Vous recherchez quelque chose ?

Brother Firetribe est né de la rencontre d’Emppu Vuorinen, guitariste de Nightwish et de Pekka Heino, chanteur de Leverage. Ce projet peut se concevoir comme une parenthèse ludique pour les deux finlandais tant leur musique est différente de leurs formations respectives. Brother Firetribe s’illustre, en effet, dans un hard rock FM vintage ultra mélodique qui n’est pas sans rappeler les succès, notamment aux Etats Unis de groupes cultes comme Harem Scarem, Journey et finalement Jon Bon Jovi. Les deux complices ont déjà à leur actif un premier album très remarqué False Metal au titre assez ironique comme si les deux compères devaient se justifier de leur amour pour un style peu actuel et moins dur que ce qui se fait actuellement (Bon jovi avait fait de même, pour couper l’herbe sous le pied de ses détracteurs, en intitulant son DVD de 2004 "100 000 000 Bon Jovis Fans can’t be wrong" ou 100 millions de fans de Bon jovi ne peuvent pas avoir tout faux). Une certaine ironie décalée fait partie de l’univers de Brother Firetribe et se perçoit aisément dans ses clips, ses pochettes et les poses très appuyées que prennent ses membres sur leurs photographies. Cette attitude, la notoriété de ses membres et la qualité de ce premier opus ont permis au groupe de se faire un nom en rencontrant un important succès en Finlande en  2006  et ils reviennent aujourd’hui avec leur deuxième réalisation Heart Full Of Fire.

La recette du groupe est restée la même, Brother Firetribe continue sur sa lancée et, c’est tant mieux, car les musiciens maîtrisent parfaitement les ficelles du genre. Leur Hard Rock mélodique est toujours aussi efficace, calibré en compositions courtes (la majorité des titres tournant autour des quatre minutes : ah rappelez-vous, amis lecteurs du fameux « format radio » qui dictait sa loi au métal au temps où celui-ci passait sur les ondes) très typées années 1980. Les claviers sont naturellement de la fête qu’ils soient acoustiques (Wildest Dream), en nappes (partout !!!), en chœurs synthétisés (Going Out with a Bang) et ils se posent en clin d’œil appuyé aux grandes réalisations Hard Rock de cette décennie fondatrice où ce noble instrument s’est posé en maître (Et oui, à l’époque le synthé faisait moderne, limite électronique :)). Les sonorités du clavier font même irrésistiblement penser au tonitruant Jump de Van Halen. En effet, la mélodie introductive de Heard it on my Radio est à la limite de l’hommage pastiche du célèbre hit américain tant les paroles sont légères et insouciantes et les "Ouh" qui ponctuent les couplets évoquent l’immense David Lee Roth (que ses grands écarts en pantalon zébré soient enseignés dans tous les opéras). On retrouve d’ailleurs cette atmosphère Van Halenienne sur le solo de ce titre et aussi sur  le plaisant mid tempo Game they Call Love (Chœurs, synthés, façon de chanter).

Cependant, et vous l’aurez remarqué amis lecteurs, dans Hard Rock mélodique, il y a Hard ;)!!Qu’en est-il alors des guitares et des titres les plus relevés, les plus pêchus, les plus percutants ? Ils sont bien là et bien là même si les guitares sont quelque peu en retrait par rapport au clavier sur l’ensemble de l’album. L’hymne de stade I Am Rock, ultra efficace mais aussi un peu bateau sera une tuerie en live (avec ses samples de foule fiévreuse de concert), tandis que le single Heart full Of Fire dépote grâce à ses légères distorsions de guitare et son solo guitare-clavier bien sympathique. Ce titre voit la participation  d’ Annette Olzon et elle est assez réussie même si son intervention est peut-être opportuniste sur le plan comptable (elle peut attirer les fans de Nightwish). L’utilisation des guitares est parcimonieuse, concise sur les soli (bien exécutés dans l’ensemble) mais elle aurait pu être plus poussée. Un titre comme Chassing the Angels (le meilleur de l’album selon moi) révèle un excellent dosage entre les deux instruments. Ce titre est un véritable hit qui percute les sumos allergiques au colza avec ces riffs qui pulsent et ce solo très harmonique.

Le point fort de l’album réside aussi dans la qualité des mélodies vocales. Pekka Heino entraîne véritablement l’auditeur par son élan irrésistible relayé par des chœurs légers mais très présents (going out with a bang notamment). Who will you run to now, Out of my head et Chassing the Angels ont des refrains fédérateurs et contagieux qui sont l’apanage des grandes voix claires et limpides qui savent s’imposer. Si l’ombre de David Lee Roth plane sur le disque, on ne peut qu’applaudir la prestation du finlandais qui sait bonifier les morceaux et les rendre entêtants.

Cet album est donc particulièrement plaisant et efficace. Il saura satisfaire les amateurs de Hard Rock mélodique et les nostalgiques des années 1980. Les guitares auraient pu être davantage mises en avant afin de rendre l’album plus percutant et l’abondance de certains effets de synthés (loops de batterie sur le premier titre, voix au synthé sur Heart full of fire) ne sont pas très convaincants mais ce disque décontracté et sans prétention vous divertira agréablement.

0 Comments 28 juin 2008
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus