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Une vieille tradition voudrait qu’on accorde des faveurs aux albums qui nous révèlent un groupe. Alors il devrait en aller pareillement de Ghost Of a Rose de Blackmore’s Night qui m’a donné à voir les talents de ménestrel du déjà légendaire Ritchie Blackmore. Une biographie de l’homme n’est pas sujet de la chronique qui serait ma foi insuffisante pour signifier la portée de son œuvre qui a influencé au moins une génération de musiciens. Mais le maître possède divers facettes et Blackmore’s Night représente le havre où il donne cours à ses lubies les plus folkloriques.

Depuis déjà trois albums Ritchie nous emmène au son de ses guitares et autres instruments folkloriques à cordes qu’il manie avec tout autant de dextérité. A cela il faut associer sa douce et souriante compagne Candice Night qui vient faire vibrer ses cordes vocales et par moments donner un petit coup de main à la section rythmique avec un tambourin. Lorsque la belle ne chante pas elle sifflote dans quelques flûtes lui passant entre les mains.

La musique de Blackmore’s Night s’impose comme atemporelle, se faufilant, se frayant un chemin indépendant des considérations philosophiques, et autres turpitudes politiques ayant affecté le temps et les manières de vivre.
Si les acteurs sont bel est bien présents, les influences musicales, elles, puisent à diverses sources d’âges. En effet, si Blackmore’s Night nous emmène dans un monde à forte teneur médiévale, ce n’est pas pour autant que les anglais délaissent les divers folklores toujours d’actualité, celtique, hispanique, oriental. Le maitre ira de surcroit s’abreuver des legs classiques comme le prouve Nur Eine Minute. Au final, on obtient un mélange assez éclectique et par-dessus le marché enivrant d’un dépaysement émanant de moults instruments que je serais bien incapable de nommer.

Pour ce qui est des ambiances, Blackmore’s Night possède deux principales composantes, à savoir un romantisme exalté par la chaleur du timbre de Candice et des guitares acoustiques de Ritchie, mais aussi une partie festive où règnent claquement de mains, tambourins, et rythmes festifs. Si l’on combine les deux on trouve Queen For A Day chanson en deux parties, l’une frêle et envoutante de grâce, une autre plus enjouée où le guitariste se livre à un exercice périlleux mêlant virtuosité et feeling. On retrouve donc de magnifiques ballades comme Ghost Of a Rose ou encore la reprise de la chanson Diamonds & Rust, morceau de Joan Baez composé en 1975 déjà repris par Judas Priest. Qu’à cela ne tienne, Candice ressuscite cette ballade grâce à son incroyable timbre qui vient s’accoler aux notes bourrées de feeling délivrées par la guitare électrique de Ritchie… frissons. L’album est dans l’ensemble assez équilibré entre chansons dansantes et ballades ce qui permet de ne pas stagner sur le même tempo, je vous l’accorde il y aura quand même un peu plus de ballades. On ne réchappera pas à l’entrainante Cartouche à la fédératrice All For One, ou encore Loreley où l’on ne peut pas s’empêcher de taper dans les mains.
Le songwriting démontre une fois de plus le grand talent du guitariste qui décide ici de conjuguer nos vies présentes au passé et à l’ailleurs (nouveauté grammaticale), il témoigne une fois de plus de sa sensibilité mélodique sur cet album ou chaque note compte.

Soyez en sûr cet album vous l’écouterez et réécouterez avec plaisir. Je vous l’accorde rien de bien nouveau pour ceux qui sont déjà de vieux loups de mer sur le bateau Blackmore’s Night et officiaient déjà lors de sa mise à flot. Pour les autres il s’agit d’une bonne entrée en matière, si vous n’accrochez pas, vous n’accrocherez pas aux autres. Il est toujours agréable de posséder des albums comme ceux de Blackmore’s Night dans sa discothèque car ils s’écoutent très bien lorsque nos oreilles sont over saturées.


Dreamer

0 Comments 16 septembre 2006
Whysy

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