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Je pensais récemment encore combien le Moon walk pouvait être difficile à accomplir à jeun par temps sec quand je me surpris à fredonner I’m Bad I’m Bad. Hé oui parfois, amis lecteurs, il est bon d’être mauvais, de rompre le consensus mou bleu horizon d’une société frileuse où tout est fait pour aplanir les différends, favoriser les neutres, chloroformer toutes les révoltes. Et ne croyez pas que le métal a échappé à ce conformisme envahissant. Tenez, il fut un temps où le métal était subversif et permanenté, où il parlait d’amour, comme on parle de voiture, où ne pas mettre le dessin d’une femme nue sur une pochette aurait pu être perçu comme un manque de virilité. Aujourd’hui ce type de métal Hard Fm des années 1980 fait sourire et pourtant, il y a toujours une part de nous (et de toi, ami lecteur :p) qui se dit que si la vie était comme les clips de Warrant, tout serait bien plus simple.

C’est peut-être ce que s’est dit Whitesnake dont le nouvel album est intitulé Good to be bad (comment ça tout ça pour ça ?? :p).Et ce n’est rien de moins qu’un évènement dans le monde métallique du XXIème siècle. Revenus chauffés à (serpent) blanc d’un superbe live décliné en DVD et dont les quatres chansons inédites avaient été très encourageantes, la bande de Dave Coverdale revient à nos bons souvenirs après 19 ans d’absence avec Doug Aldrich, l'éternel jeune homme, à la guitare.

Et ça commence bigrement bien avec un Best Years efficace et spontané, un titre carré comme cet icône sait en faire depuis maintenant 30 ans. Entraînant et bien mené, ce titre symbolise toute l’expérience d’un Whitesnake qu’on pourrait croire tout droit échappé des années 1980.N’attendez aucun changement, amis lecteurs, le style est resté le même, Whitesnake est Whitesnake et les fans en seront ravis. Le serpent blanc,pour son retour, soigne en effet son public et lui procure tout ce dont il raffole : un Hard Rock dominé par la voix charismatique de Dave Coverdale. Pas d’évolution notable mais un savoir-faire toujours manifeste, notamment pour les ballades (quatre titres avec "Love", qui dit mieux? :) )et les mid tempi où les guitares se démarquent par leur justesse (avec un solo plein de feeling sur Call on Me pour une chanson qui n’en manque pas non plus) dans cet opus au final assez pauvre en émotions fortes mais qui a le mérite de rassurer les fans.

Il faut s’y résoudre, amis lecteurs, si c’est bien parfois d’être méchant, c’est tout de même mieux d’être pas trop mauvais, surtout pour un album d’une légende comme Whitesnake. Le problème est que dans une année où les productions hard Rock ont été nombreuses et de qualité, les vénérables tablettes de chocolat de Doug Aldrich peinent à faire émerger ce Good to be bad, désespérement classique et sonnant plus américain qu’un hot dog texan
All what I need et All For love sont les stéréotypes parfaits de titres gentillets hard rockisant pour la forme sans que le fond nous permette de dépasser le stade de l’écoute polie. Alors, certes, le Dave Coverdale n’a rien perdu de sa magnifique voix mais les titres ne décollent pas vraiment, où est le souffle impétueux des années 1980 ? Où retrouve-t-on la folie de leurs tubes d’antan ? Et bah on ne la retrouve que dans Got What you need, et à la limite dans Good To be bad (et ça serait un comble que ce titre nous laisse aussi froid qu’un trader devant une émeute de la faim en Haiti) mais vraiment à la limite, amis lecteurs, car ce n’est tout de même pas un rodéo urbain dans LA. Pourtant, les musiciens se démènent, ils font penser au grand Aerosmith notamment par le travail des guitaristes mais la fin de l’album oscille entre un-ô mieux-mielleux Summer Rain et le (très) peu inspiré Lay down your love.

Alors dépassé, suranné, vieilli, usé le Whitesnake ? Je n’irais pas jusque-là tant les prestations de Doug Aldrich et de Coverdale sont convaincantes prises individuellement. Whitesnake sait encore créer des purs moments de plaisir comme Best Years ou Got What you need mais trop de titres sont basiques, simplistes et finalement, vite oubliés.

0 Comments 29 novembre 2008
Whysy

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