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Helbilly Deluxe II : Noble Jackals, Penny Dreadfuls and the Systematic Dehumanization of Cool Et de quatre pour Rob Zombie ! Occupé à tourner Halloween I&II, le bonhomme avait surpris son monde en annonçant durant l’année 2009 un tournée ‘’Hellbilly Deluxe II’’. Quoi ? Qu’entendons-nous ? Un nouvel album qui serait la suite d’’’Hellbilly Deluxe’’ ? Et oui, comme il faut bien vendre, après "Queensrÿche", "Helloween" et "Gamma Ray", au tour de Rob Zombie de nous sortir une suite aux raisons davantage commerciales qu’artistiques. Malgré tout, pour marquer le coup, le visuel bariolé rappelle bien "Hellbilly Deluxe" ainsi que son livret très cartoon et comics ce qui demeure une très bonne chose en soi. Mais peu importe le mercantilisme de l’opération, ce n’est pas ça qui va changer la qualité de l’album.  Et pour cet album, nous retrouvons un line-up un poil modifié après le départ de Blasko (chez Ozzy Osbourne) et son remplacement par Piggy D. Pour le reste, Tommy Clufetos est toujours de la partie derrière les futs et John 5 poursuit son rôle de 6-cordistes infernal, ce qui est bien sûr le principal. Car sur cet opus au nom une fois de plus abracadabrant, le mystérieux personnage s’est vraiment lâché pour offrir ce qui est à ce jour l’opus le plus varié et coloré de Rob Zombie.  Mais penchons-nous un instant sur un point important. ‘’Hellbilly Deluxe II’’ est tout d’abord sorti en février 2010 pourvu de 11 morceaux. En résultait un album plutôt bon mais manquant d’éclat dans sa globalité en dépit de sacrés pépites (nous y reviendrons). Légère déception pour le coup. Mais voilà, à peine 7 mois plus tard une réédition de l’album sort et nous offre trois nouveaux morceaux ! Et pas trois pistes bonus collées en queue d’album, trois morceaux intégrés dans une tracklist légèrement modifiée. Pour vous situer le truc, ‘Devil’s Hole Girls and the Big Revolution’ fait partie de ces pistes bonus et vient chiper la place d’opener de l’album. Et oui ! C’est ainsi que d’un album tout juste bon, Rob Zombie transforme ‘’Hellbilly Deluxe II’’ en machine de guerre à la cohérence retrouvée, comme si la première version n’était pas satisfaisante. Toujours est-il que la version qui nous intéresse aujourd’hui est bien sûr la deuxième, flanquée d’un nouveau visuel bien plus réussi et d’un nouveau batteur en la personne de Joey Jordisson (qui tiendrait les baguettes sur ces fameux trois nouveaux morceaux).   Et le moins que l’on puisse dire c’est cet album sait soigner son entrée : un gros coup de latte dans les gencives ! Devil’s Hole Girls and the Big Revolution’ vient exploser à la tronche de l’auditeur et nous montre un Rob Zombie bien plus incisif que sur ‘’Educated Horses’’. Et si ce morceau rappelle fortement ‘’Superbeast’’ il n’en demeure pas moins une bonne tuerie indus comme Rob Zombie savait le faire à l’époque. Là, vous vous dites ‘’alleeeeeeez, c’est boooooooon, retour aux sources pour vendre des cédééééééééééééééééé’’. Oui, mais non ! Le maître mot de cet album est ‘’di-ver-si-té’’. Si les précédentes livraisons du zombie se voulaient homogènes et fidèles à un style plus ou moins figé, cet opus affirme la tendance Hard Rock entrevue chez le groupe depuis peu pour délaisser l’indus sur-vitaminé des débuts et en profite pour déplier un éventail conséquent. Pour preuve, Jesus Frankenstein’ nous entraîne dans un mid-tempo martial et glauque tandis que Sick Bubblegum joue la carte du hard rock forestier aux paroles stupides et que What? nous envoie dans un univers burlesque absolument jouissif. En l’espace de quatre morceaux Rob Zombie a plus dit qu’en trois albums. Oui, sur cet album John 5 étend son jeu pour proposer une mixture différente à chaque morceau et il serait fastidieux de se livrer à un inventaire exhaustif des effectifs.  Mais nous pouvons vous parler d’Everything is Boring, deuxième bonus irrésistible heavy en diable ou de Werewolf Women of the SS, le bijou de l’album. Inspiré de la fausse bande annonce réalisée par Rob, ce morceau nous compte l’histoire de femmes SS loup garous qui vont envahir l’Europe sur fond de musique carnavalesque où John 5 se fend d’un solo très ‘’Pulp Fiction like’’ à tomber par terre. Nous pouvons évoquer le mélancolique Michael qui vous flanquera des frissons ou encore l’épique The Man Who Laughs présenté dans la réédition sous une nouvelle forme avec un break acoustique du plus bel effet. Ce dernier dévoile une facette ‘’symphonique’’ (j’insiste sur les guillemets) plutôt inédite chez Rob Zombie qui n’est pas pour déplaire. Mais dans l’ensemble cet album se veut jovial, organique, telle une bande de forains à l’action, dans une bonne humeur somme toutes macabre.   A vrai dire, il y a beaucoup où donner de la tête dans cet ‘’Hellbilly Deluxe II’’, que ça soit avec l’enjoué Werewolf, Baby!, le lourdingue mais à force addictif Mars Need Women ou encore l’étrange quatuor de milieu d’album. Commençant sur l’inquiétant et faussement ralenti Virgin Witch, ce paquet de morceaux vient trancher avec le ton surréaliste ambiant à tel point qu’il peut désarçonner aux premières écoutes. Paradoxalement, l’étrange Death and Destiny Inside the Dream Factory, rapide et au son garage conserve cet atmosphère un peu glauque qui continue sur Burn et Cease to Exist, deux mid-tempo (tempi ? tempo ? chapi ou chapo ? si vous connaissez la réponse, tapez deux fois dans vos mains et faites ‘’WAHOUUUUU !!!’’) sombres et angoissants. Il faut dire qu’après ce délire et cette foire ambulante, cette livraison vient quelque peu refroidir nos ardeurs. Mais ce n’est que pour mieux repartir avec Werewolf Women of the SS, Michael et The Man Who Laughs qui clôt l’album avec panache ! De prime déstabilisants et faisant office de ventre mou dans la première édition de l'album, il faudra quelques écoutes pour replacer ces quatre pièces dans un tout, qui après réédition compte du coup quatorze morceaux (quinze avec l’intro de ‘’Mars Needs Women’’) et qui nous offre un voyage des plus colorés. Car ‘’Hellbilly Deluxe II’’ c’est ça, une explosion de saveurs (c’est la St Valentin, osons les formules choc…) inédite et un tableau aux milles lumières que nous offre Rob Zombie et surtout John 5, l’homme responsable de l’évolution significative de Mr. Zombie sur ses deux dernières réalisations.  ‘’Hellbilly Deluxe II’’ est donc à ce jour l’album le plus varié et certainement le plus abouti de Rob Zombie. Présentant un John 5 hyper créatif, cet album est assurément une réussite et montre qu’il n’avait pas forcément besoin du nom de son illustre grand frère comme gage de qualité. Est-ce que cet album vous plaira ? A vous d’en juger. Si vous ne jurez que par ‘’Hellbilly Deluxe’’ premier du nom ou ‘’Sinister Urge’’, il faut vous attendre à un dépaysement complet, mais vous aviez été prévenus avec l’insolite ‘’Educated Horses’’…   Après cet album et une tournée mondiale (qui est passée par l’Europe, et oui…) qui aura vu Joey Jordisson mettre les voiles raison d’emplois du temps conflictuels (trop occupé avec Slipknot) remplacé officiellement par Ginger Fish (un autre ex-Manson), nouvelle pause pour notre compère qui s’en va tourner ‘’The Lords of Salem’’. Le film est actuellement toujours en cours de réalisation…

0 Comments 14 février 2012
Whysy

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