Vous recherchez quelque chose ?

Le rock n’a pas souvent sa place sur Heavylaw, mais on fait souvent des exceptions à la vue de quelques belles découvertes. Prog Rock, oui , pop ou rock tout plus rarement, les rares exceptions étant à chaque fois des groupes de rock mélancolique et atmosphérique. Pour continuer sur cette lancée je vais vous parler de ShamRain, venu de Finlande.

Formé depuis 2000, le groupe a connu quelques remaniements en son sein et a déjà donné naissance à deux albums Empty World Excursion en 2003, Someplace Else en 2005. C’est donc avec une impressionnante régularité que ShamRain sort son troisième album Goodbye To All That en cette année 2007.
Ces années furent également rythmées de la sortie d’une démo, deux MCD et un EP, avec une participation à un tribute to The Cure.

Bien que finlandais, le cœur du groupe se tourne davantage vers les terres anglo-saxones délivrant un rock dans la lignée de légendes comme Radiohead, Placebo ou ce qui nous est sans doute plus familier, même si les médias les oublient contrairement aux deux autres, Blackfield et Porcupine Tree. On mentionnera également avec raison Anathema.
On fera très vite le rapprochement entre ces diverses entités. Formats plutôt courts pour l’ensemble des titres même si deux trois culminent à 6 ou 7 minutes. Parmi elles se trouvent notamment Ghost I See venu arracher un arpège d’introduction au chef-d’œuvre porcupinien qu’est « Arriving Somewhere But Not Here ». Les nappes de claviers utilisées rappelleront assez fréquemment l’œuvre de l’arbre porc-épic.

Le côté mélancolique inhérent à la musique pratiquée par ShamRain le placera également dans la lignée des groupes déjà cités. Le groupe utilise des nappes de claviers très éthérées, conférant un aspect atmosphérique à ses titres sur lesquels viennent s’apposer les sons de guitares de Kalle Pyyhtinen et Mikko Kolar. Ces derniers utilisent peu de distorsion afin de ne pas rompre l’harmonie noire fondée par les ambiances et le chant de Mika Tauriainen qui nous réserve des moments de pure mélancolie, rappelant par certains abords les passages les plus graves et mélancoliques de Brian Molko de Placebo.
On appréciera les parties quasiment susurrées comme celles qui ouvrent Evangeline. Mika nous fait part tout au long de cet album d’un chant sensible, passant d’un chant grave avec des petites intonations aiguës comme si l’émoi déformait sa voix, s’insérant dans des ambiances merveilleuses comme celle d’Evangeline.

Quand bien même l’on s’investit dans les compositions de Shamrain, on parvient à en saisir toute la grâce, ressentant ponctuellement des frissons parcourir votre échine. Sans tomber dans du nian nian, Shamrain parvient à intéresser l’auditeur malgré la trop grande homogénéité de l’album. On a beaucoup de mal à distinguer l’ensemble des pistes dès les premières écoutes, l’attention se fixe donc alors sur les compositions les plus longues. On décèle au fil des écoutes les petites finesses des compositions au niveau de la guitare et des ambiances. L’album se finira en apothéose avec Goodbyes Painted Black passant progressivement d’une ambiance très posée à des parties plus énergiques et crispées où l’on attendrait presque Muse et Bellamy, mais il n’en est rien.
Malgré les comparaisons, l’identité de Shamrain est bien là et fait de cet album un voyage spleenesque qui mérite d’être accompli, d’autant plus que la production est parfaite et ne vient donc pas ternir cet harmonieux ensemble.

Alors que les morceaux les plus courts pourront compter sur le chant pour briller, c’est dans les morceaux les plus longs (ceux mentionnés dans la chronique) que l’on discernera, avec le plus d’évidence, la beauté des ambiances que nous réserve ce Sweet Trade. Je conseille donc à l’amateur de ce type de musique et des groupes pré-cités de jeter une oreille à ShamRain qui ne manque pas d’argument. Ce n’est pas souvent me voilà le cul entre deux chaises, je précise donc un 7,5 pour cet album. Le huit n’a pas été octroyé car j’aurais aimé des contrastes plus importants entre les chansons.

Dreamer

0 Comments 13 novembre 2007
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus