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Produit du terroir au menu du jour puisque Karelia est une formation française qui sévit depuis maintenant quelques années. C’est depuis 2000 que le groupe propose une musique teintée de métal industriel et de quelques notes électroniques, avec une volonté forte d’abolir certaines frontières. En effet, Karelia met un point d’honneur à ne pouvoir être enfermé dans un genre, un carcan net et précis. De plus, ces musiciens se déclarent hostiles à l’industrie musicale moderne. Cet opus doit être « Un gros coup de pied au cul pour sortir le Rock N Roll de sa léthargie actuelle », ce qui explique cette pochette plutôt tendance ! On y découvre les membres du groupe sous un aspect assez « Hip-Hop », reprenant quelques stéréotypes du genre. Un visuel qui colle donc avec une idéologie, que le groupe arbore même sur scène… Quel effet cette pensée aura-t-elle sur la troisième réalisation des Français ?

Golden Decadence démarre avec Bill For Ride, qui correspond assez bien à la musique de Karelia et qui annonce la couleur : un titre puissant, axé sur la rythmique et dont le refrain accrocheur évoque sensiblement des groupes tels que Disturbed ou d’autres formations de metal industriel modernes. Une bonne entrée en la matière qui présage quelques bons moments.
La première piste interpellant marquée par la volonté de dénoncer est MYTV Sucks. Elle débute en effet sous forme d’une chanson de rap, comme Eminem pourrait très bien en produire ! On comprend alors l’ironie qui anime la bande de Matthieu Kleiber et la direction qui est donnée à Golden Decadence : une sorte de synthèse entre la musique que le groupe aime, et celle qu’il tente de dénoncer. Intéressant !

Mais rassurez-vous, la suite est plus classique… Presque trop. En fait, malgré les artifices utilisés tels qu’une introduction orientalisante sur Houskeeper ou une balade avec The Way Across The Hills, l’album a fort tendance à tirer en longueur et à manquer de densité ainsi que de relief. Et alors que les membres du groupe présentent leur création comme un Ovni, celle-ci comporte trop de pistes insipides à mon goût. Rien n’est mauvais, mais peu d’éléments tendent à se distinguer du grand nombre de titres proposés. Cela n’empêchera pas l’auditeur d’apprécier la reprise audacieuse de Show Must Go de Queen On ou encore le bon morceau Our For A Walk, référence presque évidente à Korn.

Du coté de la production, en plus de l’intervention de Mickael Schenker des Scorpions qui réalise les soli de Keep Watch On Me et The Way Across The Hills, les français bénéficient d’un excellent son. Sous l’aile du groupe allemand, dont ils ont par ailleurs assuré la première partie, la patte de Karelia s’est affirmée et on peut dire que la réalisation est à la hauteur des attentes que l’on peut avoir pour Golden Decadence. Les textes satiriques ne sont pas noyés dans un son pourtant très costaud et boosté aux hormones.

Sur papier, ce nouvel album de Karelia s’annonçait donc assez attrayant et il est dommage que cela ne se soit pas confirmé. D’après les interviews et autres sources que l’on peut trouver, je m’attendais à quelque chose de plus décalé. Or, en ôtant quelques titres, on peut vite se rendre compte que rien n’est vraiment révolutionnaire sur Golden Decadence. Il aurait en fait peut-être mieux valu ne pas l’annoncer comme tel. Car comme je le disais plus haut, on y trouve certains titres très accrocheurs qui feront aisément taper les auditeurs du pied. Il est cependant agréable de voir un groupe engagé sévir sur les scènes de l’hexagone, surtout d’après les échos qu’on peut entendre sur ses prestations Live. Un gros potentiel, qui mérite une meilleure exploitation donc. Au suivre au prochain album, car pour l'instant, c'est un "peut mieux faire".

Rom’

0 Comments 20 octobre 2011
Whysy

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