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Dunon eðði aidulegos Trebã ansrã nũ eðði onnas (hé ouais) Voici donc le cinquième album studio des suisses d’Eluveitie. Nombreux sont ceux qui, déçus par Everything Remains (As it Never Was), avaient préféré se rappeler de l’époque glorieuse de Slania et The Arcane Dominion. Pour l’occasion, le groupe a mis les petits plats dans les grands en se prêtant au très risqué exercice du concept album : soyez donc les bienvenus dans un univers très celtique, nous ramenant à l’époque de la guerre des Gaules.  L’histoire est introduite en Prologue par un homme à l’accent plutôt écossais, se rappelant d’une époque de vie, de mort, de guerre, et de chansons. Petite mise en ambiance, et fade-out vers la piste titre, Helvetios. On y retrouve tous les éléments qui ont par le passé fait la réussite d'Eluveitie : chant death de Chrigel (ayant l’avantage d’être presque parfaitement compréhensible), nombreux instruments folkloriques, chœurs féminins et ambiances joyeuses. Là, on imagine notre ami le petit gaulois s’en allant gambader joyeusement à la chasse aux sangliers : on est nés libres, on est nés sauvages, indomptables et courageux. Dès ce premier morceau on peut remarquer deux points noirs de l’album. La production est parfaite, aseptisée même. Il fut un temps où la musique d’Eluveitie avait quelque chose de rugueux, c’est maintenant terminé. Heureusement d’ailleurs, sinon on se retrouverait face à la même chose qu’avant. Exactement. C'est le deuxième point noir.  Le concept se déroule tout au long de l’album. Nos gaulois tentent bien de résister encore et toujours à l’envahisseur, remerciant leurs dieux (quoi que, pas de Toutatis ni de Bélénos ici, seulement Epona (et pas celle de Zelda)), et succombant à Alesia (et Gergovie, hein ??). Il est même clôturé par un Epilogue (au cas où on ne le retrouverait pas) disant que même si les pauvres gaulois sont morts, leurs chansons, elles, ont survécu. Et, album-ception, c’est justement ce qu’on a écouté durant la dernière heure ! Le concept est parfaitement respecté dans les thématiques, suivant chronologiquement l’anihilation des gaulois, et leurs états d’âme dans le processus. Musicalement, c’est aussi cohérent à l’extrême, pour ne pas dire ennuyeux. Tous les morceaux respectent à peu de choses près la même structure : couplet – refrain – couplet – refrain, soupoudrés de breaks folks, et du chant affreusement linéaire de Chrigel.  La conséquence logique, c’est qu’un certain nombre de morceaux sont transparents : l’interminable Home, Santonian Shores, Uxellodunon (personne n’arriverait à le prononcer de toute façon) et la trop lisse Neverland. Sur dix-sept titres, on arrive déjà à une introduction, une conclusion, un intermède (Tullianum), une instrumentale (Hope) et quatre dispensables. On se sent plus légers, continuons.  Scorched Earth est LA grosse prise de risque de l’album. Plus proche des polyphonies corses que de l’habituel folk-death des suisses, on pourra l’adorer ou la détester. Elle a le mérite de se démarquer clairement du reste de l’album. Mais pour le meilleur, ou pour le pire ? La voix du bonhomme pourra être irritante sur la durée, d’autant plus qu’on ne peut pas vraiment se concentrer sur les instruments pour éviter de l’entendre. Un morceau intéressant malgré tout.  A Rose for Epona se distingue également, puisque c’est Anna Murphy qui assure, seule, le chant. De son timbre particulier, rappelant parfois celui de Björk, elle se sacrifie à la déesse alors que le ciel lui tombe sur la tête. C’est une piste en mid-tempo, beaucoup moins metal que le restant de l’album pour un résultat qui là encore ne laissera pas indifférent. Piano, biniou et viole l’accompagnent pour un résultat plutôt touchant, surtout lors des refrains, déchirants, quand elle se demande si sa déesse était là quand elle avait besoin d’elle.  Enfin comment ne pas évoquer Luxtos, plagiant allègrement notre Nolwenn Leroy nationale ! (Pas taper, chers amis bretons). La reprise est plutôt intéressante, rajoutant des choeurs sur une mélodie déjà bien connue, et un peu de puissance sur les couplets, avec de bons cris. Sans parler de la présence d’une vuvuzela sur une partie du morceau !  L’album compte également son lot de réussites : Helvetios, pour commencer ; Havoc ensuite, évoquant de violents massacres sur un ton pour le moins joyeux ; Meet the Enemy, montrant les gaulois pleins de rage lors de la découverte des troupes romaines, le tout sur fond de flute ; Alesia, le climax de la destruction d’une civilisation par les romains. C’est la piste utilisant le plus intelligemment le chant féminin et la guitare pour rehausser les cris.  La réussite musicale n’est malheureusement pas au niveau du concept, impeccablement ficelé, et passionant. C’est vraiment dommage que l’album soit ennuyeux, il aurait pu autrement en résulter un petit bijou.   And so it all ends, With rise a noose, Fly raven, fly.

0 Comments 05 mars 2012
Whysy

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