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Hellixxir, jeune formation grenobloise, fait partie de ces groupes français plein de potentiel qui commencent à émerger un peu partout dans notre beau pays. Leur premier album War Within, dispo dans les bacs depuis début avril, est plutôt bien accueilli par les médias. J'ai interrogé pour vous Matthieu (guitare) et Romain (batterie) afin qu'ils nous révèlent leurs premières impressions concernant ce premier opus !



Salut Matthieu, salut Romain, avant de commencer, comment ça va ?

M : Salut Sarah,  ça va bien merci.

R : ça va comme un lundi soir qui suit un long week-end prolongé de mai : dur retour à la réalité !


Est-ce que l’un de vous deux (ou les deux ensemble comme vous préférez !) pourrait se présenter lui, le groupe et son rôle dans celui-ci ?

M : je suis guitariste - aussi bien soliste que rythmique - et principal compositeur du groupe. J’ai fondé cette formation en septembre 2001 à mon retour d’Angleterre, mais il faut savoir que l’enseigne « Hellixxir » a vu le jour en mai 2002, peu de temps avant notre 1er concert (dans un vieux trou perdu).

R : j’ai 24 ans, je suis consultant en informatique et batteur à mes heures perdues ! J’ai découvert la batterie en autodidacte assez tardivement, en 2003. J’ai intégré Hellixxir fin 2004, groupe dans lequel mon rôle n'a cessé d'évoluer. Je m’investis de plus en plus dans la composition aux côtés de Matt (en vue de notre prochain album), ce qui était moins vrai à l'époque de War Within. Je m’occupe également du site web d’Hellixxir et j'essaie d'être attentif à l'aspect « image du groupe » (mon petit côté consultant lol).





Histoire d’éclairer les lecteurs qui ne vous connaissent pas encore, comment définiriez-vous la musique de Hellixxir ?

R : Hellixxir, tel qu’on le connaît aujourd’hui, résulte d’un métissage d’influences Heavy et Thrash avec une volonté claire : développer un Metal énergique et musclé mais riche en mélodies. Le futur musical d’Hellixxir, c’est l’envie d’explorer un peu plus loin ces 2 dimensions : associer des rythmiques plus « carton » à des mélodies plus soignées encore. Au vu des nouvelles compos que nous travaillons, je pense que l’on se rapprochera du Thrash mélodique, abandonnant un peu le côté Heavy… mais ce n'est que mon intuition qui parle !


Bien, entrons dans le vif du sujet et parlons actualité ! Votre premier album War Within est dispo dans les bacs depuis le mois de mars. Sur HeavyLaw, les premières impressions ont été plutôt bonnes, mais quels ont été les premiers retours au niveau des autres médias ?

M : pour le moment, c'est très positif ! Nous n'avons eu que des bonnes chroniques (Haven Metal, Destination Rock, Metal Storm, Metal Sickness, Imm3moria, La Part d’Ombre, Les Accros du metal, Franang…), ce qui nous fait extrêmement plaisir et nous rassure pour l’avenir. Nous attendons également celles de Rock Hard et Metallian qui ne devraient plus tarder ! On ne sait jamais d'avance comment un album sera accueilli par les médias... je pense que « War Within » est album accrocheur qui dégage une atmosphère très particulière et unique. Il se démarque de la vague actuelle.


Et vous, êtes-vous satisfaits de ce premier opus ? Est-il à la hauteur de vos attentes ?

R : je suis fier de War Within sur bien des aspects, vu le peu d’expérience que nous avions lors de l’enregistrement (surtout moi !) et vu la difficulté que cela représente pour un line-up nouveau aux 3/5èmes. Cet album est vraiment à la croisée des influences passées et à venir du groupe mais il reste un immense pas en avant. Je garde néanmoins un regard très critique sur tout ça et je suis parfaitement conscient de ses faiblesses et des progrès qu’il nous reste à accomplir, tant sur la composition que sur la production. War Within représente pour un moi un excellent tremplin.

M : comme Romain, je suis fier de cet album car il est le symbole de l’unification du nouveau line up. Je crois qu’il est une base solide sur laquelle s’appuyer pour l’avenir. Cette première expérience nous a permis de mieux nous connaître musicalement et de mûrir considérablement.


Parlons maintenant de l’album en lui-même. On sait que War Within est un concept album. Pourriez-vous développer sur ce sujet ?

R : je m'y colle ! Comme tu l'as dit, il s'agit bien d'un concept-album construit selon une logique bien précise. Pour faire simple, War Within décrit un monde violent et sombre dans lequel l'Homme serait contaminé par un parasite (représenté sur la pochette), le poussant à un comportement irrationnel et nocif. Le soupçon d'humanité qui lui reste l'amène cependant à s'interroger, déclenchant en lui un véritable combat psychologique que nous avons appelé « War Within ».

M : « War Within » pourrait se traduire par « Guerre Intérieure », un combat qui sévit dans l’être humain chaque jour de son existence. Tu ressens des douleurs stomacales ou des maux de tête interminables, comme si un parasite te consumait peu à peu !


Un concept album pour un premier produit, n’est-ce pas un peu ambitieux ?

M : non, je ne crois pas que cela soit trop ambitieux. Chaque album suit un thème ou une logique bien spécifique. « War Within » ne fait que l’accentuer à sa manière. On pourrait d'ailleurs faire le parallèle entre « War Within » et les troubles que le groupe a rencontrés avant cet album. Avec le recul, je crois qu'il était important de composer dans ce sens-là.





Quelles ont été vos sources d’inspiration pour la composition et l’écriture de War Within ?

M : nos sources d’inspiration sont celles qui donnent vie au thème de notre album : le comportement humain en général et son mal-être plus particulièrement. Julien et moi nous sommes penchés sur ce thème et avons essayé de le développer au mieux tout au long de l’album. Je tiens à souligner que nous aimons tous les deux l’Histoire et l’évolution de l’homme à travers les siècles. Comme tout le monde, les erreurs qui ne cessent de se reproduire - comme les guerres - nous touchent et nous questionnent. Nous avons voulu transposer tout ça à l’Homme en tant qu’individu.


Et quelles sont-elles en général ? Est-ce que tous les membres du combo aiment les mêmes groupes ou bien au contraire, vos influences sont-elles variées ?

R : nos influences respectives sont très différentes : Camille (basse) est davantage orienté vers le Metal brutal ; Alex (seconde guitare) apporte un côté plus Rock ; Ptitju (=Julien chant) s’inspire beaucoup des chanteurs de Speed Heavy. Me concernant, je ne pense pas être très influencé par un groupe ou un autre : j’écoute beaucoup de styles différents et je n’ai pas de culture Metal très poussée (je connais quand même mes classiques). J’essaie de jouer simplement, ce qu’il faut et quand il le faut en gardant un regard global sur la chanson et en m’efforçant d’être le plus musical possible. Je pense que j’apporte un côté spontané et énergique à l’ensemble, à défaut d’avoir une super technique ! Je te cite quand même 3 groupes « coup de cœur du moment » : Opeth, Death et Porcupine Tree, qui me mettent régulièrement des claques !

M : j’ai toujours eu une préférence pour les groupes de Metal US ou typés US. J’adore les riffs de guitare issus du Thrash, les soli « dévastateurs » et les harmonies glauques et sombres. Je suis fan des premiers Metallica et Sepultura, de groupes incontournables comme Megadeth, Pantera, Slayer, Death, Machine Head, Testament, Exodus, Kreator, ou encore de groupes Hard Rock comme les Guns'n Roses, Van Halen, Aerosmith, ACDC… J’apprécie beaucoup de styles de Metal différents (du Glam au Heavy, du Thrash au Death etc.). En ce moment, j’écoute beaucoup Opeth, Hypocrisy, Porcupine Tree ou encore Paragon. Bien que nos influences soient très variées au sein d’Hellixxir, nous nous retrouvons sur de nombreux points.


Abordons l’aspect plus concret de la chose. Qui s’est chargé de quoi dans la composition et l’écriture de l’album ?

R : comme je l’ai évoqué plus haut, je n’ai pas énormément contribué à l’écriture de cet album, exception faite de « Of Rage & Violence » et de la bonus track présente sur notre website (« Kill The Parasite »). J'avais plus le rôle d'arrangeur, l’objectif pour moi étant de m’approprier des titres existants et de jouer le plus judicieux possible avec ma faible technique de l’époque (un peu meilleure maintenant m’a-t-on dit, ouf !).

M : j’ai composé la quasi totalité des musiques de l'album ; je suis l'auteur de « Reincarnation » et j'ai co-écrit certains titres avec Julien (« Hellhound » par exemple). Pour les textes, c’est principalement Julien qui s’en est chargé en suivant le concept que nous avions défini ensemble. Bien sûr, chacun a apporté ses idées et sa touche personnelle, tant au niveau de la musique que du concept. C'est un vrai travail de groupe qui a été accompli. Il faut mentionner qu'à l'arrivée du nouveau line-up, j’avais déjà composé la majorité des titres.


L’enregistrement s’est fait sous la tutelle de Gérard Fois (Eternal Flight, ex-Dream Child). Pouvez-vous nous en dire un peu plus à ce propos ? Comment ça s’est passé ?

M : Gérard Fois a enregistré et mixé. Pour le mastering, c’est Luigi Stefanini du studio New Sin qui a pris la relève. J’en profite pour les remercier au passage ! L’enregistrement s'est déroulé chez les parents de Julien dans une pièce que nous avions aménagée spécialement pour. Gérard s’est déplacé avec son matériel. Nous avons enregistré très classiquement, instrument après instrument en commençant par la section rythmique. L’entente fut tout de suite excellente ! Gérard s’est d'ailleurs impliqué artistiquement sur « War Within » en nous donnant de précieux conseils, principalement au niveau des lignes de voix et de la mise en place du chant (domaine où il excelle !). Il a enfin assuré certains choeurs, notamment sur « Hellhound » ou encore « Of rage & Violence ». Les sessions d’enregistrement se sont déroulées sur trois mois, soit au total 25 journées bien remplies (de 9h à 23h). C’était très fatiguant mais je dois être fou car j’adore ça ! Une expérience inoubliable et enrichissante !





Venons-en maintenant à votre statut de groupe français. On sait qu’il est difficile de nos jours de se faire une place sur la scène metal et encore plus dur d’être reconnu en tant qu’artiste à part entière lorsqu’on est français. Comment vous placez-vous par rapport à cela ? Est-ce que vous souffrez du manque de moyens et de reconnaissance ?

R : Je ne me pose pas souvent ce genre de question... mes attentes restent assez simples : composer régulièrement et savoir évoluer, partager la scène avec des groupes cool et grandir à notre rythme (mais le plus vite possible tant qu'à faire lol). Il est clair que c’est extrêmement difficile d’accroître sa notoriété. Je ne suis pas sûr que cela soit facile à l'étranger non plus. Certes, il faut savoir se vendre et c’est un gros travail que nous menons ensemble et le mieux possible mais je ne perds pas de vue l’essentiel : Hellixxir fait avant tout de la musique et c’est sur ce terrain-là qu’il faut assurer en priorité.

M : nous ne sommes vraiment pas bien aidés en France dans notre style de musique mais pourtant, la scène française est bien là. Je crois qu’il faut se serrer les coudes et se bouger, élargir nos contacts… il faut garder les pieds sur terre, la notoriété d’un groupe de Metal se construit petit à petit au fil des albums et des concerts.





Cela dit, vous avez tout de même joué en première partie de Dark Moor en juin 2006 (excusez du peu !) ! Quel souvenir en gardez-vous ?

R : je ne connaissais Dark Moor que de nom avant cette date (j’ai bien fait de l’avouer ?!) mais j’en garde un excellent souvenir, une sacrée présence scénique et un contact très facile. Ce sont des mecs vraiment cool qui ne courent pas après l’argent mais jouent par passion. Je regrette qu’il n’y ait pas eu plus de monde pour leur prestation à Grenoble mais nous préparons une nouvelle date pour eux en octobre 2007, ça devrait le faire !

M : au-delà de Dark Moor, cette date fut une véritable première expérience pour le groupe qui a pu jouer dans de très bonnes conditions, avec un gros son et un public réceptif. Je crois que Hellixxir a franchi une étape ce soir-là et s’est démarqué.


En parlant de concert, d’autres dates importantes à venir ?

M : Nous sommes en train de chercher des dates pour l’automne/hiver 2007 afin de continuer de promouvoir « War Within » sur scène. Comme Romain l’a dit, nous devrions jouer fin octobre avec Dark Moor à Grenoble. Nous avons pas mal de plans pour Annonay, Lyon, Annecy, Chambéry, Besançon, Bourges, Paris, Toulouse, Nice, Clermont Ferrand… mais rien de confirmé pour le moment. Il est même possible que nous allions jouer en Espagne ! Affaire à suivre sur notre site web.





Et sinon, avez-vous d’autres projets de prévus ? (Album, collaboration, projets parallèles, DVD lol …etc.)

R : Matt et moi jouons dans Bitter Sweet, un side-project Rock qui réunit 4 des membres d’Hellixxir ; j’ai d'ailleurs « produit » (en toute modestie) une démo intitulée « First Shot ». La prod est un domaine qui m'intéresse énormément mais je n'ai pas vraiment le temps de m'y consacrer sérieusement... je joue également dans un petit groupe de Rock atmosphérique nommé Imatorme (une bise à eux tous au passage). Pour raconter ma vie : c’est une formation que j’avais montée en 2003 avec quelques potes et dans laquelle j’ai fait mes premiers pas à la batterie (émotion !). J’ai enfin quelques envies de collaboration (notamment participer au projet solo de Matt) mais je mets ça entre parenthèses pour le moment, faute de temps...  j’ai un boulot assez prenant et une vie sociale, oui oui !

M : Romain semble avoir tout dit. Le temps est bien ce qu’il nous manque à tous, car la musique n’est pas notre métier mais notre passion. J’ai plusieurs side-project en suspend qui finiront bien par éclore un de ces jours. J’aime faire les choses sérieusement. Aujourd’hui, je me consacre à la composition et à l’écriture du prochain album d’Hellixxir, ce qui est un travail long mais passionnant. Julien, Camille, Alex ont eux aussi des side-project : Erato, Meltdawn, Chemical Weddings pour ne citer qu'eux !


C’est bientôt la fin alors passons à ma question favorite ! Si tout, je dis bien TOUT, était possible, avec qui aimeriez-vous travailler ? Partir en tournée ? (Personnes vivantes ou non, groupes toujours d’actu ou ayant splitté…etc.)

R : sans hésiter, je dirais assurer la première partie de David Hasselhoff (désolé, on a forcément super envie de répondre une connerie à ce genre de question). Et pour de vrai, j'aimerais bien partager l'affiche avec Opeth.

M : je dirais avec Megadeth sans hésiter ou  Diam’s (là je déconne).


Y a-t-il une question que je n’ai pas posée et que vous auriez aimé avoir ?

R : j'en ai une géniale : « Ca veut dire quoi HELLIXXIR ? ». Merci de l'avoir évitée en fait !

M : d’ailleurs ça veut dire quoi ?!


Pour terminer, un petit mot aux lecteurs de HeavyLaw ? ^^

R : dépêchez-vous d'acheter l'album, on a vraiment besoin de fric ! Plus sérieusement - je vais pas être très original mais j'y tiens - merci à vous tous qui permettez à des petits groupes comme nous d'avoir une raison d'être. J'ajouterais que vous avez la chance d'avoir parmi vous une chroniqueuse (j'en connais qu'une d'ailleurs) charmante et fort sympathique ;)

M : merci de soutenir la scène Metal française car elle en a bien besoin. La France regorge de petits groupes talentueux qui mériteraient d’être reconnus. Merci à toute l’équipe de Heavylaw et un grand merci à la jolie Dame à La Licorne pour son soutien, sa tendresse et encore plus. Stay Metal !


Et bien je vous remercie chaleureusement du temps que vous m’avez tous les deux accordé (et pour les compliments ^^) ! Je vous souhaite bonne chance pour la suite !

~ La Dame à la Licorne ~

0 Comments 25 mai 2007
Whysy

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