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Les dernières années n’ont point été clémentes pour les suédois d’Evergrey. En 2006, ils sortent l’album Monday Morning Apocalypse avec le projet d’amorcer une nouvelle ère pour le groupe. Cet opus est néanmoins accueilli très froidement. Ils récidivent ensuite avec Torn en 2008, qui bénéficie également d’un accueil plus que mitigé. Début 2010, le groupe annonce un nouvel album prévu pour 2011, et de nombreux changements. Lorsque l’on apprend quelques semaines plus tard que la majorité du line-up se voit chamboulé, l’esprit des fans les plus fervents s’en trouve effectivement renversé. Au revoir Jonas Ekdahl (batterie), Henrik Danhage (guitare) et Jari Kainulainen (basse) ! Et bonjour à Marcus Jidell (guitare) Johan Niemann (basse) et Hannes Van Dahl (batterie). Le groupe part alors en tournée pour quelques dates afin de présenter le line-up à un public à la fois curieux et dubitatif. Malheureusement, la chance n’est encore une fois point avec Evergrey, et le groupe se fait voler une grande partie de son matériel en Italie, ce qui a pour effet d’écourter la tournée.

Glorious Collision est annoncé comme une nouvelle étape dans la carrière du groupe suédois. La question que chacun est alors en droit de se poser est : est-ce qu’Evergrey va réussir à tourner la page de sa période malchanceuse ?

Une première réponse à cela intervient des les premières minutes de l’album avec le titre « Leave it behind us ». Doté d’une intro à couper le souffle et d’une mélodie à la fois robuste et émouvante, ce premier morceau tient l’auditeur par les tripes du début à la fin. Les guitares sont incisives, et l’on découvre agréablement quelques touches électro pour un rendu nettement plus moderne. Cette agréable évolution est la ligne directrice de tout l’album, et si cela peut surprendre les premiers instants, on est rapidement conquis. « Leave it behind us » est indéniablement l’un des titres les plus percutants de cet album, et l’un des meilleurs morceaux composés par Evergrey à ce jour.

La suite de l’album pourrait par conséquent aisément décevoir l’auditeur. Il n’en est fort heureusement rien car la puissance et l’émotion contenues par ce premier titre sont agréablement maintenues sur les suivants. Si Torn avait pu paraître fade à bien des égards, Glorious Collision parvient à redresser la barre et ramener sur le devant de la scène ce qui a fait la renommée d’Evergrey dont le style particulier porte la marque désormais reconnue de « dark progressif ». De la technique, ce nouvel opus en contient et l’on doit à ce titre remercier Marcus Jidell pour le vent de fraicheur qu’il apporte sur les parties de guitares. La touche « grey » qui a fait le bonheur des fans est présente également, découlant des nombreux breaks poignants qui jalonnent cet album, des paroles dont seul Evergrey a le secret et de la voix d’un Tom S. Englund bien en forme. Alors oui, cet album s’ancre dans la plus pure tradition Evergrey, reprenant les ingrédients qui ont fait le succès du groupe. Et pourtant, les suédois parviennent à introduire un son résolument plus moderne, plus frais, ce qui constitue une évolution dont le résultat est tout à fait louable.

Aux côtés de titres incisifs tels que « Leave it behing us » ou « It comes from within », d’autres se font plus doux et abordables tels que « Wrong », d’ailleurs choisi par le groupe comme single, ou encore « … And the Distance » sur lequel on retrouve avec plaisir la voix envoutante de Carina Englund. « I’m Drowning Alone » nous fait quant à lui la surprise d’un break poignant interprété par une enfant. Mais le titre le plus surprenant de cet album, et sans aucun doute l’un des plus marquants, est « The Phantom Letters ». Débutant tel l’une des nombreuses ballades émouvantes dont Evergrey a le secret, il se poursuit ensuite sur un riff endiablé avant de s’achever dans une apothéose auditive. Incontestablement le chef d’œuvre de cet album, et un titre amené à entrer dans le panthéon des meilleures compositions d’Evergrey.

Il est une légende puissante et tenace selon laquelle Evergrey aurait atteint le sommet de son art avec la trilogie In Search Of Truth, Recreation Day et The Inner Circle. Il serait depuis lors impossible d’égaler ces pièces maîtresses, et le groupe demeurerait condamné à n’être plus qu’une ombre de ses plus glorieuses années (2001-2004). Glorious Collision est-il l’album qui peut parvenir à briser la malédiction et ramener Evergrey sur le devant de la scène? Je vous laisse à présent vous forger votre propre avis sur la question…

0 Comments 08 février 2011
Whysy

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