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Mirrorthrone est encore un de ces groupes montés autour d’un seul homme. Ici notre homme-orchestre se nomme Vladimir. Ce Suisse a mené à bien son entreprise d’un bout à l’autre, composition, production, design, tout y est. Si l’on devait vaguement classer Mirrorthrone, on parlerait de Black Metal Symphonique/Avant Gardiste.
Après un premier album, Of Wind And Weeping dans une veine teintée de romantisme, Vladimir s’est lancé en 2005 avec Carriers Of Dust dans un univers plus glauque, auquel Gangrene vient offrir un prolongement logique, puisque composé à la même époque.

Même s’il pratique une musique clairement affiliée au black métal, ce compositeur se défend d’appartenir au milieu black métal et à sa mentalité. Les textes de Mirrorthrone sont baignés des lectures philosophiques de son auteur, étudiant en philosophie ; Husserl, Heidegger et l’inévitable Nietzsche.
Comme beaucoup de génie, la composition se fait sous l’impulsion d’une inspiration jaillissante, canalisant parfois même une énergie propre à être extériorisée.

On obtient donc des formats assez conséquents, tournant régulièrement autour des dix minutes. Ceci nous garantissant quelques beaux revirements, car notre fougueux compositeur a su marier des mélodies d’inspirations assez hétérogènes, stylistiquement parlant. On passe de passage black furieux, à d’autres parfois même doom. Par-dessus tout ce remue-ménage se dégage d’incroyables envolées mélodiques au piano qui charmeront tout amateur de Black Mélodique. On pourra aussi même s’enivrer de quelques nappes de clavier en guise de toile de fond mélodique, nappes qui enchanteront The Fecal Rebellion. Bien entendu, on pourra taxer cette musique de progressive et vous n’aurez pas tort, même si la base Black néoclassique semble majoritaire. On détient pourtant là quelques belles pièces progressives, nous réservant des breaks furieux.
Les parties rythmiques n’ont pas à rougir, car elles bénéficient des mêmes attentions que les magnifiques fresques mélodiques. Leur diversité parvient à exposer, non sans grâce et expressivité, à l’auditeur toute la richesse et la beauté de Mirrorthrone. Devant nous se révèle une œuvre, toute en rebondissements, jouant des ruptures, créant un ensemble on ne peut plus évocateur. Alors que certains groupes usent de la rythmique comme d’un accessoire pour appuyer l’ensemble, on peut dire que Mirrorthrone possède des rythmiques déjà intéressantes pour elles-mêmes.

Pour ce qui est de la voix, Vladimir pratique un chant aussi bien Black, Death que clair. On rappellera d’ailleurs qu’il mène deux autres groupes black et black brutal que sont Unholy Matrimony et Weeping Birth. Le chant black pourra en repousser certains par son aspect rugueux, mais les amateurs de musique mélodique arriveront à y trouver leur compte même si ce chant ne parvient pas à rivaliser avec la qualité des parties instrumentales qui embrasent littéralement le cœur de l’auditeur, qui embrasse de suite la cause de ce Suisse.
La musique est littéralement passionnante d’un bout à l’autre, tant les mélodies sont soignées et les envolées envoutantes.

On notera que So Frail reste la composition la plus récente de l’album et augure, en quelque sorte, le devenir de Mirrorthrone. Cette chanson clôt l’album d’une manière magistrale dans un torrent de mélodie. On y trouvera un refrain en chant clair hyper prenant.
Vous comprendrez aisément, à l’écoute d’une des chansons, qu’une analyse de chacune des pistes n’était pas appropriée. Ces quelques lignes suffisent à définir les traits majeurs de Gangrene mais sont bien loin de toucher à la richesse de l’ensemble.

Bien évidemment, être le seul maitre à bord a des avantages, mais aussi des inconvénients. Ce jeune homme très occupé, voit son œuvre en quelque sorte pillée par le téléchargement qui lui fait de la promotion en lui offrant de belles chroniques comme la mienne, mais ne parvient pas à amener les gens à acheter son album. Bien évidemment difficile de le promouvoir sur scène, mais qui sait peut-être que ça viendra. Quoi qu'il en soit, je vous exhorte à aller acheter cette perle, car on en voit passer peu de ce type là. Mirrorthrone s’est forgé une identité et nous offre un album net et sans bavure. C’est pourquoi si tu aimes Mirrorthrone et souhaites le voir continuer son œuvre, un petit encouragement financier n’est pas de trop.


Il est rare que je m’aventure dans la chronique de métal extrême, qui plus est une découverte. Démarche exceptionnelle, car on tient bel et bien une exception. Gangrene saura conquérir ses adeptes. Amateur de musique rythmiquement recherchée, mêlant violence black, mélancolie et grâce des envolées mélodiques du piano et du violon ; cet album est pour toi. Tout n’est que ravissement. On tient là LA REVELATION EXTREME DE L’ANNEE en ce qui me concerne.

Dreamer

0 Comments 22 juillet 2008
Whysy

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