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Dark Suns, si l’on y regardait pas de plus près on pourrait bien perdre cette formation allemande de Dark Prog au milieu d’autres groupes utilisant aussi les mots « dark » et « sun », Darksun jouant du power métal ou encore Dark The Suns officiant sur la scène gothique.
Tous ces groupes sont pratiquement homonymes, mais n’ont pas grand-chose d’autre en commun.

Formé en 1997 autour de Tobias Gommlich et l’actuel batteur et chanteur Niko Knappe, Dark Suns se distingue des groupes prog allemands, calqués sur Vanden Plas, préférant se tourner vers des influences suédoises (Opeth et Pain Of Salvation). On tient là leur troisième album, nommé Grave Human Genuine succédant à Swanlike (2002) et à Existence (2005) qui avaient attiré de nombreuses oreilles, dont celles de M. Akerfeldt himself qui s’était dit impressionné par cette formation. Si le Swanlike présentait de fortes accointances avec Opeth, Existence a définitivement laissé de côté les parties death pour privilégier un ensemble progressif faisant la part belle aux vocaux clairs.

Grave Human Genuine perpétue la voie ouverte par Existence et son titre exprime à merveille ce que le Cd nous réserve. Grave signifie les ténèbres, la force sinistre et l’inévitable fin, tandis que le mot « Human » renvoie à la profondeur de la musique. « Genuine » incarne le réel, l’authentique, soit l’image même de la musique de Dark Suns.
Si aujourd’hui Tobias n’est plus là, deux guitaristes le remplacent, Maik Knappe et Torsten Wenzel. Les musiciens se payent aussi le luxe de compter parmi eux le bassiste Kristoffer Gildenlow.

La vue de ce nom suscite beaucoup de questions au néophyte. Est-ce la voix de Kristoffer ou de Niko qui entretient un tel mimétisme avec l’inégalable Daniel Gildenlow, il semblerait bien qu’il s’agisse de Niko Knappe. On s’y tromperait presque, le travail des intonations est tout à fait comparable à celui de Daniel même si Niko ne semble pas aussi bien maitriser les aigus. Ce parallèle atteindra son paroxysme sur l’émouvante Free Of You. Ce chant vient s’apposer sur une musique profondément noire, se nourrissant de ruptures entre électrique et acoustique, rythme calme à la batterie ou grand tambourinage.
On remarquera la sonorité des riffs de guitares qui se rapprochent beaucoup de ce que peut faire Opeth. On décèlera aussi sur The Chameleon Defeet l’association partie furieuse et frénétique/guitare acoustique telle que l’affectionne Opeth, avec cependant, une approche plus personnelle. La fin de la chanson parait, hélas, se surajouter au reste, jusque-là captivant.

La musique de Dark Suns est un ensemble, on peine à identifier chacune des parties comme une création de génie comme on aurait pu le faire avec Pain Of Salvation. Toutefois, l’ensemble reste efficace, on se laisse porter par cette musique baignée d’éléments électriques, acoustiques, électroniques (Cf. Amphibian Halo) et même d’orchestraux pour Papillon avec ses violons. Cette dernière se veut la chanson la plus épique, les rythmiques y sont déroutantes comme en contradiction avec les orchestrations fluides.
On remarquera l’introduction de flûte sur Flies In Amber, petite touche d’originalité venant orner un des rares morceaux de l’album où l’on entend encore des growls death qui sont ici le fait de Andy Schmidt, le chanteur de Disillusion. La batterie y joue d’ailleurs d’une manière particulière agrémentant le tout d’un effet ethnique. Cette chanson, par ses nombreuses variations est une des plus intéressantes de l’album.

On soulignera aussi l’important travail d’ambiance fourni sur Rapid Eyes Moment qui est sans doute la plus atmosphérique de tout l’album avec la très réussie Amphibian Halo qui fourmille d’expérimentations électroniques.

Ce troisième album est une réussite, le groupe ne manque pas d’idées et les compositions seront appréciées par les fans du genre. Il subsiste cependant des parallèles parfois trop grands entre Dark Suns et ses confrères suédois, d’Opeth plus tellement, mais surtout de Pain Of Salvation. Mais je suppose que si l’on en parlait à Niko il dirait qu’il ne peut pas non plus changer son timbre. Cela dit, il chante à merveille même si les compositions ne permettent pas d’atteindre le niveau du leader scandinave.

Dreamer

0 Comments 31 janvier 2008
Whysy

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