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Peu nombreux sont les groupes espagnols à être connus et reconnus sur la scène internationale, mais cela ne veut en aucun cas dire qu’il n’y a rien à se mettre sous la dent au pays de Cervantès, bien au contraire. Un peu à l’instar de la scène française qui choisit souvent des chemins originaux mais tout à fait honorables et intéressants musicalement parlant, la scène espagnole est quelque peu confidentielle mais ô combien talentueuse, comme le prouvent des groupes comme Tierra Santa ou dans notre cas Mago de Oz, groupes qui ont choisi la voie du folk métal comme moyen d’expression.  Chose importante à dire, Mago de Oz conserve sa langue maternelle dans ses chansons, et l’on doit bien avouer que le castillan sonne fort bien dans un métal baigné du folklore du pays. Alors si Mago de Oz adopte une démarche originale en utilisant par exemple des instruments inhabituels dans le métal, il y a quand même quelques balises assez évidentes tirées du métal nord européen : à commencer par la voix, typique du heavy / speed scandinave mais qui se révèle plus chaude et riche, du fait de langue utilisée. Ensuite, le son du clavier est quelquefois très kitch, très années 70. Pour finir, les solos guitare très classiques, avec un son très chaleureux, son typique des années 80.  Nous ne sommes donc pas en terrain inconnu avec Gaïa, mais intéressons-nous plutôt à ce qui fait son originalité. Tout d’abord, Mago de Oz a une capacité assez incroyable à nous envoyer à la tête des refrains qui tuent, souvent constitués d’un riff principal de guitare très saccadé agrémenté d’un instrument un peu atypique, un instrument à corde la plupart du temps (violon par exemple mais avec un son très festif), qui introduit une richesse mélodique et harmonique indéniable dans les riffs des espagnols. Ensuite une basse parfois en décalage avec le riff principal qui nous donne l’impression d’entendre un double rythme, sensation que se révèle intéressante et assez enivrante.  Alors à l’écoute de ce Gaïa, il est évident que Mago de Oz donne ostensiblement dans le folk festif, avec des rythmes très entraînants et gais, mais les ibériques savent aussi jouer sur d’autres registres, comme la tristesse ou la mélancolie avec notamment la très belle instrumentale La Leyenda De La Llorona.  Un peu comme Six Magics, un jeune groupe chilien qui mélange folklore sud américain et métal européanisé, Mago de Oz mélange des influences clairement nord européennes des années 70 – 80 (solos, claviers…) avec des instruments plus festifs et originaux, le tout saupoudré d’une dose non négligeable de folklore espagnol, et le tout donne un album réussi et abouti. Les espagnols ne se laissent pas impressionner par la longueur (deux chansons de plus de 11 minutes) et osent des chosent de manière heureuse. Soyons tout de même un brin pointilleux, il aurait été intéressant de pousser la logique d’originalité jusqu’au bout, c'est-à-dire écarter les influences extérieures et laisser parler juste les inspirations espagnoles des musiciens. Toujours est-il que ce Gaïa représente une grosse bouffée d’air frais et enjoué qui est bienvenue dans une scène où le côté sombre de la musique est mis énormément en évidence. On en redemanderait !!

0 Comments 08 septembre 2005
Whysy

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