Vous recherchez quelque chose ?

Tiens, c’est marrant, ça fait douze ans que le groupe allemand Wizard sort des albums, parallèlement ça fait douze ans que j’ai découvert le Heavy Metal et que je m’en abreuve exclusivement. Pourtant, il aura fallu attendre ce septième album pour que je goûte à ce groupe, il faut dire que sa notoriété n’est pas énorme. Et puis quand je fais mes achats, j’ai plutôt tendance à traîner dans les rayons « riffs allégés » ou « avec édulcorant ajouté », alors que Wizard se veut labellisé « pur Power - origine Allemagne ». C’est donc avec un œil neuf sur le groupe que j’ai pu apprécier Goochan. J’ai cru en lisant ce titre alléchant qu’il s’agissait du nom d’un gâteau dont l’intro narrative allait me dévoiler la recette. Tout faux, c’est le nom d’un être féminin fantasmagorique apparu dans une forêt enchantée afin de stopper des forces maléfiques surgissant du ciel pour tout détruire sur Terre. Bon sang, la pochette aurait dû me mettre sur la voie.

Je dois dire que ce disque m’a emmené de surprises en surprises, bonnes et mauvaises en même temps. Le bon côté c’est que chaque titre possède son empreinte particulière, on est loin d’écouter toujours la même rengaine. Une bonne surprise, donc, car j’ai pas mal de mauvais souvenirs d’albums de power germanique vraiment trop linéaires (syndrome Paragon), et j’avais des craintes à ce sujet. La mauvaise surprise, c’est l’impression fâcheuse que le groupe copie les grands du Heavy à chaque morceau. C’est bien simple, le refrain de Witch of the enchanted forest sort du moule Blind Guardian, Call to the dragon est une speederie italienne contrefaite, on jurerait écouter Metalium sur Lonely in desert land, Two faces of balthazar passerait inaperçu dans un album de Galloglass, et l’ombre de Manowar plane sur Children of the knight et Return of the thunder warrior.

Le chanteur Sven d’Anna, baladé de la sorte d’un titre à l’autre, suit le mouvement et s’adapte à chaque fois à la musique. Il cautionne ainsi cette volonté manifeste de copier coller la cour des grands. A sa décharge il s’en sort super bien l’animal ! Retombant toujours sur ses pattes, il m’a bluffé par ses prestations. Il est aussi à l’aise à prendre héroïquement de la hauteur pour apporter une émotion épique, qu’à saturer dans les aigus façon thrashy old style comme sur black worm, titre assez thrash qui livre un riff gras saccadé en guise de solo guitare. Il ne perd pas davantage pied sur le titre Sword of vengeance et sa guitare groovy aux sonorités hardcore, le groupe pousse ici un peu trop loin sa volonté de varier les plaisirs tout de même. Mais à part cette fausse note, aucun titre n’est intrinsèquement mauvais, et tous dégagent beaucoup de puissance, notamment grâce à des bons refrains, une production irréprochable et, soulignons-le encore, au chanteur. En renfort il est soutenu à l’occasion par des chœurs, mais ici le terme chœurs semble inadapté tant ils sont virils. J’imagine les deux gros guerriers au cou gros comme ma cuisse qui s’en chargent, leurs cris t’emportent les oreilles.

Au final, Goochan ne m’évoque pas grand chose, si ce n’est le mot imitation. Ce n’est pas de la sorte que le groupe se fera un nom, vous savez, un nom qu’il suffirait d’évoquer pour que des sensations magiques embaument notre cerveau. Si le groupe en était à ses débuts je leur aurais généreusement attribué 1 ou 2 points de plus pour cet opus, mais à HeavyLaw on nous la fait pas, surtout après 7 albums. Wizard, décrit par beaucoup comme simple ersatz de Manowar, traverse-t-il une crise d’identité nécessaire à trouver sa vraie personnalité et à nous produire un chef-d’œuvre pour prochain album ? Qui vivra verra.

Chris

0 Comments 18 février 2007
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus