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Helter Skelter est le titre du premier album des français de Dwail qui sonne familier à beaucoup d’entre nous. Il rappelle bien sûr Mötley Crüe et le titre éponyme sur le cultissime Shout At The Devil. Enfin plutôt les Beatles si on veut être tout à fait honnête mais restant fidèle à la bande de Nikki Sixx, même quand il n’est qu’un simple suiveur, vous me pardonnerez de citer les premiers plutôt que les seconds. Enfin, tout ça nous éloigne de la Klonosphere, de Dwail et de notre album à chroniquer. Parce que dans le terme “helter-skelter”, il y a les notions de chaos et de désordre. Notions que l’on retrouve bien dans ce premier opus. Dwail ne nous trompe pas sur la marchandise.

Tout d’abord, rendons à César...

Autant le dire d’entrée de jeu : c’est encore avec le chant que j’ai le plus de mal. Toujours un peu trop “moderne”, trop orienté “hardcore” pour mes petites oreilles. Que voulez-vous on ne se refait pas. Il est d’ailleurs particulièrement mis en valeur tout au long de l’album, souvent réhaussé par les riffs (“Sleepless Dream”). Très agressif, il vient chercher les auditeurs par les tripes et les force à rentrer dans l’univers de Dwail. Toutefois, Yannick modulant parfois son timbre, les variations arrondissent nettement les lignes vocales ce qui leur confère plus de relief et de profondeur (“The Next Step”, “Rude Awakening”). Dans ces moments, on a l’impression d’être porté aux confins du désespoir tant le chant de Yannick, sur le fil du rasoir, semble tourmenté. Je ne suis pas sûre que ça suffise à guérir les allergiques dans mon genre mais c’est en tout cas bien suffisant pour apprécier la musique. Finalement, force est de constater que le timbre du chanteur convient parfaitement à la musique et en fin de compte, on a du mal à imaginer un autre type de chant pour illustrer Helter Skelter.

La batterie est puissante et appuyée. Colin, derrière ses fûts, sait déclencher toute sa puissance pour marquer le rythme et les atmosphères. Son travail est à souligner notamment sur “The Rude Awakening”, qui pour le coup réveille brutalement les foules. De plus, les guitares sont plutôt intéressantes à suivre. Comme erratiques et indomptables, elles jouent des mélodies un peu déconnectées comme dans “The Next Step” et ça groove sévère dans les enceintes. Même si elles sont en fait mises en relief de manière discrète ; le chant leur volant souvent la vedette par son omniprésence et la hargne qu’il dégage (qu’on aime ou pas, on ne peut que faire ce constat). Simplement, discrètement, leurs mélodies incisives aident à façonner les différentes facettes du disque (“Still Waters Run Deep”), laissant la batterie et le chant faire le plus gros du travail de sape.

Côté ambiance, vous l’aurez compris, les toulousains font preuve d’un talent certain pour composer des titres à la fois complexes et puissants (les termes ne s’opposant nullement). S’il est certain que Helter Skelter repose en grande partie sur la violence qu’il dégage (“Sleepless Dream”), on a même droit à des moments plus calmes, des moments qui surprennent presque tant les titres sont littéralement rentre-dedans tout au long de l’album. Ainsi, l’instrumentale “Alpha”, qui ne colle pas tout à fait avec le reste de Helter Skelter vient se poser en douceur en quatrième position. Courte interlude s’il en est. En effet, comme si “Alpha” n’avait été qu’un rêve Helter Skelter reprend comme si de rien n’était, c’est à dire sans transition aucune avec fougue et vivacité, avec “Rude Awakening” qui porte drôlement bien son nom. Dwail donne l’impression de secouer le public que nous sommes comme des pruniers. Le plus bizarre est qu’il y a de fortes chances pour que vous en redemandiez.

Ainsi, en plus de déployer une énergie incroyable, Dwail nous gratifie d’un album hétéroclite qui ne se cantonne pas à donner un seul son de cloche. Par exemple, on passe sans prévenir de la torturée “Still Waters Run Deep” à la plus calme “Omega” qui prépare les auditeurs pour le titres final qui conclue Helter Skelter abruptement. D’ailleurs cela constitue un indéniable plus pour les réfractaires ou plus simplement pour ceux qui, a priori, n’ont que peu d’affinités avec le hardcore et ses sonorités. En diversifiant ses titres, Dwail se donne toutes les chances pour endormir la méfiance des plus récalcitrants. Même si quelques passages sont plus faibles que d’autres : “Neither Man or Woman” en arrive à être un peu fatiguant et semble avoir été poussé trop loin.

Mais finalement le disque des français est peut-être un peu court. On arrive subitement à la fin alors qu’on en aurait bien repris pour un ou deux morceau de plus. Cependant, malgré le fait que Dwail pourrait potentiellement convaincre un grand nombre de personnes, je reste persuadée que Helter Skelter n’est pas à mettre entre toutes les oreilles et qu’il faut se préparer à écouter un disque dont le côté “hardcore” est bien présent et bien ancré dans les influences. Quand on écoute Helter Skelter un peu par hasard il a de fortes chances qu’on soit sinon déstabilisé du moins étonné par ce qu’on écoute.

Helter Skelter est un album vif et tendu, furieux en un sens, défouloir presque. Il est à mon avis un bon moyen de s’ouvrir à d’autres genres mais il n’est pas dit qu’il arrive à convaincre tout le monde. En tout cas pour que la “magie” opère à la façon de Dwail, fermez les yeux et … vous pourrez presque voir et entendre le mosh pit se former.

Nola

0 Comments 09 avril 2011
Whysy

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