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« Fluctuat nec mergitur », autrement dit : il flotte mais ne coule pas ! Telle pourrait être la devise du groupe Tarot, insubmersible vaisseau du Metal finlandais depuis près de 25 ans. Vaisseau qui, contre vents et marées, a toujours su résister au temps et aux effets de mode en proposant des albums de qualité qui, s'ils n'ont pas rencontré le succès international escompté, ont toutefois été salués au sein d'une communauté de connaisseurs.  Disponible depuis le 10 Mars en Finlande, c'est le 29 Avril dernier que « Gravity Of Light », nouvel effort du groupe, débarque dans le reste de l'Europe avec pour objectif (on lui souhaite) d'assoir enfin sa popularité dans nos vertes contrées métalliques. Et premier constat, les finlandais n'ont toujours pas vendu leur âme aux sirènes du marché ! En effet, ici point de gimmicks modernes agaçant, de grosse production cache-misère ou d'attitude « evil » confondante de ridicule... Non, nos gaillards vont une fois encore à l'essentiel ! Et ils le font avec une conviction et un talent qui force le respect. Tarot garde ainsi le cap qu'il s'est fixé depuis ses débuts et perpétue son amour du Heavy Metal racé qui a fait sa renommé.  La recette est certes classique et bien connue des fans, mais elle s'avère toujours aussi terriblement efficace : riffs de guitares acérés, rythmique plombée qui ferait passer un pachyderme balourd pour une souris maniérée, et lignes vocales puissantes à l'efficacité redoutable... La voix possédée de Marco Hietala se montre toujours aussi captivante, même si son timbre singulier peut en agacer certains. Il s'en dégage une vibration et une émotion que lui seul sait procurer. Et les duo avec Tommi Salmela permettent d'ailleurs de pimenter légèrement ces lignes vocales en y apportant une certaine dynamique (même si le distinguo entre les deux chanteurs n'est pas toujours aisé, il est vrai).  Sur une bonne moitié de l'album, le groupe nous offre ainsi ses contributions de facture somme toute classique : « Satan is dead » (une entrée en matière énergique qui nous plonge directement dans le bain), « Rise ! » (avec ses chœurs puissants), « Pilot of all dreams », « Calling down the rain », « Sleep in the dark », autant de morceaux à la structure bien rodée et qui fonctionne à tous les coups. Des titres directs, massifs, alliant intensité rythmique et mélodie "catchy", et dotés de refrains fédérateurs... Bref, du Metal incontestablement taillé pour la scène.  Mais un tel académisme musical possède toutefois un défaut majeur... Car qui dit classicisme, dit risque d'ennui. Et fort heureusement, le groupe parvient à surprendre quelque peu l'auditeur en ralentissant le tempo sur une poignée de morceaux, découvrant ainsi un univers musical plus pesant, oppressant, voire presque mystique... Les ombres des vieux albums de Candlemass ou Black Sabbath planent au loin sur des compos comme « Hell Knows », « Caught In The Deadlights » ou « Magic And Technology » (introduit par un son de basse impressionnant...). Y transparait un côté épique révélant un visage moins connu du groupe et conférant à l'ensemble une variété qui sauve le disque de la monotonie.  Deux autres titres se détachent également du lot, avec plus ou moins de réussite selon de quel côté du Metal votre cœur balance. D'une part « I Walk Forever », morceau introduit au piano et révélant des mélodies finement orchestrées et soutenues par quelques chœurs et une voix de Marco étonnamment posée ; ce titre présente un aspect presque "symphonique" de Tarot (quel choix étonnant par ailleurs de l'avoir mis en single !). Et d'autre part « Gone », qui clôture l'album sur une note épico-progressive faite d'une belle montée en puissance entamée par une ballade acoustique sur les premières notes et conclue par un final tonitruant bien ancré dans le Metal.  Toujours aussi solide et inébranlable, Tarot nous délivre donc une fois encore un album percutant, chantre d'un Metal de tradition "classique" dans sa forme, mais qui possède sa propre personnalité et un son unique. En bref, une valeur sûre !

0 Comments 03 juin 2010
Whysy

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