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Il était une fois la légende vibrante et héroïque d’un croyant sanguinaire au marteau imposant nommé Hector… Nul n’égalait les prouesses aux armes de ce bouillant teutonique à l’armure aussi inébranlable que sa foi. Ce nom inspirait la peur à tous les ennemis de l’église, son arme broyait os et acier avec la même aisance, nul ne pouvait l’égaler en combat singulier, et la rumeur seule de son arrivée suffisait à faire fuir les multitudes impies. Sa glorieuse mort devant les remparts de Jerusalem ne suffit pas à éteindre sa légende, et son ordre des « Templiers D’acier » maintint vivace sa mémoire pendant mille ans…

C’est en l’an de grâce 1997, que de vaillants ménestrels des contrés nordiques de l’Europe décidèrent de reprendre le flambeau de l’ordre déclinant, et de conter à leur tour la légende d’Hector. Ces ménestrels prirent le nom d’Hammerfall. Alors bien sur, inutile de préciser aux pacifistes convaincus qu’ils doivent écarter leurs oreilles sensibles du poste, car ça va dérouiller sec! En effet l’heure n’est pas vraiment à la subtilité, au programme donc : riffs tranchant, rythmes guerriers speeds ou mid-tempo, utilisation immodérée de la double pédale, basse massive et imposante. Bref un Heavy Metal puissant et direct que les géants Manowar ou Running Wild n’auraient pas renié. La différence marquante réside dans le chant de Joacim Cans, dont le registre aigu est beaucoup plus proche des références du speed mélodique, que de celles du Power Metal. Autre point de concordance, le ridicule total et revendiqué des paroles, ambiances et univers. Ce qui pourra encourager bon nombre de personne à se concentrer sur ce point et à ne pas prendre en considération la réelle essence de la musique, beaucoup plus intéressant que ce qu’on pourrait croire au premier abord. Car en effet, Hammerfall déboule en 1997 au beau milieu de la grande dépression du Heavy Metal, et rempli en quelque sorte l’office de la grosse pierre jetée dans le lac, en chamboulant normes et acquis pour tenter de redéfinir les limites du genre. Faire du neuf avec du vieux, voila le message de ce groupe suédois, et ce premier album intitulé Glory To The Brave parvient à s’imposer d’entrée comme un élément clé du genre, un disque référence bourré à craquer de tubes taillés pour la scène, et constituant un excellent point de départ pour une discographie.

Le style de musique pratiqué par Hammerfall n’est pas de ceux qui mettent le plus en valeur les individualités, si la paire de guitariste assure un travail remarquable au niveau rythmique (avec un grand nombre de riffs de très grande classe sur «Unchained», «Steel Meets Steel» ou encore «Hammerfall») comme au niveau du lead, et même parfois dans la combinaison de ces deux facteurs (avec «Stone Cold» et «Metal Age» en ligne de mire). Le batteur Jesper Strömblad se contente en revanche de rythmes plutôt classiques, bien qu’assez diversifiés, et ne sort pas particulièrement des sentiers battus. Même constat pour le chanteur et principal compositeur du groupe Joacim Cans, au panel vocal limité, et manquant beaucoup trop de punch et d’énergie pour parfaitement accompagner la musique. Avec des compos aussi travaillées que celles de cet album c’est un peu dommage. Le bassiste Fredrik Larsson assure quant à lui une prestation honnête sans grande envergure, se réservant toutefois quelques beaux passages (comme sur «Metal Age»).

Au rayon des réussites, on va retrouver les excellentes speeds «The Dragon Lies Bleeding», «Steel Meets Steel» (une chanson qui définit l’esprit du groupe en quatre minutes bien senties) ou encore la reprise de Warlord «Child Of The Damned» qui sans être exceptionnelle dépote suffisamment pour fonctionner. Les mid-tempos, plus fouillées et donc plus intéressantes, avec «The Metal Age» dotée notamment d’un break à la basse bien senti, qui relance à merveille le refrain final, et également le titre éponyme du groupe : «Hammerfall» qui ne mettra sans doute pas longtemps à se trouver une place de choix dans les set-list des futurs concerts avec son refrain culte et sa rythmique en fer forgé. Parmi les meilleurs titres de l’album je citerai l’entraînante «Unchained» avec son riff à la fois original et bien placé (et un refrain de très grande classe encore une fois), et enfin «Stone Cold» dont le lead d’intro, l’enchaînement couplet/refrain et enfin le break (ponctué par les hurlements d’une foule en révolte) suffisent à en faire une hymne en devenir ! Hammerfall choisi par contre d’ajouter deux ballades à son album, une choix plutôt douteux car si Glory To The Brave plaira sans aucun doute aux amateurs du genre, «I Believe» traîne dans la longueur et ennuie très vite l’auditeur, une faute qui ne ternira pas l’impression finale.

Malgré ce léger bémol ce premier disque présente tous les éléments attendus pour s’imposer : touche personnelle, fraîcheur, enthousiasme et régularité… les sept titres Metal de ce disque sont tous à retenir et Glory To The Brave fait preuve d’un grande cohérence qu’il faut applaudir à deux mains. En poursuivant dans cette voie et en innovant un minimum, Hammerfall est en passe de se faire une belle place sur la nouvelle scène Heavy Metal européenne.

SMAUG...

0 Comments 14 février 2006
Whysy

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