Vous recherchez quelque chose ?

LIV MOON est un groupe japonais, fondé par Akane Liv (nippo-suédoise de son état) en 2009, année de leur premier album Double Moon, d’où ils ont extrait le single ... The Phantom of the Opera (ça annonce tout de suite la couleur). Depuis, le groupe s’est développé au Japon, et même en Europe, puisqu’ils se sont produits en Suède plusieurs fois.

Cette année, en mars, après un album de covers en 2010, les japonais ont sorti un nouvel opus intitulé Golden Moon, et c’est de celui là que je vais vous parler. Que recèle-t-il donc ? Beaucoup de choses.

Pour décrire dans un premier temps la musique, il s’agit de metal (ouf, on ne s’est pas trompé d’endroit) symphonique à voix féminine. Je ne préciserai pas plus dans un premier temps, puisque tant la voix que le genre varient grandement tout au long de l’heure que nous offre la formation. C’est d’ailleurs sa principale qualité : impossible de s’ennuyer tant les rythmes, les mélodies, et les influences sont différents d’une piste à l’autre, même si on y retrouve toujours un grand soin, tant dans la composition que dans l’interprétation ou la production.

On trouve de grandes influences classiques, ce qui n’a rien de surprenant en metal symphonique, mais pas seulement puisque sur certains morceaux, on croirait carrément entendre de la J-Pop. Certes, les guitares sont là pour nous rappeler qu’en fait non, mais quand même, difficile de ne pas trouver dans certaines lignes de chant de Dance with a Ghost une certaine ressemblance avec ce que peuvent faire d’autres artistes nippons moins orientés metal. Le morceau à lui seul résume d’ailleurs bien la musique du groupe, donnant un aperçu des capacités vocales d’Akane Liv (allant d’une voix grave de poitrine à des cris suraigus en passant par une voix lyrique de soprane bien maîtrisée), un rythme léger avec guitares en retrait, solo de guitare solide ... C’est ce qu’on retrouve tout au long de l’album.

Il est malgré tout possible de scinder l’album en deux, d’une part les morceaux plus metal, d’autre part les morceaux ... Moins metal. C’est le cas par exemple de Say Goodbye qui, malgré une introduction faisant appel à des chœurs et des instrumentations typiquement symphoniques (on retrouve un peu de Therion dans ces chœurs) se poursuit sur un refrain rappelant plutôt un générique de X. C’est aussi le cas de Amarantos no Tsubasa ou de Yozakuran qui, tant dans le rythme que dans l’usage du chant sont plus légères, la seconde intégrant même des éléments électro. C’est aussi et enfin le cas de Delacroix no Megami.
Tous ces morceaux ont des structures plus simples, qui ne les desservent pourtant pas, chacune apportant sa touche spécifique à l’œuvre finale : Yozakuran pour danser, ou Amarantos no Tsubasa pour buter le boss de fin de Dragon Quest.

Les autres morceaux, mis à part le très joli mais pas très utile intermède The Lost Fortress, et la ballade un peu fadasse Oboreru Ningyo (presque sauvée par la très jolie voix d’Akane Liv) sont plus sombres, plus complexes aussi.

Inochi no Mori d’abord, et ce pour mettre fin à une rumeur (non, je ne suis pas hermétique à toutes les ballades) est plus touchante qu’Oboreru Ningyo, fait intervenir plus de chœurs, et a pour elle une très jolie montée en puissance, la mise en avant plus prononcée des orchestrations, mais aussi (et surtout) l’absence de nappes de clavier omniprésentes qui rendent l’autre indigeste.

C’est dans les derniers morceaux qu’on trouve les influences classiques les plus marquées. L’ouverture de Black Ruby d’abord, tout en vocalises, ou Shi no Butou ~ Dies Irae, où les lecteurs attentifs d’Heavylaw ont bien reconnu la symphonie fantastique de Berlioz. C’est aussi dans ces morceaux qu’on retrouve les soli les plus inspirés (celui de Fly, et celui de Shizuka na Kiseki par exemple), ou les performances vocales les plus impressionantes (la voix grave d’Akane Liv dans Black Ruby, et ses vocalises, mais aussi ses envolées de Shi no Butou). C’est enfin dans ces morceaux qu’on retrouve le plus gros travail de composition ; Fly par exemple enchaîne les ruptures de rythme et de structure. Ballerina Symphony, la pièce la plus longue de l’album du haut de ses six minutes, propose des passages presque atmosphériques, et un refrain épique, soutenu par des chœurs parfois puissants, parfois beaucoup plus doux. Shizuka na Kazeki enfin est un morceau en mid-tempo porté par les claviers qui lui offrent une ambiance très prenante.

Le combo souffre malgré tout de quelques faiblesses, qu’on décidera ou non de lui pardonner : la voix d’Akane Liv en premier lieu peut parfois irriter, particulièrement en lyrique, où son vibrato peut vriller les tympans réfractaires aux voix féminines. Sa prestation reste digne d’éloges, c’est son timbre qui pourra rebuter.
Par ailleurs, s’il s’agit bien d’un groupe de metal, c’est dommage de constater que parfois, les guitares et la batterie soient très en retrait par rapport à la voix de la jolie jeune femme : les musiciens démontrent lors des soli qu’ils manient leurs instruments à merveille, alors pourquoi ne pas les mettre plus en avant ?

Enfin, même s’il ne s’agit pas vraiment d’un défaut, il est à noter que les paroles sont introuvables en romanji ... Impossible donc pour les non-initiés de chanter ses morceaux préférés avec LIV MOON.

Golden Moon est un album de qualité, aux ambiances variées et avec son identité propre qui saura certainement convaincre les nippophiles, et les amateurs de metal symphonique. Les autres devraient plutôt passer leur chemin, même si y jeter une oreille ne peut pas faire de mal.

0 Comments 14 juin 2011
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus