GrimmStine eh oui il faut faire attention à l’orthographe dans le monde du metal car il faut bien écrire GrimmStine avec un G et un S majuscule. Le mystère est vite éclairci puisque le nom du combo est dû aux medley des deux leaders charismatiques  : d’un coté le chanteur anglais Steve Grimmett et de l’autre le guitariste américain Steve Stine.

Grimmet est un monsieur bien connu dans le monde du metal car dans les années ‘80 il évoluait au sein du groupe GRIM REAPER et a pondu trois bons albums : See you in hell (83), Fear no evil (85) et Rock you to hell (87). Le bougre a continué son bout de chemin en prêchant la bonne parole matallique dans les rangs de Medusa, Chateaux, Onslaught, Lionsheart, Steve Grimmet Band et GrimmStine est sa dernière offrande. Stine aussi n’est pas un néophyte dans le monde du hard (rock) car il a évolué dans les rangs de Methuselah et Dozer.

L’anecdote veut que Grimmett qui se trouvait à Fargo (mais que faisait-t-il là-bas?) dans le Dakota du Nord a vu DOZER sur scène et -tombant sous le charme du groupe- a proposé à Stine de travailler ensemble. D’ici nacquit le projet GrimmStine. Hat à la basse et  Dave Johnson à la batterie (tous les deux officiant dans le groupe Sons of Poseidon) complètent la formation de GrimmStine.

Si on a insisté sur la nationalité de Grimmet (anglais) et de Stine (américain) c’est pour décrypter la pochette : voilà pourquoi le bras tendu tiens l’Union Jack  et la Bannière Etoilée. Juste en passant on signale que la pochette a été réalisée par John E. Holland déjà auteur de visuels de combos tels que Darkology, Thought Chamber, Mata Hari et Sons of Poseidon.

L’album démarre très en douceur avec une intro à la guitare sèche (Memory) et le titre 911 nous met l’eau à la bouche : il est très directe, avec un bon solo du père Stine et un refrain qui pêche dans le plus pur rock sudiste. Il s'agit bien cela : GrimmStine combo qui se targue d’être heavy metal pioche avec inspiration dans la pure tradition du SOUTHERN ROCK à la BLAKFOOT. Pourquoi pas finalement ? Ainsi la suite ne nous surprend pas et on ne peut que saluer ce coté rock qui flirte avec le heavy  de ‘Til they take my wings ou Supernatural. Naturellement dans le sang de Grimm et de Stine le heavy coule aussi abondamment et on peut vraiment se régaler avec des titres tels que To catch a killer, Straight as an arrow, Take this air ou encore Prisoner.

On salue surtout la prestation du combo qui donne une leçon de composition puisque Prisoner et Take this air sont des petits bijoux : riffs super culottés forment la moelle de titres qui montent en puissance avec des solos et des lignes vocales vraiment réussis. Dommage que la production soit si faible car il y a un énorme potentiel.
La voix de Grimm n’a pas pris une ride, bien au contraire : on reconnaît son timbre et sa chaleur. Surtout les quelques ballades permettent à Steve de mettre en valeur l’étendue de sa voix et de se lancer dans des prouesses vocales. You’ll never know et This Don't Look Like Love to Me ce sont des titres à écouter bien dans le calme et bien installé, avec une lumière un peu tamisée pour profiter d’un bon voyage dans cet univers musical.

Jusqu’ici tout va bien, par contre on se heurte à des limites : sur les 15 titres il y en a dont on peut vraiment se passer : Got Nothing But Time a l’air vraiment bâclé, sans queue ni tête avec un riff pompé sur Grave Digger. Les morceaux It’s over, Afrais of the dark ou To sing a lullaby, on les oublie vite: pas vraiment inspirés.

Finalement le majeur défaut de l’album et ce qui le tue c’est la production. Certes nous nous trouvons face à un premier album et, qui plus est, autoproduit mais malheureusement les titres ne sont pas mis en valeur. On aurait pu avoir un album de l’année (inspiré, varié, bien composé et arrangé) mais des titres tels que Prisoner ou Take this air auraient été beaucoup plus incisifs et rentre-dedans avec une production adéquate. L’album reste très léger voire trop. Quel dommage.



note réelle : 6.5 / 10