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Ils viennent d’Europe de l’Est et font du Pagan Metal… Le nombre de groupes qui pourrait être ainsi décrit semble en perpétuelle augmentation ces dernières années. Ce style, à mi chemin entre heavy et black et assez proche du viking sur de nombreux aspects (inspiration traditionnelle et païenne, utilisation de contes et éléments du folklore local, exaltation épique des riffs et des lignes de chant…) fait aujourd’hui rage, et les combos défenseurs des valeurs anciennes se multiplient, et peinent souvent à surprendre ou à exalter nos âmes guerrières, un peu refroidies par la surenchère d’offre dans ce secteur.


En 16 ans d’existence, Obtest nous livre seulement son 4ème album. On peut donc légitimement en déduire que c’est un album mature et abouti qui nous arrive ici, livré par un combo à l’expérience conséquente. Et effectivement, ce « Gyvybës Medis », parfaitement produit et mixé, avec un son puissant et des compositions de qualité nous montre bien que nous avons ici à faire à des soldats aguerris, passés maîtres dans le maniement de leurs armes électriques.

L’album commence, et difficile alors de ne pas penser aux lettons de Skyforger. Même type de chant, un peu thrashisant, rauque, ni purement clair, ni extrême, juste un peu nerveux par moments, quoique généreux en conviction et vigueur épique, même type de rythmiques, énergiques sans être trop bourrines. Mais tandis que le son s’avère radicalement différent, celui d’Obtest paraissant plus clair et équilibré, nos lituaniens se séparent aussi de leurs confrères par une absence d’utilisation d’éléments folkloriques. La musique d’Obtest est brute, linéaire, toujours mélodique, mais dépourvue d’arrangements superflus ou artifices. Elle ne repose sur rien d’autre que ces fameux riffs pour faire prévaloir ses arguments. Autant dire tout de suite que les guitaristes ont intérêt à être inspirés…

Et bien oui, ils le sont. Comme pour l’album précédent, si l’on en croit la chronique de l’ami TeRyX, difficile de ne pas être rebuté aux premières écoutes par le côté massif et la grande homogénéité de l’ensemble. On se dit au bout de quelques titres que tout cela se ressemble et manque d’accroche, et alors, on pourrait être tenté de laisser tomber… Ce qui serait vraiment une grave erreur !

Car au fil des écoutes, les riffs se retiennent, les secrets se révèlent, et l’on se surprend à chantonner un air de lead guitar au détour d’un solo ou d’un refrain…On se régale particulièrement de l’épique « Apeigos », très bonne ouverture, de l’efficace titre éponyme (quelle intro !) ou de l’instrumentale finale « Ikaitai », à la fluidité parfaite et qui s’écoute avec grand plaisir. Pour le reste, on alterne entre parties plus black, purement heavy ou un peu thrashisante, avec toujours ce souffle épique qui sait se manifester quand il faut. Pour le reste, il semble que la musique du groupe n’ait guère évolué depuis l’album précédent. Pas assez de breaks, des chœurs bien trop discrets et manquant de force, et j’avoue qu’un peu d’acoustique aurait vraiment été bienvenue par instants…


Quoiqu’il en soit, voilà un album à découvrir, ne serait-ce que par curiosité, et qui devrait pouvoir séduire les amateurs du genre. Attention, c’est du brut, mais la propreté du son et la qualité des lignes de guitare et chant devrait pouvoir faire passer ça sans problème. Mention spéciale au jeu du batteur, subtil, fin et racé, qui apporte un peu de personnalité et beaucoup de pêche aux compositions. En bref, un album convaincant, qu’on peut se procurer dans une édition limitée au packaging sublime (demandez donc son avis à Spirit of Gaia). On attend simplement plus de variété et d’innovations pour la suite, ou bien il est probable qu’Obtest aura du mal à s’imposer durablement sur cette scène, comme on vous l'a dit, prolifique mais… encombrée, aussi.


Gounouman

0 Comments 10 juin 2008
Whysy

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