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4 ans, c’est le temps qu’il a fallu attendre pour enfin savourer ce nouvel album d’Eldritch. Et oui, Blackenday remonte déjà à 2007, et si le Livequake a rendu cette attente un peu moins douloureuse, je commençais à trouver le temps long. Un nouvel album d’Eldritch c’est comme un plat de votre grand-mère, on est toujours heureux d’y revenir pour ce côté familial et nostalgique, même s’il n’est pas toujours excellent. Si la discographie Eldritchienne est aussi faite de déceptions, l’audace toujours sincère qui a jusqu’alors animé Eldritch est à souligner. Car vouloir cuisiner du Thrash avec du Prog a certes pu engendrer parfois du déchet, mais la cuisine faite avec sincérité, j’en redemande.

Ce Gaia’s Legacy, Eldritch le consacre tout entier à un cri d’alarme, à qui voudra l’entendre, dénonçant le saccage de notre planète. Le thème n’est pas nouveau mais Gaia's Legacy transpire la sincérité et le travail. Pas de titre bâclé sur ce huitième album studio et surtout l’impression que l’héritage d’Eldritch est mis au service de l’héritage de notre planète. L’héritage d’Eldritch c’est un style musicale qui rassemble toute son œuvre, on y retrouve toutes les caractéristiques qui ont défini les italiens au cours de leur carrière, aussi bien le côté aérien et technique des débuts que les relents thrash old school qui suivirent, auxquels s’ajoutent toujours de facétieux passages complètement imprévisibles.

Vortex Of Disasters en est probablement le meilleur exemple, avec ses grosses guitares qui n’empêchent en rien la mélodie efficace, sauf que c’est quand on s’attend à une ligne vocale entraînante que le rythme saccade pour venir tout chambouler, avant que l’auditeur ne soit lui aussi chambouler par la voie emplie de désespoir de Terence Holler. Et que dire de Everything’s Burning, jouissive séquelle de la période Headquake, avec en interlude une mélodie vocale arabisante suivie d’un solo de clavier aussi improbable qu’imparable.

Notre chanteur Terence Holler, l’un des deux membres originels, démontre sa capacité à être hargneux, alors même qu’il peut, si l’envie lui prend, se faire doux comme un agneau sur un titre entier (la ballade piano Thirst In Our Hands). La mélancolie dégagée par ce type est parfois si vraie qu’elle en est réelle, pour ainsi-dire palpable. Elle contraste avec les nappes de claviers aux sonorités si froides qu’elles en sont déshumanisées. Eldritch livre donc un album assez suffocant, au sens où les sensations de chaleur intense et de froideur extrême se côtoient, se succèdent et se fondent en un étouffant chaos. C’est grâce à cela que des titres comme Thinning Out tiennent la longueur de fort belle manière.

En revanche, dommage que d’autres morceaux (Our Land) laissent un arrière goût de trop facile, car Eldritch n’est jamais aussi fort que lorsqu’il est en quête de l’alambiqué. C’est probablement pour ce même motif que j’ai trouvé la fin de l’album en deçà du reste. Les morceaux Like A Child, Shine, Thoughts Of Grey, malgré des riffs thrash qui surgissent tels des éruptions volcaniques, ont peut-être trop tendance à vouloir tranquillement faire du neuf avec du vieux.

Cette ombre au tableau ne saurait masquer la valeur certaine de Gaia’s Legacy, bon album d’Eldritch, à l’ambition de rallier tous ses fans à sa cause et qui, à mon humble avis, devrait y parvenir.
[right]Chris[/right]

0 Comments 14 octobre 2011
Whysy

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