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Inutile de présenter Kampfar aux véritables affectionnados de Pagan Black Metal, qui se complaisent encore fréquemment à évoquer, l’air ému et la larme à l’œil, les envolées épiques et les énormes mélodies glacées que proposait le glorieux premier album du groupe, Mellom Skogkledde Aaser, dévoilé au monde en l’an de grâce 1997… Kampfar œuvrait alors dans un style encore empreint de mystère, profondément sincère et authentique, tellement moins plébiscité qu’aujourd’hui ! Pour ceux qui découvrent le groupe avec cette chronique, sachez seulement que Kampfar est avant tout le bébé du guitariste-leader Thomas et du chanteur Dolk, que le groupe bénéficie encore d’une certaine aura malgré des sorties de moins en moins appréciées, et que les norvégiens proposent avec « Heimgang » leur 4ème album en bientôt 15 ans d’existence.


Tout cela étant précisé, vous vous devez également de savoir, cher lecteur, que les ingrédients eux-mêmes de la musique de Kampfar n’ont guère évolué avec le temps. Des rythmiques acérées, des accélérations bien pensées, un jeu de batterie puissant bien qu’un peu linéaire, un chant black on ne peut plus classique pour surmonter l’ensemble, et quelques passages acoustiques ou ici, au clavier donnant un peu de relief à la musique du combo. En bref, du pur Pagan Black, très inspiré de la mythologie Viking.

Mes confrères chroniqueurs de par le web l’ont comme moi constaté ; Kampfar semble avoir du mal à se réinventer. Le son se fait de plus en plus propre, la production gagne en ampleur, mais la musique du groupe, elle, finit par devenir assez prévisible. J’avoue ne pas connaître en profondeur les albums précédents, mais une certaine impression de linéarité finissait souvent par poindre le bout de son nez, d’autant plus que les odes de nos guerriers anciens ne sont pas forcément très accrocheuses et mémorisables. J’essayais cependant d’aborder ce nouvel opus avec une oreille vierge et attentive.

Et là, me voilà découvrir une introduction instrumentale tout bonnement ravageuse ! Excellente mélodie, légèrement inquiétante, progressant tout au long du morceau avec des rythmiques allant crescendo, de plus en plus soutenues, un thème extrêmement accrocheur et super bien pensé… « Vantro » s’annonce d’ores et déjà comme l’une des plus belles pièces de l’album. « Inferno » démarre ensuite, plutôt agréable… Et les morceaux suivants se suivent et se ressemblent. Enfin, disons que jusqu’à la quatrième piste cela va encore, des breaks atmosphériques bien pensés ou des passages un minimum accrocheurs maintiennent encore notre attention. Mais ensuite…


Le son que je trouvais agréable finit par devenir trop lisse et manquer de relief. Si chaque composition prise à part s’avère intéressante, au milieu des autres, elle perd son intérêt et son mordant. On croit deviner parfois des passages plus épiques, ou plus tragiques… Mais jamais nous ne sommes impressionnés au point de vouloir nous y attarder, etc… En fait, cet album est bon, mais d’une linéarité incroyable, avec un vrai manque de surprise. Les fans apprécieront, les autres resteront sûrement sceptiques. On espère seulement que Kampfar a encore des choses à dire et saura mieux nous charmer ou nous emporter pour la prochaine livraison. Dommage, dommage… Et dire que cela partait si bien !


Gounouman

0 Comments 22 décembre 2008
Whysy

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