régal culinaire qu’on ingèrerait par les oreilles, une variété dans les saveurs qui peuvent être aussi bien douces et suaves qu’épicées ou bien encore amer. J’espère que vous suivez ma rhétorique, on est loin de s’ennuyer, insipide et plat n’est pas dans le vocabulaire de Mago De Oz et nous le prouve avec ce double album. Et la ballade, où se trouve-t-elle ? Et bien je pense que ce qualificatif peut aller avec Desde Mi Cielo, qui nous compte avec force et sensibilité la séparation de deux êtres, on s’imisse ici dans l’intimité d’un cœur triste et on se prend au jeu, on en verserait une larme.  On retrouve quelques interventions extérieures au groupe dans cet album, l’excellente En Nombre De Dios n’a pas été composée par Mago De Oz, mais par deux génies du métal, à savoir Ritchie Blackmore et Ronnie James Dio, seules les paroles sont de Txus. Cela n’empêche pas à cette dernière d’être en tout point génial, avec des paroles qui s’accordent parfaitement à la musique. Jose et Carlos Esbedo (Savia et ex-Sober) s’y livrent un véritable duel de chant, tous deux bénéficiant d’un timbre particulier et ils exaltent à de la plus belle manière la puissance de ce morceau. Avec Mago De Oz on est souvent loin des classiques clichés, mais hélas je ne maîtrise pas encore suffisamment la langue de Cervantès pour saisir toutes les subtilités de l’œuvre. Néanmoins, j’arrive déjà à vous dire que c’est rudement bien écrit, avec des chansons comme El Poema De Lluvia Triste qui est tout simplement poétique et qui me rappelle d’ailleurs le thème d’un de mes poèmes c’est pourquoi je n’y reste pas indifférent. Les textes du groupe évoquent des questions que chacun peut se poser, telles que : La raison existe-t-elle en elle-même ou n’est-ce que ce qui émane des religions qui ont imprégné nos cultures ? Ceci en abordant des sujets comme l’amour entre deux personnes de religions différentes, l’homosexualité ou bisexualité. Creo (La Voz Dormida est une reprise plus lente du thème abordé dans le premier cd où Jose nous fait un exposé d’idées, de croyances, j’avouerais m’y reconnaître un peu dedans d’ailleurs. Rien de bien neuf côté musical mais il y flotte une ambiance de sérénité comme lorsque que l’on pénètre chez les hobbits dans « Le seigneur des anneaux ».  On termine avec une œuvre digne des plus grands métal opéra, où Jose, Léo Jimenez (Saratoga et Stravaganzza), Victor Garcia (Warcry) se partagent le chant. Une véritable œuvre avec le son Mago De Oz que j’ai déjà décrit. Le titre, je vous laisse le découvrir car il me faudrait bien trop de mots pour décrire ce qu’on peut ressentir, dans ce domaine les mots seront toujours impuissants. Voici d’autres personnes qui ont contribué à cette œuvre : Joaquín Arellano 'El Niño' (Cuatros Gatos), Pepe Herrero (Stravaganzza), Beatriz Albert (Ebony Ark), Aurora Beltrán (ex-Tahures Zurdos).   Gaia II – La Voz Dormida, pour moi devient là une pierre angulaire de l’édifice Heavy Metal. Création intelligente, riche d’influences, de parties chantées, de longues envolées instrumentales qui m’ont ravi. Gaia II vient apporter du neuf à la musique de Mago De Oz tout en conservant l’essence de base. 110 Minutes de bonheur, que demander de mieux ? Que le groupe passe en France et je chanterai tout autant en Espagnol que je chante déjà en Anglais. Si Gaia II était une personne ? De qui serait-il/serait-elle le fils/la fille ? Et bien celui de Mago De Oz qui vient s’inscrire dans la famille des grands du métal, le bambin a bien des petites ressemblances vagues avec les membres de sa famille. Une bouche comme Iron Maiden, un front large à la Deep Purple, des yeux verts comme le lointain ancêtre Jean Sébastien Bach… Non, cessons cette description anatomique, le bambin ressemble à ses parents, un Mago De Oz tout craché.  Dreamer

0 Comments 05 février 2006
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus