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À l’époque où j’ai découvert le Metal, j’essayais tant bien que mal d’écouter un maximum de groupes pour découvrir tous les recoins d’un style qui me plaisait beaucoup. C’est ainsi qu’un album de Savatage est rapidement passé entre mes mains. J’ai alors trouvé la voix de Jon Oliva assez affreuse, et j’ai passé mon chemin. Une dizaine d’années plus tard, les vicissitudes du destin m’ont permis d’écouter le morceau Gutter Ballet, et c’est empli d’une sensation proche de l’extase que je me demandais pourquoi cette voix m’apparaissait si intense quand elle m’avait semblé si fade auparavant. Disons que, sans que j’en soit conscient, le temps avait accompli son œuvre et m’avait rendu prêt à apprécier la discographie de Savatage, dont Gutter Ballet allait être l’un de mes premiers achats.

Gutter Ballet, album versatile s’il en est. Si le premier titre, Of Rage And War, laisse passer des courants frénétiques aussi bien par la voix aiguë et crispée de Jon Oliva que par la guitare rauque de son frère Criss, c’est un Gutter Ballet feutré qui lui succède sur la setlist, s’appuyant sur un piano aussi mystérieux que classieux. Ce morceau est le nectar de l’album, à la fois rock, lyrique et mélancolique, emmené par un chant très posé de Jon Oliva qui crucifie toute forme de vie autour de lui.

Il me semble bien que ces deux premières pistes peuvent s’apprécier comme un résumé, certes réducteur, de l'album. Toutes les sensations émanant de ces deux chansons se retrouvent plus ou moins tout au long de l’album. La voix de Jon Oliva, complainte feutrée ou criarde, et le piano son compagnon d’infortune, confèrent une intensité assez magique à la plupart des morceaux : le berçant When the Crowds Are Gone, Mentally Yours et son refrain pénétrant, Summer's Rain et ses lignes vocales qui pleurent.

La réussite ne saurait être totale sans ces parties de guitare carrément belles qui hantent les morceaux. Si l’on devine parfois ses influences, le prodige Criss Oliva place sa guitare toujours là où il faut. Expressive, sa patte apporte la touche finale aux morceaux, celle qui fera de Hounds une pièce oppressante, ou de The Unholy un titre épique.

Oui, on peut oser parler de Heavy progressif pour qualifier ce petit chef d’œuvre qu’est Gutter Ballet et son atmosphère si particulière. Un travail d’orfèvre pour un résultat qui caresse l’excellence.
[right]Chris[/right]

0 Comments 22 février 2012
Whysy

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